contact presentation soutien proposer article contact
transp
 
actualite
blank
blank
Éditorial
Politique
Étranger
Tribune libre
theoriciens
Yockey
Thiriart
Douguine
Evola
Autres
histoire
France
Italie
Espagne
Amérique latine
Allemagne
Pays anglo-saxons
Europe de l'Est
Autres
imperialisme
Entretiens
Antiaméricanisme
Antisionisme
Varia
spiritualites
Alternatives religieuses
Tradition
Varia
liste
liste
detail
sites nc
snc
accueil
recherche
recherchez
avancee
Samedi, 23 Juin 2012
imprimer
mail
Mon truc à plumes et la perruque à bobos
Claude Bourrinet
Éditorial
Mon truc à plumes et la perruque à bobos
Le bobo aime les ors et les stucs des palais et les apparats monumentaux des temps jadis (ainsi de Buren, au Grand Palais), héritages historiques pourtant honnis. Comme le Bourgeois gentilhomme, il veut être reconnu. Après avoir pris le pouvoir dans les années soixante-dix, et surtout à partir du triomphe de la gauche caviar, qui a imposé ses goûts kitsch à l’ensemble de l’Etablissement, le haut-clergé culturel s’est comporté comme toutes les castes dominantes : il a socialisé ses goûts comme un moyen sûr d’asseoir dans les sensibilités et les imaginaires son esthétique, qui peut se caractériser par ce pompiérisme international aussi vide que hautement coté sur le marché de l’anti-art.

Les historiens de l’avenir (s’il existe encore un avenir, et des historiens) se pencheront avec curiosité sur cette classe inédite, dont pourtant il est possible de saisir les prémisses chez les marchands béotiens, les fonctionnaires procéduriers, les plébéiens grégaires, les curés fanatiques, les chanteurs de music hall, les vandales du bas-empire et les militants bolcheviques. Il ne manquait donc plus que les petits marquis : nous y sommes. Mais ce sont des ennoblis de fraîche date, qui, en vilains savonnés, éprouveraient un attrait immodéré pour les folies bergères.

Le nouveau ministre de la « culture », Aurélie Filipetti, sur le ton dithyrambique qui est de mode lorsqu’il est question d’art contemporain, à qui l’hyperbole et les plus basses courtisaneries vont comme un gant, juge que l’exposition des œuvres de Joana Vasconcelos dans ce pauvre château de Versailles – qui en a pourtant vu d’autres – se présente comme une « réflexion sur la place des femmes ». Sans doute notre ministresse fait-elle référence aux casseroles et couverts en inox, tout en regrettant l’absence d’un lustre, considéré comme une pièce « majeure » de la maîtresse, façonné à l’aide de tampons hygiéniques. Il est vrai aussi que le « Lilicoptère », un « véritable (ce détail a son importance et révèle, à lui-seul, la régression infantile de ce type d’imbécillité) hélicoptère recouvert de feuilles d'or et orné de plumes d'autruche colorées » fait penser à celui de Lady Gaga. Tout un programme, si l’on ose, où se révèlent les vraies références d’une classe qui flirtent avec le show business. Joana Vasconcelos ira-t-elle jusqu’à montrer son cul ?

Où se trouve donc la féminité d’un tel néant ridicule (ne parlons pas de « réflexion » !) ? En quoi une telle blague peut-elle rendre "hommage aux femmes du passé et aux femmes contemporaines" ? Quel mérite à être aussi nulle que des hommes comme Jeff Koons et Takashi Murakami ? Est-ce parce que la cultureuse portugaise serait la première femme « artiste » à Versailles, « lieu de pouvoir absolu » ?

On voit, par cette dernière expression, que toute critique artistique se doit, maintenant, pour être crédible, de charrier les stéréotypes et les clichés des discours idéologiques mal digérés. En matière de « pouvoir absolu », la caste qui impose actuellement sa doxa n’a rien à envier à une aristocratie, qui avait, pour le moins, un peu plus de jugement et de panache.

Le féminisme se loverait-il dans l’ « ironie », l’humour », la « stupéfaction » qu’entraîne un style qui « décoiffe » ? C’est oublier que ces vocables appartiennent à une phraséologie dogmatique, usée jusqu’à la corde, que l’on trouve fréquemment sous la plume fainéante et inculte des journalistes, et qui sert d’instrument obligatoire pour s’interdire une démarche critique authentique. Qu’y a-t-il d’ailleurs à comprendre, sinon l’absence de compréhension qu’une telle sidération commande ?

Si l’on transcende ces considérations dérisoires sur un art qui n’est qu’une manière de faire buller son néant, il est intéressant de s’interroger sur le signe historique d’un tel gâchis. Or, ce n’est sans doute pas un hasard si les palais sont si prisés.

Versailles, dans ce cas, est moins celui du grand Roi (sinon par la présence de hordes courtisanesques) que celui de Marie-Antoinette, si présente sur les écrans. Or, qui se souvient que la guillotine attendait à quelques dizaines de kilomètres une aristocratie aussi hédoniste qu’aveugle ? Nul doute que nos parvenus contemporains lui ressemblent, avec le talent en moins, bien sûr…
0
depeches
blank
faire un don
rss flux rss
blank
 
 
© 2002–09 :: v2.0
dernieres actualité
Violences médiatiques :: 11/06/13
Dans le cadre des élections c'est – presque – toujours l'opposition qui gagne :: 11/06/13
Le devoir d'inventaire (3) Les termites :: 11/06/13
Clément Méric, priez pour nous, pauvres pécheurs ! :: 10/06/13
Je connais Esteban, c'est un garçon correct, tout le contraire d'une brute :: 10/06/13