J’étais hier à Paris, monté de ma province pour manifester mon soutien au peuple palestinien. J’avais convié les lecteurs de cette lettre hebdomadaire à faire de même et à se joindre comme moi au cortège qui, derrière une banderole Front uni contre le sionisme, devait rassembler des français patriotes, pour les uns « de souche », pour les autres « de branche ».
Une telle perspective était intolérable pour les vigiles du politiquement correct. C’est ce qui fait que je n’ai pas eu l’occasion de manifester mais de respirer des gaz lacrymogènes et de voir les flics auxiliaires du service d’ordre de la Confédération nationale du travail (1) unir leurs efforts avec les CRS contre un ennemi commun : ceux qui se revendiquaient du drapeau tricolore.
Pour faire simple, l’opération s’est déroulée en trois temps.
Tout d’abord, le lieu de rendez-vous de notre manifestation a été attaqué par un commando d’une cinquantaine de gros bras cénétistes portant sur leur manche un brassard jaune comme signe de reconnaissance (2). Montrant qui ils haïssaient le plus ils s’en sont tout particulièrement pris aux jeunes femmes voilées et aux militants arabes qui étaient présents sur les lieux.
Les robocops des unités anti-émeutes ne sont intervenus qu’une fois que l’échauffourée était terminée et se sont, bien sûr, abstenus d’interpeller quiconque dans les rangs de nos agresseurs.
Malgré cet incident violent qui a fait quelques blessés, notre cortège s’est formé et a entrepris de se déplacer pour se fondre dans la manifestation officielle. Nous étions environ deux cents, très représentatifs de la France d’aujourd’hui puisqu’il y avait parmi nous des beurs et des beurettes (certaine voilées), des blacks, des métis et des souchiens.
Sous des drapeaux tricolores et au cri de « Sioniste, casse-toi la France n’est pas à toi ! » nous avons progressé de quelques dizaines de mètres avant de nous affronter de nouveau aux même agresseurs.
Enfin, nous avons été repoussés par les CRS à coup de grenades lacrymogène et ce sont ceux-ci qui, finalement, devant l’échec de leurs auxiliaires anarchistes, nous ont empêchés de participer à la manifestation.
Je pourrais conclure mon texte ici tant tout ce qui précède est clair et significatif d’une alliance objective entre l’extrême gauche et le système.
Les uns comme les autres ne craignent qu’une chose : que les Français issus de l’immigration s’émancipent politiquement et prennent leur autonomie. L’évolution de Dieudonné ces dernières années, l’ovation qu’il a recueillie – au grand dam des SO totalement impuissants des partis collabos de Buffet et Besancenot – quand il a pris la parole à l’issue de la manifestation pour la Palestine du 10 janvier, tout comme le rapport de force de Strasbourg à la même date (300 personnes dans le défilé des mouvements de gauche, 3000 dans celui du Parti des musulmans de France…), l’influence du mouvement de Kemi Seba dans la jeunesse noire prolétarisée, tout cela montre que quelque chose change, que le contrôle exercé par la gauche et ses pseudopodes sur les Français de branche est en train de se déliter et que ceux-ci se dotent de leurs leaders organiques. Des leaders qui ne se sentent ni particulièrement « de gauche », ni particulièrement obligés de communier dans le politiquement correct.
Cela inquiète le système, cela inquiète ses laquais, cela explique ce qui s’est passé hier tout comme la répression judiciaire qui s’acharne contre Dieudonné et Kemi Seba, et qui est identique, sur le fond, à celle qui s’est exercée hier, et qui s’exerce toujours, contre Jean-Marie Le Pen.
1 - CNT, une organisation qui, curieusement, se revendique de l’anarchie tout en veillant à faire régner un ordre viril et musclé dans les manifs auxquelles elle participe.
2 – Sans doute en subliminal hommage aux milices sionistes du Betar et de la LDJ dont c’est la couleur de reconnaissance. |