Les historiens cubains Adys Cupull et Froilan Gonzalez ont révélé que le régime de Benito Mussolini avait ouvré pour instaurer à Cuba le premier Etat fasciste de l'Amérique latine.

Dans leur livre Julio Antonio Mella et Tina Modotti contra el fascismo [Julio Antonio Mella et Tina Modotti contre le fascisme], les deux chercheurs cubains démontrent en effet l'existence d'un plan concret du régime du Duce pour imposer le fascisme italien à Cuba.

Le journal cubain Juventud Rebelde signale que pendant la recherche qui a précédé la rédaction de leur livre, consacré au leader révolutionnaire cubain Julio Antonio Mella et à sa compagne italienne Tina Modotti, les historiens cubains Adys Cupull et Froilan Gonzalez ont eu accès à de nombreux documents secrets, confidentiels ou d'accès limité des années 20, 30 et 40 provenant des archives italiennes, mexicaines et cubaines.

En compulsant les archives du ministère italien des Affaires étrangères ainsi que les Archives centrales de l'Etat, à Rome, les deux chercheurs cubains ont constaté qu'alors que le nombre de documents des décennies mentionnées sur Haïti et les pays centraméricains était insignifiant. Par contre, il y avait huit caisses de rapports sur Cuba provenant des ambassadeurs de Mussolini à La Havane.

Les deux chercheurs ont également trouvé la liste des agents de Mussolini à Cuba, liste qui comportait des précisions telles que les noms et prénoms de ces agents, leurs professions et même leurs adresse dans l'île, ce qui a permis aux historiens de retrouver ensuite leurs descendants à La Havane.

Les historiens cubains Adys Cuppul et Froilan Gonzalez démontrent dans leur livre que la visite du bateau Italia à La Havane, le 2 septembre 1924, faisait partie du projet de Mussolini pour instaurer le fascisme italien à Cuba.

Toujours dans le cadre de ce plan, le régime du Duce avait ouvert dans l'île deux stations de radio et un journal et établi sur place un vaste réseau d'agents fascistes afin d'exercer son influence sur les milieux politiques et intellectuels de La Havane ainsi que dans la ville et la province de Camagüey et dans l'Ile des Pins (l'actuelle Ile de la Jeunesse).

Le régime de Mussolini avait également proposé sa coopération à la police cubaine de l'époque et il était arrivé à placer ses agents dans les cercles des finances et des affaires ainsi que dans le milieu qui régentait la prostitution et certains restaurants et hôtels de luxe et des casinos havanais.