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Samedi, 30 Avril 2005
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Entretien avec Abdel-Réhim Melouh
Mohamad Moustapha
Impérialisme :: Entretiens
Abdel-Réhim Melouh, détenu dans les prisons israéliennes depuis 2002, secrétaire général adjoint du Front populaire pour la libération de la Palestine et membre du comité exécutif de l’OLP, évalue la situation des détenus palestiniens et les chances d’un règlement de paix.

« Nous n’acceptons pas de marchander les causes nationales contre la libération des détenus »

Al-Ahram Hebdo : Comment Israël traite-t-il les détenus dans les prisons et les lieux de détention ?

Abdel-Réhim Melouh : Tout d’abord, les détenus palestiniens dans les prisons israéliennes sont fiers que leur prix soit aussi cher. Tous les prisonniers palestiniens sont des otages entre les mains de l’occupation israélienne qui tente de transformer leur cause politique en un chantage politique. Ce que les détenus refusent catégoriquement. Nous ne pouvons accepter de marchander les causes nationales contre la libération des détenus. Malheureusement, Israël traite les prisonniers de guerre palestiniens comme des prisonniers de droit commun. Ceci est extrêmement dangereux. En effet, malgré la reconnaissance de l’OLP (Organisation de Libération de la Palestine) par Israël et malgré les négociations, les accords bilatéraux et les lois internationales, Israël refuse toujours de reconnaître les détenus palestiniens comme des militants pour la liberté dont les droits sont reconnus par la 4e convention de Genève sur les détenus politiques et les militants pour la liberté. Israël impose aux détenus ses propres lois militaires et ses jugements injustes, sans oublier la répression contre les détenus. Il y a des Palestiniens qui sont détenus dans les prisons israéliennes depuis des années sans que personne n’en connaisse la raison. Des jugements répressifs sont aussi émis comme c’est le cas pour moi. Je suis membre du comité exécutif de l’OLP et membre de la direction du Front Populaire pour la Libération de la Palestine (FPLP). Je suis revenu dans mon pays en vertu des accords conclus entre Israël et les Palestiniens. Cependant, j’ai été arrêté pour des raisons politiques injustes, et les forces d’occupation m’ont condamné à 9 ans de prison.

Les détenus palestiniens sont-ils victimes de violations similaires à celles des détenus iraqiens dans la prison d’Abou-Gharib ?

Les détenus palestiniens sont plutôt victimes de pressions morales et politiques, de jugements injustes, de transferts permanents d’un lieu à un autre et de négligence médicale, surtout envers ceux qui souffrent de maladies chroniques. Il y a une certaine différence entre les prisons qui dépendent de l’armée israélienne comme Hofar et Al-Naqab, et les prisons qui dépendent de l’Organisme des prisons israéliennes. Les conditions de détention sont plus sévères dans ces dernières, en comparaison avec les lieux de détention militaires.

Comment peut-on faire pression sur Israël pour libérer les détenus palestiniens ?

Il est impératif de refuser les critères israéliens de libération des détenus. Malheureusement, dans tous les accords conclus, Israël a réussi à garder le droit de déterminer les critères de la libération des détenus. Nous ne devons pas accepter cela lors de la négociation de la question des détenus. Nous appelons la Ligue arabe, l’Union des avocats arabes et les institutions internationales des droits de l’homme à agir au niveau international pour libérer les détenus. D’autre part, il faut exploiter les relations des pays arabes avec Israël pour faire pression sur lui dans la voie de la résolution de la question des détenus.

Que pensez-vous du plan de retrait de Gaza et de l’évacuation de 4 petites colonies isolées au nord de la Cisjordanie ?

Il s’agit d’un plan de retrait unilatéral. Sharon a pris cette décision à la suite de pressions et d’une lutte palestiniennes qui a duré 4 ans car ce plan réalise les intérêts d’Israël. Ce dernier veut en finir avec l’obsession de la forte démographie palestinienne à Gaza.

Sharon pense qu’en se retirant de Gaza et de certaines parties de la Cisjordanie, Israël pourra préserver l’occupation des autres territoires de la Cisjordanie. Il veut paraître devant la communauté internationale et la société israélienne comme celui qui a présenté un projet politique de règlement pacifique surtout que pendant les dernières années il paraissait comme celui qui tient un gros bâton. Partant, il incombe à la partie arabe et palestinienne de dévoiler cette politique israélienne.

Nous accueillons favorablement le retrait israélien de tous les territoires palestiniens. Mais nous devons faire face aux plans de Sharon de dominer la Cisjordanie et d’empêcher l’instauration d’un Etat palestinien indépendant.

Croyez-vous que l’Etat palestinien sera instauré avant la fin du mandat du président Bush ?

La cause et la lutte palestiniennes se sont imposées sur la scène internationale. Sharon, lui-même, a parlé d’un Etat palestinien. Je pense que Bush s’y intéresse. Mais le différend porte sur la teneur de l’Etat palestinien, ses frontières et sa souveraineté et non sur l’Etat palestinien en soi qui est maintenant accepté, même par les extrémistes israéliens. Mais il se peut tout à fait que Bush et Sharon reviennent sur leurs positions. Rappelons-nous que Bush avait parlé de l’instauration de l’Etat palestinien en 2005, il parle maintenant d’un Etat en 2008. Il se peut aussi que tout se termine sans l’instauration d’un Etat palestinien. Il nous incombe de tenter de transformer l’initiative de Bush en une véritable échéance politique. Ceci nécessite la poursuite de la résistance palestinienne face à l’occupation ainsi que l’exercice de pressions sur Israël et sur l’Administration américaine. Cette dernière est pleinement consciente que sans la résolution de la cause palestinienne, tous ses projets dans la région seront voués à l’échec. Les Etats-Unis ne présentent pas de cadeaux aux Palestiniens. A la lumière des positions du gouvernement de Sharon et de l’Administration américaine actuelle, il est difficile d’imaginer un règlement politique sérieux du conflit. L’année actuelle pourra témoigner de solutions temporaires comme le retrait israélien de certaines villes palestiniennes. Mais je ne vois pas la possibilité d’un règlement politique sérieux durant le mandat de Sharon, vu le soutien des conservateurs américains à sa politique.

Comment évaluez-vous le rapprochement actuel entre l’Autorité palestinienne et les factions palestiniennes ?

Les Palestiniens commencent à réaliser la nature du conflit actuel avec Israël et des mutations régionales et internationales. Le dialogue national palestinien tenu au Caire au début de mars dernier sous les auspices de l’Egypte et ses résultats l’accord sur l’accalmie, la réforme interne, la restructuration des institutions de l’OLP et la participation de toutes les parties à cette dernière confirment que les factions palestiniennes sont pleinement conscientes des réalités de l’étape actuelle ainsi que de ses revendications internes et externes.

Comment peut-on restructurer l’OLP ?

Le rôle de l’OLP et de ses institutions a été complètement marginalisé pour de nombreuses raisons. Mais je pense que la participation du Hamas et du Djihad islamique au sein de l’OLP, la reconstitution du Conseil national et la réélection de membres de ces institutions redonneront à l’OLP son rôle effectif en sa qualité d’unique représentant légitime du peuple palestinien.

Le Hamas et le Djihad revendiquent la modification de la charte de l’OLP comme condition sine qua none à leur adhésion à l’OLP. Qu’en pensez-vous ?

Cette question doit être débattue par les Palestiniens. Aucune partie n’a le droit de dicter aux Palestiniens les clauses de la charte de l’OLP. Elle a été modifiée une seule fois en 1969. Puis en 1996, certaines clauses ont été gelées sans être remplacées. Je pense que nous avons besoin maintenant de changer certaines clauses de la charte de l’OLP, mais ceci ne doit pas être une condition sine qua none à l’adhésion d’une certaine partie à l’OLP. Elle constitue la maison légitime de tous les Palestiniens et c’est dans son cadre que peut être discuté tout sujet, y compris sa charte.

Quel est votre avis sur l’accalmie avec Israël ?

L’accalmie est dans l’intérêt des Palestiniens et des Israéliens. Sharon veut exécuter un retrait unilatéral de Gaza. Il a donc besoin de l’accalmie avec les Palestiniens, surtout qu’il devra affronter les colons et les extrémistes juifs. Sur le plan palestinien, nous nous engageons sur la voie de la reconstruction du régime politique palestinien, nous nous rapprochons des élections municipales et législatives. De plus, notre infrastructure économique a été entièrement détruite par les agressions israéliennes. Par conséquent, l’accalmie est dans notre intérêt aussi. Nous verrons si cette accalmie peut se développer en un processus politique ou si elle restera telle quelle.

Qu’en est-il des performances d’Abou-Mazen à la tête de l’Autorité palestinienne ?

Abou-Mazen a hérité d’énormes problèmes. Il serait injuste de le juger maintenant. De toute façon, il a fait un pas important en essayant de parvenir à un accord interne pour reconstruire les institutions palestiniennes. C’est un bon début qui représentera la pierre angulaire de sa politique.

Abdel-Réhim Melouh a été arrêté par les forces israéliennes en 2002 et condamné en novembre dernier à 7 ans fermes et 2 ans avec sursis pour avoir dirigé une organisation illégale qui est le Front populaire de la libération de la Palestine. Il a accordé cet entretien par téléphone portable depuis la prison de Hofar.

Source: :: hebdo.ahram.org.eg ::
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