Jérémie Benoît est un spécialiste de l'art de la Révolution et de l'Empire, mais a mené des recherches approfondies sur les traditions indo-européennes, particulièrement dans le domaine de l'art populaire. En 1997, il a publié un ouvrage de référence fondamental sur Les origines mythologiques des contes de Grimm (éditions du Porte-Glaive). Première approche en français de cette thématique cardinale, qui nous permet de comprendre la psyché profonde des peuples européens. Jean Dessalle l'a interrogé à la suite de la parution de son livre Le paganisme indo-européen. Pérennité et métamorphose paru chez L'Age d'Homme (Lausanne/ ISBN 2-8251-1564-9).
Pouvez-vous nous dire votre formation et vos rencontres ?
Ma formation est celle d¹un historien d¹art. Le fait d¹accoler ces deux termes, histoire et art, est en soi très significatif. Le travail d¹un historien d¹art consiste avant tout à étudier un objet, objet nécessairement historique, un peu comme si un historien de la littérature étudiait le livre et non son contenu. Or chacun sait que l¹écriture est la forme prise par la pensée d¹un auteur à une époque donnée. Dans le domaine artistique, malgré quelques balbutiements, on est loin encore de concevoir l¹art sous l¹angle de son contenu. Il n¹existe aucune théorie, si ce n¹est l¹érudition. On s¹applique à dépouiller les inventaires, les archives, à retrouver les dessins préparatoires à telle ou telle ¦uvre, et c¹est tout. Au mieux, on reconstitue, un artiste, une période, un ensemble décoratif, etc., et ce qu¹on appelle ³ l¹¦il ², c¹est-à-dire l¹identification par la vue, prime tout. Pourquoi, puisque l¹on parle de mythologie, d¹ethnologie, de sociologie, de psychologie, ne parlerait-on pas ³ d¹artologie ² ? Le mot art provient de cre-are, comme Kunst en allemand possède une racine commune avec kennen, connaître, et können, pouvoir. L¹art est un faire, non un objet, qui n'en est que la trace, le support. Je n¹en dirai pas plus ici. Malgré l¹intérêt indéniable de ce travail - il faut le prendre comme il est car il faut protéger le passé -, il va sans dire que la méthode, s¹il y en a une, ne me satisfait nullement. Mais j¹ai la chance cependant d¹être curieux de tout et de vouloir comprendre. Je me suis toujours dit qu¹il n¹existe qu¹un sujet, la nature, à laquelle pas même l¹homme ne peut échapper. Voilà mon questionnement originel : par delà les variantes du temps et de l¹espace, il existe nécessairement une permanence, qui est la relation de l¹homme au monde, et dont l'art n'est qu'un aspect. Je me suis vite aperçu que mythes, contes et rites étaient une mémoire de cette essence de l'homme, et c¹est donc par ce biais que je me suis attaché à étudier d¹abord les contes de Grimm, comme un jeu, pour comprendre l¹âme des Germains. Sujet facile, comme conçu pour un débutant. C¹est à ce moment que j¹ai découvert l¹¦uvre de Dumézil, et je ne vous cacherai pas que ce fut une révélation, certainement aussi importante pour moi que l¹avait été Kant pour les romantiques allemands. Mais autant eux se frottaient au phénomène, donc au matérialisme, et tentait de sauver ce qui pouvait l¹être, pour moi la notion de sacré redevenait limpide, grâce à la conception indo-européenne du savoir. J¹avais enfin la clef que je cherchais et comprenais vraiment que ma formation n¹était que parcellaire, parce que partielle : l¹érudition n¹est pas la science, ce qu¹on mélange trop souvent aujourd¹hui. Il y a peu de savants. Alors tout s¹est enchaîné, et j¹ai lu ou relu Nietzsche, Jünger, Salomon, Hamsun, j¹ai compris, enfin, Stendhal et Dostoïevski, tous ceux qui cherchaient les héros dans notre époque, tous ceux qui les pleuraient comme Prévert, comme tous ceux qui comme Balzac, Hugo ou Zola, décrivaient ou tiraient les hommes vers le bas, par intérêt ou impuissance à s¹élever. La rupture de Heidegger et de Husserl a aussi été un grand sujet de réflexion. Car le philosophe de Fribourg est sans doute un maître pour moi. Et parallèlement, j¹ai lu contes et mythes de tous horizons et la littérature médiévale, puis j¹ai découvert les ouvrages de Philippe Walter et de Jean Haudry, et par mes travaux j¹ai eu la chance de rencontrer Christopher Gérard, directeur de la revue Antaïos, qui m¹a immédiatement fait confiance et avec lequel nous avons développé plusieurs projets, dont mon livre sur le paganisme, ainsi que Jean-Paul Allard, directeur de la revue des Etudes Indo-Européennes, qui m¹a également parfaitement conseillé et encouragé.
Qui vous a initié au comparatisme ? Faut-il demeurer circonscrit à un domaine, ou peut-on légitimement opter pour la comparaison généralisée ?
Je viens de répondre en quelque sorte à votre première question. Ma formation fut essentiellement celle d¹un autodidacte, mais je dois confesser que c¹est pour avoir longuement médité La formation de l¹esprit scientifique de Bachelard que j¹ai pu comprendre la méthode de Dumézil, ce comparatisme très simple à mettre en ¦uvre finalement, et sa théorie, ce structuralisme trifonctionnel que l¹on rencontre partout en Europe quand on sait lire ou observer. Même chez Balzac ou Hugo, même chez Prévert ou Eluard, où son absence est en soi très révélatrice de cet Age de fer que nous traversons. Que reste-t-il en somme ? L¹homme face à lui-même, avec ses craintes, ses désespoirs, ses turpitudes. C¹est un peu court, bien qu¹inépuisable, et bien triste aussi. Comprenons pourtant que c¹est là la littérature de la troisième fonction parvenue au pouvoir.
Le structuralisme m¹a beaucoup intrigué autrefois parce qu¹il me paraissait compliqué et que j¹aime bien comprendre, comme je l¹ai dit. C¹est avec Dumézil que je l¹ai découvert dans sa plénitude, car Dumézil est aussi un structuraliste. Mais à l¹inverse de Claude Lévi-Strauss, il conserve la dimension humaine et naturelle. Sa trifonctionnalité n¹est pas un château de cartes abstrait d¹éléments théorisés. Tout est vérifiable dans le comportement humain, psychologie et éthologie, rites et traditions, textes. Car toutes les sciences modernes ne sont finalement que des branches d¹une seule réflexion, l¹homme. Il n¹y a qu¹une science, l¹anthropologie, et comme disaient les romantiques allemands quand ils parlaient de Poesie, celle-ci peut prendre toutes les formes, musicale, littéraire, artistique, mathématique, comme l¹anthropologie peut s¹attacher à tous les domaines, pour peu qu¹elle bénéficie d¹une théorie viable, en l¹occurrence la trifonctionnalité. Le dessein d'un scientifique devrait être de découvrir derrière une forme, quelle qu'elle soit, l'unité de la pensée, du savoir. C¹est pourquoi j¹aime à dire quelquefois en manière de boutade que je suis capable désormais d¹écrire sur tous les sujets. Grâce à Dumézil, j¹ai construit cet objet dont parle Bachelard, et je m¹attache aussi bien à la philosophie grecque qu¹au chamanisme sibérien, à la littérature médiévale qu¹aux représentations artistiques, je passe allègrement les millénaires, car l¹histoire n¹est que contingence et que je veux, moi, trouver la permanence des choses.
Cela m¹entraîne parfois assez loin, et je tente actuellement d'élargir le champ de la trifonctionnalité, comme je l'ai fait dans un article sur la Révolution française paru aux Etudes Indo-Européennes. Autrement dit, j¹estime, pour répondre à la deuxième partie de votre question, que la trifonctionnalité n¹est pas seulement une théorie scientifique, mais qu¹elle est aussi une ³ idéologie ² comme le disait Dumézil lui-même, même si le terme me gêne. La trifonctionnalité n¹est pas une idéologie au sens du marxisme ou du fascisme, elle n¹est pas politique - même si elle peut être récupérée parce qu¹elle redéfinit la place de chacun dans le monde -, elle est avant tout une culture, et c¹est sans doute en ce sens que l¹entendait Dumézil. Elle est trop profondément inscrite dans les gênes de l¹homme occidental pour être simple construction mentale. Pourtant, si l¹on considère que la trifonctionnalité est en passe de devenir la grande référence du savoir futur, la question se pose de savoir pourquoi et comment une idéologie devient culture. Car si elle n¹était encore que théorie scientifique du temps de Dumézil, il est clair qu¹à présent elle déborde très largement de son cadre originel pour gagner tous les domaines de la pensée et de l¹action. C¹est par cette conscience de son rôle à venir que l¹on devient païen avant tout le monde, que l¹on reconstruit le monde avant tout le monde.
Pourriez-vous nous indiquer vos tâtonnements et le rôle qu¹ils ont tenu dans vos propres travaux ?
Mes errements ont été de deux sortes. Il y a d¹abord eu le christianisme. La question était : devais-je accepter l¹histoire ou devais-je retourner à la trifonctionnalité dans toute sa pureté ? Ce fut une vraie question, d¹autant qu¹au Moyen Age il y eut une véritable superposition des saints chrétiens au paganisme, toujours vivace cependant. Et puis, un jour, ³ nous sommes en fin de cycle, me suis-je dit, c¹en est fini de l¹ère chrétienne, revenons à la pureté de l¹homme pour conquérir les fondements du monde à venir ². La permanence seule compte, non les contingences, et j'ai balayé la contingence chrétienne. Le problème ne se règle pourtant pas aussi facilement. Toute éducation chrétienne entraîne une prise en compte de la transcendance. Or il ne faut pas confondre celle-ci avec l¹essence des choses, qui est en quelque sorte l¹esprit de l¹objet considéré. Sur ce point il faut faire un effort quasi permanent pour ne pas mêler chamanisme et christianisme. Le voyage chamanique dans les mondes autres ne doit pas s¹identifier avec l¹attente chrétienne d¹un au-delà improbable. C¹est ici et maintenant, dans notre monde, que se développe le chamanisme. Il n¹attend rien, il ne fait que tenter de s¹attacher les esprits pour agir sur eux.
Deuxième errements, le chamanisme précisément. Tous mes travaux sur la mythologie tendent à montrer que la trifonctionnalité dérive du chamanisme qui est la religion originelle du stock blanc de l¹humanité. En conséquence, devais-je revenir à ce prototype pur et oublier la trifonctionnalité pour retrouver l¹humanité originelle ? Mais non, c¹est ici et maintenant que se joue l¹avenir, non en Sibérie. De plus, je suis un Européen, non un Mansi, un Tchouktche ou un Youkaghir ! Il faut donc que la trifonctionnalité soit dans le monde, et quitte son seul aspect scientifique. Je travaille non seulement pour moi, mais aussi pour mes contemporains. Je ne dois pas seulement me conformer à mes rêves, mais encore et surtout témoigner.
Quelles sont vos relations avec les enseignants des disciplines académiques ?
En tant qu'historien d'art, je ne parle de rien. L¹action dans mon travail m¹y oblige, mais pas, ce qui serait normal, la réflexion. Quand parfois je glisse un mot, on ne comprend pas, même si l'on reconnaît que tout est démontré, analysé. En fait, on ne sait pas répondre et mes travaux gênent. Mes collègues sont sans doute persuadés que l¹histoire s¹est arrêtée, qu¹ils possèdent la science une fois pour toute et que plus rien jamais ne bougera. En fait, tous se positionnent comme hommes sociaux, non comme hommes, et c'est ce qui empêche l'échange. Je fais donc mon deuil de la discussion, et je préfère en conséquence attendre que le temps ait creusé son sillon. Ce peut être long, mais qu¹importe. Savoir que je vais plus loin me suffit. Résumons : c¹est le savoir réactivé des fonctions supérieures qui se frotte à la science de la troisième fonction. Un point c¹est tout.
Quels principes vous guident quand vous abordez un mythe ou quand vous comparez divers récits, voire des éléments hétérogènes comme un récit et un rite? Pourriez-vous résumer votre méthode?
J'ai déjà en partie répondu à ces questions. C'est la recherche de la permanence des mentalités indo-européennes qui me guide. J'ai écrit récemment une étude sur l'origine de la noirceur du corbeau, en comparant un récit vogoul, donc sibérien, avec le texte des Métamorphoses d'Ovide. En fait, c'est d'abord le constat du parallélisme qui m'a intrigué. Toute connaissance commence par les sens. Ensuite, j'ai construit l'objet de ma recherche, c'est-à-dire que j'ai procédé à la rupture épistémologique dont parle Bachelard, en reprenant la théorie dumézilienne. A quelle fonction correspond le corbeau? J'ai donc étudié le corbeau grec, le corbeau celtique, les corbeaux d'Odhinn et j'en suis arrivé aux Baltes, assez proches dans l'espace des Vogouls. Alors j'ai pu conclure une nouvelle fois que les Indo-Européens avaient véhiculé des mythes chamaniques de métamorphose animale venus des peuples chasseurs qu'ils avaient transformé en guerriers sous l'effet de la trifonctionnalité. Vous voyez que j'étais assez loin au départ de mes récits, puisque je partais des fonctions. J'ai refait tout le parcours séculaire et spatial des Indo-Européens pour pouvoir expliquer ce parallélisme.
Comment se renseigner sur le polythéisme européen? Existe-t-il des manuels valables?
Se renseigner est assez aisé, il existe de nombreux travaux, ne serait-ce que les ouvrages de Dumézil, des revues comme les Etudes Indo-Européennes, mais il ne sont pas toujours faciles d'abord. Vous avez raison de poser la question des manuels grand public, car il n'en existe encore aucun. Tout est demeuré jusqu'à présent au niveau scientifique. Il faudrait en conséquence s'y attacher. Cela pourtant ne semble pas gêner ceux qui, toujours plus nombreux, reviennent à Stonehenge ou à Delphes pour adorer le soleil. Comment ont-ils redécouvert notre culture ancienne, c¹est un mystère ? Sans doute une réaction à notre époque suicidaire. N'oublions pas d'ailleurs que le paganisme est toujours en partie vivant, avec des fêtes comme Noël ou le Carnaval. A défaut de pouvoir les éradiquer, notre société, après le christianisme, les transforme en mercantilisme, mais qu'importe, elles sont là. Même Samain a été réactivé par le biais de la mode américaine sous la forme d'Halloween ! L'ignorance boutiquière fait parfois peurŠ
Quels rapports établissez-vous entre la connaissance des mythes et légendes indo-européens et la société actuelle? Les Européens pourraient-ils former une grande société homogène? Un sentiment de solidarité a-t-il déjà uni les peuples d'Europe?
Je réponds d'abord à votre dernière question, car je pense aux croisades ou à la bataille de Kahlenberg de 1683. Le christianisme y fut sans doute pour beaucoup, mais il y avait vraisemblablement derrière un sentiment ethnique très fort. C¹est là qu¹est la vraie question. Qu¹il y ait des différences entre Européens est sans doute avant tout dû à la géographie très découpée de l¹Europe. Mais le péril resserre les liens et un véritable sentiment d¹identité, par delà les différences, se révèle quant il est besoin. D¹ailleurs la trifonctionnalité païenne est là pour le montrer. Faut-il unifier ce paganisme, et par là-même les peuples ? Peut-être. Le temps seul le dira. Quoi qu¹il en soit, l¹étude des mythes et légendes montre à quel point il existe une unité culturelle. Je ne vois guère de différences entre les héros de type Siegfried ou Ivan tsarévitch, les sorcières, les nains, etc. Même si l¹on sait que la nixe est plutôt germanique et la fée celtique, il n¹empêche que leur lien avec l¹eau est semblable.
Quant à la société actuelle, je la juge par rapport à cette connaissance de la trifonctionnalité et des références de pensée païenne cyclique, particulièrement celle des âges dont parle, entre autres, Ovide. J¹estime que nous traversons aujourd¹hui une période correspondant à la fin de l¹Age de Fer. Il faut donc tenter de redresser la décadence inéluctable qui nous guette, et c¹est pourquoi je me réfère à la croyance des fonctions correspondant à des catégories humaines, seules aptes à nous éviter le retour au chaos total, avec tous les risques que cette situation comporterait. Je pense très profondément qu¹il existe des hommes qui ne peuvent subir, de manière innée, des faits de société, quels qu¹ils soient. Ils sont nés autrement et ailleurs. C¹est sur eux que nous devons tabler. Que notre société les culpabilise en les faisant passer pour inadaptés, malades, fous, peu importe, ils doivent repousser toute psychanalyse, toute psychiatrie, comme totalement incapables d¹analyser les vrais problèmes en les réduisant à des questions d¹ordre intime, quand elles sont essentiellement sociales parce que humaines et naturelles. En fait, ils doivent apprendre qu¹ils correspondent aux ³ Bénêts ² des contes populaires, toujours appelés à accomplir de hauts faits. Ils sont les seigneurs qui traversent les épreuves d¹un monde en perdition. Ne pas se soumettre doit être leur devise. Comment faire pour rassembler ces hommes, là est la question cependant, tant qu¹ils ne connaîtront pas la trifonctionnalité ? Mais peut-être les événements historiques à venir répondront-ils mieux à leurs attentes que toutes les théories du monde ?Š
Si vous aviez à recommencer, choisiriez-vous la même voie de recherche ?
Certes non ! Je ferais de l¹ethnologie et de la linguistique. L¹homme d¹abord, non sa production, comme l¹art, qui ne fait que découler de sa pensée. En réalité je souhaiterais surtout ne pas travailler, c¹est-à-dire socialement, précisément pour travailler vraiment. Je me réfère à la pensée grecque de l¹otio, le loisir, le neg-otio, le négoce, étant réservé à la troisième fonction. Celui-ci a malheureusement été rendu obligatoire depuis deux cents ans.
Votre travail est-il un plaisir ? Une ascèse ? Est-ce très dur d¹avancer ? Avez-vous des moments de doute ?
J¹aurais tendance personnellement à considérer mon travail avant tout comme un devoir. Par là-même comme une ascèse. Ceci dit, le seul fait de travailler sur les contes est pour moi une passion. Je rêve. Du temps passé, des nations d¹autrefois, des vastes forêts, des esprits sauvages dans la ³ terre gaste ², la nature sauvage ! Et c¹est pour moi une façon de respirer dans un espace enfin pur. En ce sens, mon travail est un plaisir. Toutefois, cela n¹exclue pas la difficulté de l¹interprétation. Il faut souvent bien se creuser la tête pour comprendre un motif, un thème, un détail parfois très significatif. Le problème est que l¹excès de culture livresque risque de tuer le vécu. Il faut sans cesse se ressourcer dans la réalité, et c¹est pourquoi j¹aime à visiter des sites que j¹ai repéré dans la nature. Sites qui me donnent des idées et sur lesquels je peux vérifier mes théories. Je pense en particulier à des montagnes sacrées que j¹ai repérées en Limousin, au milieu des forêts, et que j¹ai analysées en fonction de la topographie, du parcours du soleil, etc. Là alors je peux vivre pleinement mon paganisme. C¹est notre monde qui tue l¹homme. Mes recherches me permettent de vivre en tant qu¹homme, non en tant qu¹homme-social, j¹allais dire ³ ressource humaine ², comme aiment à dire si poétiquement nos modernes stratèges en marketing.
(propos recueillis par Jean DESSALLE, animateur de « Synergies Européennes » dans le Languedoc-Roussillon).