Portrait d’un homme de la Renaissance
Au début du siècle précédent, Anthony Mario Ludovici (1882-1971) était l’un des plus éminents penseurs britanniques.
L’un des premiers et des plus érudits traducteurs de Nietzsche en anglais et un des principaux interprètes de la pensée de Nietzsche, Ludovici était lui-même un philosophe original.
Ayant commencé sa carrière comme artiste et illustrateur de livre, il devint secrétaire d’Auguste Rodin. La production littéraire de Ludovici comprit près de quarante livres, y compris huit nouvelles. En tant qu’écrivain Ludovici exposa des vues sur la métaphysique, la religion, l’éthique, la politique, l’économie, les sexes, la santé, l’eugénique, l’art, la culture moderne et sur les événements de l’époque, des vues qui dépassaient les études académiques et qui touchaient directement le public cultivé, lui apportant la renommée et le respect avant la Seconde guerre mondiale. Il donna de nombreuses conférences sur Nietzsche. Servant comme capitaine dans l’Artillerie Royale pendant la Première guerre mondiale, il fut plus tard attaché au service de Renseignement du War Office.
Après la Seconde guerre mondiale, cependant, Ludovici fut relégué dans l’oubli à cause de l’hégémonie de la gauche et des forces de décadences qui triomphaient. En tant que défenseur convainquant et formidable de l’aristocratie et du conservatisme, et en tant qu’ennemi de l’égalitarisme dans toutes ses manifestations, incluant le libéralisme, le marxisme, le féminisme, le multiculturalisme, le matérialisme grossier et la culture pop dégénérée qui émergeait, Ludovici n’était évidemment pas en accord avec le monde du conformisme intellectuel de l’après-guerre.
Aujourd’hui ses écrits feront l’effet d’une bouffée d’air frais parmi la banalité viciée du Politiquement Correct de la gauche, perversement allié à l’uniformité mondiale réclamée par le Nouvel Ordre Mondial. Nous pouvons en particulier redécouvrir dans les écrits de Ludovici la vraie nature du Conservatisme avant qu’il ne fût subverti et détourné par les dénommés « néo-conservateurs », qui sont en fait des « Whigs » libéraux défendant une version de libéralisme économique que combattaient ce véritable conservatisme traditionnel.