Guerre à la terreur + jihad = guerre perpétuelle ?
Faire mourir et faire croire

Depuis l'attentat de Madrid du 11 Mars, le choc en retour (le blowback des Américains) engendré par la « guerre à la terreur » est devenu évident.

Chaos irakien. Affaire des Armes de Destruction Massive qui décrédibilise la rhétorique de la guerre « préemptive » (elle était censée prévenir les trois T Terrorisme, Tyrannies et Technologie proliférante des ADM). Montée de
l'antiaméricanisme malgré et depuis le 11 Septembre. Extension des frappes
terroristes. Car, pour les jihadistes, en vertu du principe « hyperpuissance = hypercible », l'ennemi, l'Occident, peut être frappé partout ; il est global, unique et planétaire. Le tout sur fond de manipulations de l'information.

L'éventuelle élection de J Kerry - à supposer que sa politique étrangère soit très différente - pourrait-elle inverser le processus ? Quelle logique démente - guerre ingagnable, paix impensable - engendre cette guerre sans
fin ? Comment briser la machine à multiplier les ennemis ? Les réponses qu'apporte le livre s'appuient sur une double base : une réflexion
transdisciplinaire sur les logiques de puissance et d'influence, mais aussi un travail minutieux et quotidien d'analyse du terrorisme et des guerres de l'information. Ce travail a été mené dès avant la guerre d'Irak,notamment sur www.vigirak.com et dans la Lettre d'Infosentinel (www.infosentinel.com)

Le thème

En admettant que la guerre froide ait été la troisième, la quatrième guerre mondiale a-t-elle commencé le 11 Septembre ? Deux sortes d'idéologues au moins en sont persuadés : les terroristes jihadistes et les faucons U.S. qui
prétendent les combattre en supprimant tous les dangers en amont. Comme ils l'ont expérimenté hier en Irak. Demain, leur quête d'une sécurité impossible (zéro ennemi, zéro sanctuaire, zéro arme de destruction massive ?) peut déplacer le conflit ailleurs. Les deux camps font tout pour le transformer en guerre perpétuelle, sans victoire possible. Les rapports de force y
compteront moins que les croyances et les représentations. L'auteur analyse la logique du terrorisme, ses objectifs symboliques, mais aussi les projets des stratèges, les réseaux d'idées à Washington, le fonctionnement et les ratés de la surveillance planétaire, la fabrication des images ou des illusions médiatiques, le jeu de l'influence idéologique et culturelle. Ces
machineries invisibles font que le conflit est désiré, pensé, promu. Face à elles, il ne faut guère compter sur le moralisme sermonneur ni se contenter de dénoncer des intérêts cachés, mais il est urgent de décrypter la nouvelle
polémologie de l'information.

L'auteur

Docteur d'État en Sciences Politiques et habilité à diriger des recherches en Sciences de l'Information et de la Communication, François-Bernard Huyghe, (La soft-idéologie, La langue de coton, Les Empires du mirage) travaille sur les rapports entre information et conflit et enseigne à HEC, ainsi qu'à l'École de Guerre Économique. Fondateur de l'Observatoire d'Infostratégie, il a notamment écrit "L'ennemi à l'ère numérique, Chaos, Information, Domination". aux P.U.F. et contribue à animer le site vigirak.com

Le livre

Éditions du Rocher, Collection l'Art de la Guerre
Sortie en librairie : 31 Mars 2004