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Vendredi, 21 Novembre 2003 |
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Wotan contre Tezcatlipoca
Stephen McNallen |
Spiritualités :: Varia
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La guerre spirituelle pour la Californie et le Sud-Ouest
Il se passe quelque chose de nouveau dans le mouvement chicano radical. Les révolutionnaires barrio sont en train de trouver une religion – et leur nouvelle croyance a partout des implications directes pour les fidèles d’Asatru.
En fait, la religion qu’ils ont découverte n’est pas nouvelle du tout. Les vieilles déités aztèques et mayas n’ont jamais vraiment disparu, elles sont simplement devenues clandestines. Tonatzin, par exemple, est la Mère des dieux dans l’ancien panthéon mexicain – mais les moines franciscains qui arrivèrent dans le Nouveau Monde voulaient la transformer ou l’intégrer dans la Vierge de Guadalupe.
La vieille religion du Mexique est utilisée politiquement par ceux qui veulent se tailler une nation chicano indépendante, Aztlan, dans de ce qui est aujourd’hui la Californie et le Sud-Ouest. Tonatzin est vue comme la déesse qui conduira les « enfants du soleil » dans ce nouveau pays – et la correspondance avec la Vierge de Guadalupe fournit un lien avec le catholicisme, permettant aux révolutionnaires d’élargir leur base de soutien.
Aztlan, anciennes déités, et nettoyage ethnique
Ce n’est pas seulement une poignée de radicaux qui font renaître la religion mexicaine native. Les catholiques ordinaires d’ascendance mexicaine y prennent part aussi. Dans notre paroisse de Notre Dame de Guadalupe à l’est de Los Angeles, la fête de la Vierge est devenue un événement de deux jours présentant des danseurs aztèques et une reconstitution dramatique du jour où le paysan Coahtlatoatzin – que l’histoire a christianisé sous le nom de « Don Diego » – rencontra la Dame miraculeuse sur une colline qui avait longtemps été sacrée pour l’ancienne déesse de la fertilité du pays.
A l’Eglise de l’Apôtre Saint Thomas, également à Los Angeles, la plupart des paroissiens honorent des « Saints populaires », beaucoup ayant des racines pré-chrétiennes. Des statues de ces déités païennes transformées en saints, en même temps que des chandelles appropriées et des objets similaires pour les honorer, sont vendues dans un magasin prospère juste au coin de l’église.
Cette coexistence – en fait, cette identité – entre des figures religieuses chrétiennes et celles des anciens Mexicains devrait nous faire réévaluer un processus qui a provoqué des ricanements cyniques et des rires francs pendant de nombreuses années. Vous avez vu les articles dans les journaux et vous les avez écartés ; les récits de Mexicains trouvant une image de Jésus dans une omelette … ou plus récemment, la Vierge dans un gâteau pris dans le four d’une ménagère de l’Etat de Quintana Roo. D’après le reportage de CNN qui raconta l’histoire de la Vierge dans un gâteau, « les récits concernant l’image de la Vierge se sont accrus avec une fréquence remarquable l’année dernière, depuis la tache dans une flaque d’eau d’une station de métro de Mexico City jusqu’à l’aile cabossée d’une vieille Chevrolet dans le nord du Mexique ».
Moi aussi, j’avais l’habitude de rire. Mais si cela n’était pas seulement une hystérie pieuse, mais en fait la manière dont l’archétype de Tonatzin se manifeste aux humbles Mexicains ? Cela en dit manifestement beaucoup sur l’intensité, la détermination à être entendue, de la déesse qui s’agite dans l’inconscient mexicain et qui se déguise aujourd’hui en mère de Jésus. Je me dis qu’au Mexique, ces événements mystiques se multiplient juste avant les temps de bouleversements politiques …
Ce n’est pas la première fois que les déités méso-américaines ont été mentionnées en relation avec la scène sociale et politique de Californie. Les lecteurs de The Runestone se rappelleront de la controverse sur la statue de Quetzalcoatl érigée dans le centre de San José il y a quelques années. Des groupes chrétiens locaux protestèrent, mais la démographie et la culture rendirent politiquement impossible de stopper cette affirmation du nationalisme et de la religion chicano.
Les organisations chicanos sont aussi diverses que tout autre groupe, et leur idéologie n’est pas monolithique. Cependant, la vision prédominante de leur future patrie, Aztlan, est celle d’une patrie dont les non-Chicanos seraient expulsés de force. Aucun effort réel n’a été fait pour dissimuler ce fait.
Le vieux Tezcatlipoca est très ouvert à ce programme de nettoyage ethnique. Il était né sous le nom de Leo Guerra, mais changea de nom pour celui de l’une des déités mexicaines les plus vénérées. Tezcatlipoca dirige le « Comité d’Habilitation Mexica Mexicano Chicano » et attend ardemment le jour où une armée d’insurgés surgira et réclamera les Etats du Sud-Ouest pour son peuple. Après avoir tué ou déporté les Euro-américains, le plan est de reconstruire l’empire aztèque.
Curieusement, ce groupe jouit d’une exemption d’impôt de la part du Service Interne des Revenus.
Si l’intention de conquérir les Etats-frontière était limitée à Mr. Tezcatlipoca, cela pourrait être négligé. Chaque groupe ethnique a ses radicaux, et nous n’insinuons pas que votre voisin mexicain est un membre conscient d’une vaste conspiration. Mais le concept d’Aztlan est néanmoins très largement répandu. Il forme le cœur d’un puissant mouvement, et fait partie intégrante de la plus grande et plus bruyante organisation d’étudiants sur les campus aujourd’hui. Il est aussi encouragé, assez discrètement, par le gouvernement mexicain.
Guerre des dieux
La grande majorité des gens d’ascendance mexicaine sont fermement chrétiens, du moins en surface. Vous les trouverez à l’église la plupart des dimanches, et il n’y a pas de raison de douter de leur sincérité. Mais que se cache-t-il sous cette apparence ordinaire ? Un groupe entier de gens peut-il manifester des forces religieuses dont il n’est même pas conscient ?
Carl G. Jung, l’un des plus célèbres psychologues des temps modernes, le dirait probablement. Dans un essai intitulé « Wotan » [1936], il expliqua comment le dieu de la fureur et de la frénésie – en tant qu’archétype dans l’inconscient collectif – s’était emparé du peuple allemand pendant la première partie du Vingtième Siècle. Cela se manifesta dans un grand nombre de mouvements religieux et sociaux, dont le plus notoire et le plus tragique fut le nazisme. Le résultat fut une grande renaissance spirituelle d’une part, et la guerre et la destruction d’autre part.
Peut-on faire un parallèle entre les commentaires de Jung sur Wotan en tant qu’archétype dans l’âme germanique et le fonctionnement psychique des Mexicains ? Tonatzin et Tezcatlipoca (le dieu, pas seulement Leo Guerra) se promènent-ils parmi leur peuple, l’appelant à la conquête ?
Il semble probable que la nation mexicaine (qui est une entité beaucoup plus fondamentale que l’Etat mexicain) est sous l’emprise de ses anciens dieux à peu près de la même manière que le furent les Allemands au début du vingtième siècle. La confusion et la guerre furent le résultat. Pouvons-nous attendre moins de la part des déités assoiffées de sang des Aztèques, renommées pour leur goûts guerriers et leurs sacrifices humains à grande échelle ?
La Californie comme champ de bataille
Ceux d’entre nous qui vivent en Californie et dans les autres Etats-frontière sont probablement plus conscients de cette situation dangereuse que les gens dans d’autres parties du pays. Les gens du Middle West ou de Nouvelle Angleterre pensent probablement que nous sommes alarmistes – juste quelques anachronismes eurocentriques qui ne peuvent pas s’adapter au visage changeant de l’Amérique.
Eh bien, ils ont tort. Parlant de la Californie (parce que c’est là que je vis), je peux donner deux scénarios possibles. L’un est que les gens d’ascendance européenne se résigneront à un rôle subordonné. Dans ce cas, notre culture sera remplacée par d’autres, principalement hispaniques. Notre pourcentage dans la population continuera à chuter vers une insignifiance numérique, et notre influence politique diminuera dans la même proportion. Les Euro-américains forment aujourd’hui environ 50 % de la population de la Californie ; en 2020 on s’attend à ce qu’ils soient environ 35 %. Il n’y a pas de raison de penser que notre déclin s’arrêtera à ce niveau.
Cependant, il y a une autre possibilité : que nous sortirons de notre torpeur et que nous résisterons à cette vague de conquête culturelle et démographique. Je fais bien sûr allusion à une résistance non-violente, sous la forme de législation, de renaissance culturelle, et d’une conscience de nous-mêmes en tant que peuple qui mérite de survivre. Certains diront que nous n’avons pas le « droit » de faire cela ; que l’acte même de résistance est « raciste », et que notre rôle est seulement d’être submergés par un autre peuple et son mode de vie. Habituez-vous à cela, disent-ils – la Californie est seulement un avant-goût de l’avenir du reste du pays. La nation change, et nous sommes supposés nous y adapter … ou accepter tranquillement notre marginalisation.
Je ne suis pas d’accord, bien sûr. Etant quelqu’un qui aime ses ancêtres et qui ne veut pas abandonner ce qu’ils ont conquis, je n’ai pas d’autre choix honorable que de combattre pour mon peuple et ma culture contre toutes les oppositions. Aucun organisme sain ne se soumet volontairement à sa propre dépossession et à sa propre mort.
Si la Californie et le Sud-Ouest américain doivent être des champs de bataille culturels, qui peut mieux que nos dieux du Nord conduire la contre-attaque euro-américaine contre Tonatzin et Tezcatlipoca ?
Bien sûr, la grande majorité des Euro-américains n’acceptera pas Asatru – tout comme la plupart des Mexicains n’adoptera pas formellement la religion aztèque. Mais cela est en fait un point mineur. D’un point de vue historique, politique, et psychologique, ce sont les archétypes qui comptent. De notre coté comme du leur, seul un petit nombre de gens suivra consciemment et ouvertement les anciens dieux – mais en un sens, la totalité d’entre nous dansera sur leur musique.
La religion – personnelle et collective
La plupart des Américains pensent que leur religion les concerne en tant qu’individus, ou que c’est quelque chose qui les implique avec l’église locale, eux et peut-être leurs amis. Avec beaucoup de fidèles d’Asatru, ce n’est pas si différent. Il rentrent à la maison après leur travail, regardent un peu la TV, mangent, et peut-être lisent les sagas et l’Edda dans la soirée. Peut-être étudient-ils un peu les runes et parlent-ils des Puissances pendant quelques minutes chaque jour. De temps en temps ils vont à une réunion, font un rituel [« blot »], ou versent une libation aux génies de la terre.
Dans les cultures indigènes ou tribales – dans lesquelles l’humanité évolua pendant de longues étendues de temps – ce n’est pas comme cela. La religion concerne bien sûr l’individu, en termes de bénédictions et de chance et finalement de sa destination après la mort. Mais c’est aussi une question affectant le bien-être et la survie du groupe. Les dieux ne sont pas liés seulement à une personne, mais à un peuple. Ils sont intimement jumelés à la destinée de la tribu.
C’est cet aspect communautaire de la religion qui échappe si souvent aux gens aujourd’hui. Les hommes et les femmes des villes pratiquent le chamanisme non pour guérir les membres de leur tribu ou pour s’assurer une chasse fructueuse, mais pour leur … accomplissement personnel. Nous avons oublié que, bien que l’expérience religieuse individuelle soit importante, les dieux parlent toujours par la communauté, la tribu, le Peuple.
Cette plus grande perspective sur la religion apparaît là où nous voyons des combats entre des peuples entiers, et les mouvements du Wyrd [= destin] qui forment les nations. Elle décrit ce que nous voyons arriver dans le Sud-Ouest américain aujourd’hui.
Un défi aux fidèles d’Asatru
Alors que doivent faire les fidèles d’Asatru ? Quel est notre devoir ? Puisque l’AFA n’est pas une organisation politique, nous devons laisser chacun d’entre vous agir en accord avec son jugement. Mais ce combat n’est même pas – ou pas essentiellement – un combat politique ; il a une immense composante spirituelle. Nos actions doivent se concentrer sur ce niveau élevé, et nous devons éviter les mesures qui pourraient être considérées comme encourageant la violence et la haine. Néanmoins, il y a des choses que vous pouvez faire qui seront efficaces, particulièrement si vous vivez dans les zones les plus menacées (cependant, prenez note que des communautés en Virginie, au Wyoming, à Washington et dans l’Alabama sont submergées par des immigrants illégaux ; ce n’est pas seulement un phénomène des frontières). La plupart des choses que vous pouvez faire se ramènent aux principes de base : soutenez vos dieux et déesses – honorez vos ancêtres – défendez votre parentèle et votre culture.
Mais il y a une autre chose très importante. Nous devons enfoncer nos racines dans le sol, et insister sur notre droit à être ici.
Il y a quelques heures, une femme sur un forum internet m’a dit que si je ne voulais pas accepter la guidance spirituelle des Indiens américains – si j’insistais pour honorer les voies de mes ancêtres – je devais faire ma valise et partir pour l’Europe ! Elle parlait très sérieusement, pas métaphoriquement. Elle tiendrait volontiers la porte pendant que je ferais ma valise, ajouta-t-elle.
Les gens comme ça – qui, curieusement, sont les premiers à nous accuser de racisme et d’intolérance ! – ont besoin de recevoir le message que les gens d’ascendance européenne, fidèles à leurs croyances ancestrales, sont ici pour rester. Nos ancêtres ont combattu et sont morts pour se tailler cette place dans le monde, et nous ne l’abandonnerons pas.
De puissantes forces psychiques, et de puissantes impulsions religieuses, sont en mouvement. Les vieux dieux du Mexique, et les dieux de l’ancienne Europe, agitent leurs peuples respectifs. Les descendants spirituels des Aztèques regardent vers le Nord, convoitant le pays qui, ils s’en sont convaincus eux-mêmes, devrait leur appartenir – et, peut-être inconsciemment, ils commencent à le conquérir par l’immigration de masse, par la langue, par l’influence culturelle. Une fraction dangereuse veut le conquérir par la force des armes.
Mais là, ils n’ont pas compté avec Odhinn et Thor, et Frey et Freya, ou les autres Puissances d’Asgard et de Vanaheim ! Ils n’ont pas non plus tenu compte, dans leurs calculs de conflit, de la volonté spirituelle de ceux qui suivent ces Puissances.
[NDT : depuis la publication de cet article, les « non-Blancs » sont officiellement devenus majoritaires en Californie, avec un peu plus de 50 % de la population.]
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Niveau 2 :: La Lettre « Les Nôtres »
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Niveau 3 :: Résistance Hors Serie
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