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Mercredi, 20 Septembre 2006 |
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Vade retro Benito !
Pourquoi le pape Benoît XVI serait-il épargné par les affres du politiquement correct ? Le tumulte qu’a provoqué un passage de son discours de Ratisbonne sur l’islam prouve qu’il est un présumé coupable comme tout à chacun.
D’ailleurs, ce pape présenté comme des plus réactionnaire était attendu au tournant par les plus progressistes des observateurs, c’est-à-dire la majorité de ceux-ci. Une courte citation extraite d’une controverse entre l'empereur byzantin Manuel II Paléologue (1350-1425) et un Persan musulman érudit sur le thème du rapport entre foi, raison et violence a suffit à certains pour lâcher les gardes-chiourmes de la bien-pensance sur lui.
À les entendre, les paroles de Benoît XVI ne sont ni plus ni moins qu’une déclaration de guerre à l’islam et un soutien à la croisade anti-musulmane menée par les États-Unis d’Amérique.
« N'a-t-on pas remarqué que la campagne de protestation contre les déclarations du Pape est partie principalement du Pakistan, pays allié des États-Unis et naguère associé à leurs coups tordus ? N'a-t-on pas remarqué que cette campagne monte comme un soufflé. Elle est amplifiée et reprise par des médias qui ne sont pas du tout opposés à l'empire Usraélien ? »(1)
Que George W. Bush et son gouvernement aient orchestré ou non « L’Affaire », sans doute première d’une longue série de lynchage médiatique à venir, celle-ci sert à l’évidence leurs intérêts : « Cette campagne ne peut que causer du tort à l’Église catholique dans tout l’Orient musulman », écrit pour sa part le très anti-sioniste Christian Bouchet(2).
Ce qui est stupéfiant dans tout ce remue-ménage politico-religieux, c’est que ceux qui s’en prennent à Benoît XVI n’abordent pas le fond de la question, mais uniquement la forme. Ils ne s’emploient nullement à démontrer que la citation du Pape, même sortie de son contexte ou mal interprétée, pourrait être obsolète, partiale ou fausse. Tout se discute. Non, ils s’en prennent à Benoît XVI sur le simple fait qu’il serait sorti du rang de la nouvelle bienséance médiatique qui exige que toute déclaration dégouline de bons sentiments, du moins quand il s’agit de sujets tabous. La religion en est un. On ne critique pas l’islam, le judaïsme, le bouddhisme, voire éventuellement le christianisme non plus. Le christianisme, mais pas le catholicisme : assimilé au Monde Blanc, celui-ci n’est tolérable pour certains que lorsqu’il fait repentance. En permanence, en tous lieux et en toute occasion.
Jean-Paul II l’avait bien compris, lui qui n’a pas manqué de faire repentance des erreurs « historiques » des Catholiques (antijudaïsme, croisades, Inquisition, guerre de religions). On attend encore les repentances des représentants des autres religions sur leurs propres erreurs ou crimes… mais peut-être n’en ont-elles pas à se reprocher, au fait ?
(1) voxnr.com
(2) Le Pape piégé par l’Empire (fr.altermedia.info, 16 septembre 2006).
Chronique hebdomadaire de Philippe Randa, écrivain (www.philipperanda.com) et éditeur (www.dualpha.com) |
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