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Anti-Empire Update
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Anti-Empire Update
Votre Chaîne de Guerre, 24/24h et 7/7j - interrompue uniquement par les pubs pour Halliburton et Bechtel

Un article récent rédigé par deux éminents universitaires, John Mearsheimer et Stephen Walt, sur le "lobby israélien" a déclenché une considérable polémique à la fois dans les grands média et sur l'Internet sur l'importance du rôle joué par ce lobby dans l'invasion et l'occupation de l'Irak par les Etats-Unis. La réponse à cette question pourrait se trouver en dernier ressort, et nulle part ailleurs, dans l'esprit des néoconservateurs proches ou à l'intérieur des cercles du pouvoir et qui ont milité pendant des années en faveur d'une invasion de l'Irak et le renversement de Saddam Hussein ; un exemple serait la lettre désormais célèbre qu'ils ont adressée au Président Clinton en janvier 1998 où ils défendaient, en termes dénués d'ambiguïté, une politique américaine qui "viserait, avant tout, au renversement du régime de Saddam Hussein". Mettant en garde la possibilité de voir Saddam acquérir des armes de destruction massive, les néo-cons, en des termes qui parfois frisent l'hystérie, insistèrent pour dire que son renversement était absolument vital pour "la sécurité du monde à l'aube du 21eme siècle" et pour "la sécurité des troupes américaines dans la région, celle de nos amis et alliés tels qu'Israël et les états Arabes modérés, et celle d'une partie significative des réserves mondiales de pétrole."

C'était bien sur une grossière exagération. En 1998, après sept années de bombardements ininterrompus de la part des Etats-Unis et de sanctions draconiennes, l'Irak n'était plus que l'ombre de lui-même et ne représentait plus une menace pour ses voisins, encore moins pour "le monde". Il y avait ceux qui détestaient Saddam, mais le seul pays qui avait une bonne raison de craindre l'Irak, à l'époque ou même après, était Israël qui avait bombardé l'Irak en 1981, sans provocation, et qui pouvait craindre une riposte Irakienne. La lettre adressée à Clinton était signée par Elliott Abrams, Richard L. Armitage, William J. Bennett, Jeffrey Bergner, John Bolton, Paula Dobriansky, Francis Fukuyama, Robert Kagan, Zalmay Khalilzad, William Kristol, Richard Perle, Peter W. Rodman, Donald Rumsfeld, William Schneider, Jr., Vin Weber, Paul Wolfowitz, R. James Woolsey, et Robert B. Zoellick (1), la plupart, sinon tous, pouvant être étiquetés comme des alliés d'Israël, et dont la plupart n'allaient pas tarder à rejoindre les Busheviks. Qu'est-ce qui a poussé ces personnes à écrire une telle lettre au président, sinon la volonté d'éliminer une menace contre la sécurité d'Israël ? Et lorsqu'ils sont arrivés au pouvoir ils ont immédiatement lancé leur campagne en faveur d'un changement de régime en Irak.

Il y a aussi ceux qui disent que les Etats-Unis ont déjà envahi de nombreux pays sans les manigances d'Israël. C'est vrai, bien sur, et on peut même dire qu'il s'agit là du pain quotidien de l'Empire. Mais affirmer qu'Israël aurait joué un rôle fondamental dans l'invasion de l'Irak en 2003 ne signifie pas pour autant que cela s'applique à toute l'histoire des interventions US.

Au rôle joué par le lobby Israélien, il faut ajouter deux autres facteurs qui ont pesé à des degrés inconnus dans la décision d'envahir l'Irak : le contrôle des réserves de pétrole, et le sauvetage du dollar par rapport à l'euro en annulant la décision de Saddam Hussein de vendre le pétrole Irakien en euros (annulation qui fut une des premières mesures prises sous l'occupation).

Quelles que soient les ambiguïtés autour du rôle joué par le lobby Israélien dans l'invasion de l'Irak, il est clair que lorsque ces sociopathes qui nous gouvernent attaqueront l'Iran, s'ils attaquent, la sécurité d'Israël sera la première raison, suivie par l'euro parce que l'Iran a pris des mesures, ou du moins a menacé d'en prendre, pour remplacer le dollar par l'euro dans les transactions de pétrole. L'Iran, bien sur, a aussi beaucoup de pétrole, mais à moins que les Etats-Unis prévoient de conquérir et d'occuper encore un autre pays - et où donc les Socios trouveront-ils les quelques centaines de milliers de soldats hagards et paumés nécessaires ? - l'accès et le contrôle du pétrole ne sera pas faisable. Le lobby israélien semble être la seule grande organisation qui milite activement en faveur d'une confrontation entre les Etats-Unis et l'Iran. Avec le plus important membre du lobby, American-Israel Public Affairs Committee (AIPAC), il y a le American Jewish Committee (AJC), qui ont publié des pleines pages de publicité dans les principaux journaux US avec des messages sans nuances : "Un Iran Nucléarisé Représente une Menace pour Tous", où l'on voit une carte de l'Iran entouré de cercles qui délimitent la portée de leurs missiles.

"La menace iranienne est, bien sur, présente dans leur volonté déclarée de détruire notre proche allié, Israël," a déclaré George W. Bush le mois dernier. "C'est une menace, une menace sérieuse. J'ai été clair là-dessus, je serai clair à nouveau, nous emploierons la force militaire pour protéger notre allié Israël." (2)

Chutzpah d'une taille impériale

Vous rappelez-vous l'exemple classique de "chutzpah" ? C'est ce jeune homme qui tue ses parents puis demande clémence à la cour sous prétexte qu'il est orphelin.

La version de l'administration Bush est celle d'avoir déclenché une guerre totalement illégale, immorale, et dévastatrice puis de balayer toutes les critiques sous prétexte que "nous sommes en guerre".

Voilà leurs excuses pour espionner d'une manière incontrôlée, pour emprisonner des gens pendant des années sans accusation, pour les maltraiter et les torturer, pour ignorer les Conventions de Genève et autres traités internationaux ; ils s'en servent contre les Démocrates, les accusant de livrer des manoeuvres politiciennes en "temps de guerre" ; il s'en servent pour justifier l'extension des pouvoirs présidentiels et l'affaiblissement de tous les contre-pouvoirs. Bref, ils affirment "nous pouvons faire tout ce que nous voulons sur tout ce qui a un rapport avec cette guerre, parce que nous sommes en guerre."

"Une guerre est une guerre", déclare le juge de la Cour Suprême Antonin Scalia, "et on n'a jamais vu un combattant capturé être présenté devant un tribunal civil. Soyons sérieux." (3). Scalia, dans ses interventions publiques, sous-entend que les prisonniers détenus dans le goulag américain étaient tous "capturés sur le champ de bataille." (4). C'est tout simplement faux. Très peu de ces malheureux types ont été capturés sur un champ de bataille quelconque, très peu avaient même une arme à la main ; la plupart étaient tout simplement au mauvais endroit au mauvais moment, ou ont été dénoncés par un mouchard à la recherche d'une récompense américaine ou pour régler un conflit personnel.

L'opinion publique américaine, comme toutes les opinions publiques, finit par apprendre les règles du jeu pour peu que des "sources respectables" les répètent assez souvent. Au début du mois, de nombreuses villes du Wisconsin ont organisé des référendums pour le retour des troupes en Irak. Voici donc Jim Martin, 48 ans, manoeuvre à Evansville. Il pense que sa ville ne devrait pas dépenser de l'argent pour un référendum qui ne veut rien dire. "Le fait est que nous sommes en guerre," a-t-il dit en déjeunant au bar du Night Owl. (5)

Et voici à présent Chris Simcox, un dirigeant du mouvement Minuteman qui patrouillent le long de la frontière avec le Mexique. "Si j'en attrape un en train d'entrer dans mon pays au milieu de la nuit et que nous sommes en guerre ... c'est un ennemi potentiel. Je m'en fiche de savoir si c'est juste un brave gars qui vient faire la vaisselle." (6)

Un observateur a résumé les arguments juridiques avancés par l'administration Bush : "Les lois actuelles ne s'appliquent pas parce qu'il s'agit d'une guerre d'un genre nouveau. Il s'agit d'une guerre d'un genre nouveau parce que le président l'a dit. Le président se permet de le dire parce qu'il est le président... Nous respectons les lois de la guerre sauf lorsqu'il s'agit de les appliquer à nous mêmes. Ces prisonniers jouissent de tous les droits garantis par la loi, sauf que nous avons changé la loi pour limiter leurs droits." (7)

Dans le même temps, George W. a procédé à d'énormes réductions d'impôts, une mesure probablement sans précédent en temps de guerre.

Devant les appels en faveur de sa destitution, devant une côte de popularité en chute libre, un désastre électoral qui s'annonce pour les Républicains, et un échec patent en Mésopotamie, le petit Georges lorgne vers la Perse. Lui et les autres membres de son gang pourront réaliser leurs rêves les plus fous s'ils arrivent à dire "nous sommes en DEUX guerres !"

L'Histoire de deux terroristes

Témoignage de Zacarias Moussaoui, le seul inculpé à ce jour aux Etats-Unis pour les attentats du 11 septembre 2001, au cours de son procès qui se tient à Alexandria, en Virginie :

Les survivants du 11 septembre et les proches pleurnichards qui ont témoigné contre lui étaient "une honte" .... Lui et les autres musulmans veulent "exterminer" les Juifs américains ... l'auteur de l'attentat de Oklahoma City, Timothy McVeigh, condamné à mort et exécuté, était "le plus grand des américains" (8). Il exprima son désir de tuer tous les américains "n'importe quand, n'importe où" ... "J'aurais voulu qu'il n'y ait pas eu qu'un seul 11 septembre, mais aussi un 12, un 13, un 14, un 15, et un 16" (9)

Orlando Bosch, un des cerveaux de l'attentat du 6 octobre 1976 contre un avion de ligne cubain, détruit en plein vol avec 73 passagers dont toute l'équipe junior d'escrime, était interviewé le 8 avril par Juan Manuel Cao de Channel 41 à Miami :

Cao : êtes-vous impliqué dans cet attentat de 1976 ?

Bosch : si je vous dit que oui, je m'inculperais moi-même... et si je vous dit que je n'ai rien à voir dans cette action, vous diriez que je mens. Je ne vais donc répondre ni dans un sens, ni dans l'autre.

Cao : Dans cette action, 73 personnes ont été tuées...

Bosch : Non chico, dans une guerre comme celle que nous Cubains, qui aimons la liberté, menons contre le tyran [Fidel Castro], il faut descendre des avions, couler des navires, il faut être prêt à attaquer tout ce qui passe à notre portée.

Cao : mais vous ne ressentez rien pour ceux qui ont été tués, pour leurs familles ?

Bosch : Qui était à bord de cet avion ? Quatre membres du Parti Communiste, Cinq nord-coréens, cinq Guyanais... Qui était présent ? Nos ennemis.

Cao : et les escrimeurs ? Les jeunes qui se trouvaient à bord ?

Bosch : J'ai vu les jeunes filles à la télé. Elles étaient six. Après la fin de la compétition, leur chef a dédié leur victoire au tyran. Elle a fait un discours rempli d'éloges pour le tyran. Nous avions déjà décidé à Santo Domingo que tous ceux qui sortaient de Cuba pour glorifier le tyran courraient les mêmes risques que ces hommes et ces femmes qui se battaient aux côtés de la tyrannie.

Cao : Si vous rencontriez les familles de ceux qui sont morts dans cet avion, ne trouveriez-vous pas difficile de... ?

Bosch : Non, parce qu'au final, ceux qui s'y trouvaient savaient qu'ils collaboraient avec la tyrannie à Cuba.


La principale différence entre Zacarias Moussaoui et Orlando Bosch est que le premier risque sa vie dans un procès et que le deuxième se promène à Miami et accorde des interviews à la télévision.

Bosch avait un partenaire pour cet attentat, Luis Posada, un Vénézuélien né à Cuba. Celui-ci est actuellement en état d'arrestation aux Etats-Unis pour une broutille en rapport avec les lois d'immigration. Son extradition a été réclamée par le Venezuela pour plusieurs crimes, dont l'attentat contre l'avion qui fut organisé à partir du territoire Vénézuélien. Mais l'administration Bush refuse de l'envoyer au Venezuela parce qu'elle n'aime pas le gouvernement Vénézuélien, et elle refuse de le juger aux Etats-Unis pour ce crime. Cependant, une convention internationale sur la sécurité en matière d'aviation (Convention for the Suppression of Unlawful Acts Against the Safety of Civil Aviation - 1973), signée par les Etats-Unis, ne laisse pas le choix à Washington. L'Article 7 stipule que l'état "dans lequel le délinquant a été arrêté, et s'il n'est pas extradé, devra obligatoirement, et sans aucune exception, que le délit ait été commis sur son territoire ou pas, présenter celui-ci devant les autorités compétentes afin de le juger" (10). Extrader ou poursuivre. Pour les Etats-Unis, c'est ni l'un ni l'autre.

notes

(1) lettre à Clinton: :: lien

(2) Agence France Presse, March 20, 2006

(3) Newsweek, April 3, 2006

(4) Washington Post, April 15, 2006, p.2

(5) Associated Press, March 27, 2006

(6) Philadelphia Inquirer, March 26, 2006

(7) Dahlia Lithwick, Slate.com, March 28, 2006

(8) Washington Post, April 14, 2006, p.1

(9) Deutsche Presse-Agentur, April 13, 2006

(10) www.unodc.org/unodc/terrorism_convention_civil_aviation.html

source

zmag.org :: lien
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