A propos de la privatisation de GDF déguisée en fusion GDF-SUEZ, Jean-Marie Le Pen a déclaré le samedi 9 septembre à Vichy (Allier) au cours d' un déjeuner débat :
1) " Je combats les excès du mondialisme mais je suis bien obligé de tenir compte de la mondialisation. "
2) " En l’état actuel des choses je crois qu’il y a des phénomènes de concentrations industrielles et capitalistiques, je souhaite qu’elles soient les plus nationales possibles. "
3) " Il me semble que Suez-GDF présente l’avantage d’une mixité qui peut rendre service à la fois à la société de droit privé et à la société de droit public. Je préfère nettement cette solution à la constitution d’un bloc EDF-GDF. "
Ces déclarations amènent plusieurs réflexions :
1) L'électorat populaire (au sens le plus large du terme), qui déçu des compromissions de la gauche, avait rallié le FN, ne va-t-il pas prendre ces déclarations pour un revirement et par conséquent ne risque-t-il pas de se détourner du FN ?
2) Suez, solution "nationale" : Tout le monde a vu ce qu'il est advenu du "champion" (privé) français, puis européen, Arcelor. Les actionnaires n'ont pas de sentiment national, il ont simplement des actions qu'ils vendent au plus offrant. Lorsque Mital Steel, le géant indien de l'acier a lancé son OPA sur Arcelor, le conseil d'administration a fait mine de s'opposer à la fusion (!) des deux groupes, histoire de faire monter les enchères, le gouvernement français y est allé comme d'habitude de ses trémolos patriotiques, mais lorsque Mital a remis de l'argent sur la table, tous les actionnaires ont accepté l'offre, comme un seul homme. Le gouvernement a souligné (quasiment comme une victoire) que le nouveau groupe allait adopter un "management" à l'européenne. Mais dans la nouvelle équipe dirigeante, pas un seul français…
3) Il est évident que EDF, numéro 1 européen de l'énergie nucléaire et société publique, est LE partenaire, complémentaire, de poids, et national qui peut renforcer véritablement GDF. Quant à la mixité privé-public d'un groupe Suez-GDF, elle ne tiendrait qu'à une action "golden-share". Une action golden-share est une action qui donne (en théorie) un pouvoir de blocage en cas d'OPA. A condition bien sûr que le gouvernement du moment en ait la volonté, que Bruxelles ne dise pas le contraire, et que ce ne soit pas les vacances d'été, période propice aux lois votées à la hussarde…