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Mercredi, 1 Février 2012
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La liberté ou la mort
Claude Bourrinet
Politique
La liberté ou la mort
Niko Kazantzakis, dans son chef d’œuvre « La liberté ou la mort », nous livre le récit épique et tragique, mêlé de sang et de rage, d’une insurrection écrasée par les Turcs. La scène finale, l’agonie héroïque du dernier carré de rebelles, se situe sur le mont Ida, chargé de mémoire divine et humaine, où le narrateur vécut son enfance. Là bat le cœur de l’Europe. Le sacrifice altier des héros féconde l’avenir : l’île de Minos et de Pasiphaé recouvrera un jour la liberté. Il est à noter, cependant, que les insurgés se réclament plus de saints guerriers et de l’héritage byzantin, que de la Grèce antique, dont l’esprit rejaillit, pourtant, dans chacune de leurs paroles et dans leurs hauts faits. Le socialiste patriote qu’était Kazantzakis, par un instinct de race, campe l’Hellène éternel, enraciné dans le ciel habité par les dieux, et, comme le fut, au milieu du XIXe siècle le général Macriyannis, dont la langue rude conte les exploits homériques des indépendantistes grecs, viscéralement attaché aux traditions, au clan et à la gloire.
De notre côté, à la pointe occidentale de l’Eurasie, dans cette terre où sont enterrés 15 milliards des 300 milliards « qui ont vécu sachant qu’ils mourraient » (Pierre Chaunu ; « La France »), patrie vouée, par la force des choses, par la pesanteur tenace des millénaires, au « culte des morts, [au] contact physique avec la trace mystérieuse inscrite dans le sol, l’air et l’eau, de ceux qui nous ont précédés et dont nous portons dans notre être la trace génétique », nous dont le nom même de la Nation, la France, signifie « Liberté », puisque être franc, c’est être libre, nous avons ressuscité l’esprit antique, républicain, romain, et nous avons revendiqué hautement ce privilège, d’être libérés des chaînes de l’esclavage, ou de mourir. Telle est la leçon de la révolution de 1789 qui, bien que dévoyée par maints côtés, empoisonnée par la rapacité bourgeoise et son utilitarisme, fut une tentative de revenir à la source première de notre histoire.

Les temps de grands dangers sont aussi ceux de la lucidité. Des civilisations ont été anéanties sans rémission, comme celle des Amérindiens. Dernièrement, des nations ont été assassinées par des brigands de grands chemins qui, maniant le mensonge et le calcul, ont égorgé impitoyablement des peuples indépendants. La Serbie, l’Irak, la Libye ont été sacrifiés sur l’autel d’un nouveau Moloch, avide de pouvoir et de pillage. La caste mondiale des financiers et des multinationales convoite le globe. Jamais oligarchie n’a été si près de parvenir à ses fins. Les anciens Empires, quelque rapaces qu’ils fussent, connurent les limites d’un monde varié et rétif à la domination, et ne possédaient pas les moyens techniques de sidération et de destruction contemporains. Ils étaient aussi arrêtés, dans leur entreprise de domination universelle, par une vision cosmique qui les poussait plus à préserver qu’à éradiquer. C’est pourquoi les nations survécurent à leur chute, et qu’elles se firent même un honneur de revêtir leur pelisse pour s’honorer de tels ancêtres. Aussi notre pays parle-t-il une langue latine et a-t-il, même sous les Rois, préservé comme un trésor inestimable, l’esprit des lois et de la Res publica.
Il faut se rendre à l’évidence que nous vivons un moment capital, l’un de ces rares tournants de l’histoire, un carrefour, une croix, où il va falloir décider entre l’existence ou la disparition. Carthage a pu renaître de ses cendres, bien que les Romains y eussent stérilisé le sol avec le sel, et la Grèce resurgit, après des siècles de servitude. C’est parce que c’étaient leurs corps qui avaient été meurtris par le sort de la guerre ; mais l’âme du peuple était restée intacte, dans sa mémoire obscure, et à travers l’aspiration religieuse. L’emprise totalitaire moderne est d’une autre nature. Les armes n’en sont qu’une déclinaison de moyens d’anéantissement autrement plus redoutables. On peut massacrer, mais s’il demeure quelque prière au coin du cœur, des vestiges de mémoire, ou des légendes à se transmettre, il reste un espoir de revenir aux jours anciens.

Or, c’est au cœur même de l’être des peuples et des individus que fouaille le croc de la Bête. Pour la première fois, il est possible non seulement de faire ployer les échines, mais par l’assentiment universel à la servitude, de provoquer l’acquiescement des esclaves. Par la force et la persuasion, l’accumulation apocalyptique d’armements puissants, l’usage entêté du mensonge, de la manipulation, et, surtout, par l’appât d’un style de vie médiocre, matérialiste, hédoniste, le nouvel empire tente d’imposer sa terreur et son imaginaire de supermarché. Pour la première fois dans l’histoire des hommes, une utopie déshumanisante est désormais viable à l’échelle planétaire. La science affinée des Machiavel du XXIe siècle, qui bénéficient des recherches séculaires sur le matériau humain, et qui ont encouragé les recherches sur le psychisme, les gênes et les phénomènes sociologiques, leur cynisme, leur froide détermination, la conscience qu’ils ont d’être une minorité hyperpuissante, délivrée des attaches territoriales, des racines et des lois morales, offrent des possibilités infinies à cet exercice gigantesque de détricotage identitaire dont on voit maintenant la vérité crue.

C’est pourquoi il est vital de se battre. Peut-être est-ce le dernier combat. Peut-être est-il même trop tard. Peut-être pourtant la partie n’est-elle pas encore perdue. Tout va se résoudre dans les dix ans, peut-être un peu plus, peut-être un peu moins. L’empire techno-marchand a marqué des points, a avancé ses pions. Le Roi n’est pas encore échec et mat. Des résistances persistent, dont les expressions sont polyvalentes, mais heureusement peu enclines, grâce à l’intelligence de ses acteurs, à briser la lutte. Car, contrairement à la volonté propagandiste de l’empire atlantiste, de diviser pour régner, d’opposer le chrétien au musulman, l’autochtone à l’étranger, le banc au noir, l’occidental à l’oriental, le l’homme du nord à l’homme du sud, les dirigeants éclairés du Venezuela, d’Iran, du Hezbollah, de Syrie, de Russie, de Chine, de tous les groupes opposés à l’uniformité marchande, à la colonisation occidentaliste, loin de tomber dans le piège idéologique, dans les fausses dichotomies, unissent leurs forces pour se sauver, et sauver le monde.

C’est dans cette optique qu’il faut voir le combat de Marine Le Pen. Les contingences d’une campagne électorale qui, comme tous les tripatouillages du système, est pipée d’avance et sombre souvent dans le dérisoire et le grotesque, n’est qu’une péripétie dans une vaste lutte pour la survie, mais c’est une péripétie sérieuse. Le score du Front national aura une importance énorme, et pas seulement en France ou en Europe. Dans un monde globalisé, où le battement d’une aile de papillon peut engendrer, à l’autre bout de la planète, un ouragan, la volonté clairement définie d’une Nation, pour peu qu’elle veuille être libre et fière, aura valeur de modèle. Peut-être, à ce moment, la France retrouvera-t-elle le rôle phare qu’elle eut dans le passé, et qu’elle a perdu à cause de la médiocrité et de la trahison de ses élites.
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