contact presentation soutien proposer article contact
transp
 
actualite
blank
blank
Éditorial
Politique
Étranger
Tribune libre
theoriciens
Yockey
Thiriart
Douguine
Evola
Autres
histoire
France
Italie
Espagne
Amérique latine
Allemagne
Pays anglo-saxons
Europe de l'Est
Autres
imperialisme
Entretiens
Antiaméricanisme
Antisionisme
Varia
spiritualites
Alternatives religieuses
Tradition
Varia
liste
liste
detail
sites nc
snc
accueil
recherche
recherchez
avancee
Samedi, 6 Septembre 2008
imprimer
mail
Kémi Séba en procès
Guy Mosjoen
Politique
Kémi Séba en procès
Kémi Séba passait en procès au TGI de Paris le 2 septembre à 13h30. J’y étais. Beaucoup de monde, et pas seulement des Kemites. Un cordon de policiers devant la 17ème Chambre, disposé en demi-cercle de façon plutôt ridicule, 90 minutes d’attente avant l’ouverture des portes (au bon vouloir de la cour) et entrée du public au compte-gouttes, par un étroit goulet. Fouille renouvelée et méticuleuse (alors que tout le monde a déjà été fouillé au seuil du palais de « justice »), et colère contenue.

Après l’exposé du chef d’accusation (une interview sur internet en 2006), la parole est donnée à Kemi Seba qui, très à l’aise, s’exprime avec clarté et assurance : Il prend exemple sur Thomas Sankara, pour lequel impérialisme rime avec sionisme. Seba explique que tous les dirigeants occidentaux qui se réclament du sionisme se positionnent par rapport à une idéologie dominante et non au seul conflit israélo-palestinien. Par exemple Churchill, envisageant l’Ouganda comme solution territoriale, était sioniste. Il s’agit donc d’une guerre totale qui concerne l’humanité dans son ensemble.

Les parties civiles (un innommable et un « touche pas à mon pote »), tout spécialement grotesques, cherchent à présenter l'accusé comme un obsessionnel de la 2ème Guerre mondiale, exigeant un « espace vital » tel un nouvel Adolf, mais aussi des dédommagements (sous-entendu voulant rivaliser avec les juifs dans le statut de victime … touche pas à mon bizness). On apprend aussi que, pour KS, « le siège du sionisme mondiale est rue des Rosiers ». Le site du mouvement donne des « listes » (comme Ratier, jamais condamné ?) et Seba chercherait à « instrumentaliser » la justice en annonçant son procès par un clip (la preuve par le rap !). KS fantasme (!) « une internationale sioniste inexistante » et développe le syndrome de Stockholm en fréquentant d’épouvantables racistes lepenistes qui n’aiment pas les nègres.

Le réquisitoire du procureur retient la diffamation raciale. KS, dénonçant l’état de la France devenu un « camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple » et réclamant l’ « espace vital » pour les Africains dans une Afrique libérée des exploiteurs, il faut croire que ça fait nazi. En fait de sionisme, KS parlerait d’hégémonie de la communauté juive, dans les associations, et au cœur même des institutions républicaines … jusqu’au tribunal … pensez donc, c’est vraiment diffamatoire. Sans compter la manipulation de la jeunesse (une vue de l’esprit, sans doute, que la shoah à l’école pour les petits enfants) et la « mafia juive » n’ayant - comme chacun sait - aucun rôle dans l’esclavage ou le sionisme qui de toute façon prend naissance au … 19ème siècle, avec Herzl.

Seba, sans avocat, assure sa propre défense : il cite un article de Haaretz, dénonçant les détournements de fonds, initialement destinés aux anciens déportés, par une poignée d’oligarques. Les sionistes, à travers lesquels il désigne une pseudo caste non ethnique, sont de toutes couleurs, y compris noir évidemment comme Harlem Désir. Aujourd’hui, des gens de toutes origines - dont des juifs - sont venus le soutenir. Car ce qu’il dénonce, ce ne sont pas « les juifs » en tant qu’individus, mais un état d’esprit, un dispositif multiséculaire dont l’inspiration prédatrice est historiquement avérée bien avant Herzl. Sans qu’il soit nécessaire de recourir à un « mythe du complot ». J’ajoute que les magistrats, assez ignorants de la langue française pour reprocher à Seba de transformer le tribunal en tribune, lui refusent aussi l’usage traditionnel de la métaphore : la « douce France » devenue « camp de concentration » m’évoque un beau texte, Notre royaume est une prison, paru il y a quelques années ; en voici un extrait : « C’est une nécessité constante pour une société de classes de proposer, aux populations opprimées, de faux ennemis, de fausses horreurs à la place des vrais (…) des horreurs exagérées ou inventées doivent, par contraste, mieux permettre aux prolétaires d’apprécier leur "confort" présent (…) Dans la pensée politique contemporaine, le fascisme joue, avant toute autre idéologie, le rôle du diable. L’univers concentrationnaire nazi fournit un enfer des plus convenables (…) l’antifascisme a fait de l’antiracisme quelque chose de creux. Tout le monde est contre le racisme et tout le monde s’accommode de racismes qui n’osent pas dire leur nom. Ainsi on attaquera comme racistes des comportements qui ne le sont pas. »
0
sujet activé par la rédaction :: 1 réponse[s]
depeches
blank
faire un don
rss flux rss
blank
 
 
© 2002–09 :: v2.0
dernieres actualité
Non, Esteban n’est pas un « paumé » :: 14/07/13
"Et ça continue, encore et encore ..." (1) :: 13/07/13
France, la patrie du 2 poids, 2 mesures :: 13/07/13
Printemps arabe : l’échec de la démocratie en Orient ? :: 10/07/13
Syrie, important coup de balai à la direction :: 9/07/13