Pas un fait-divers, décidément, que les journalistes ne montent en épingle, n’hissent au niveau d’événement gravissime et ne commentent jusqu’à écœurement tant que le dieu audimat l’exige… En sont un parfait exemple les injures proférées voici quelques jours par un supporter à l’encontre du capitaine de Valenciennes, Abdeslam Ouaddou, lors de la 25e journée de championnat de France de football.
Pas n’importe quelles injures évidemment : celles-ci étaient, nous a-t-on affirmé, à caractères racistes… et on sait bien qu’il n’y a pas crimes plus effroyables dans notre société.
Des jours entiers, on nous a infligé tous les commentaires possibles sur de cette « affaire », insistant au passage qu’elle n’était pas unique et égrenant à satiété la longue liste de tels méfaits en France et à l’étranger. À croire que l’univers du football n’est, finalement, qu’une vaste confrontation entre champions sportifs de couleurs et calamiteux supporters racistes.
Il est vrai que certaines équipes, dont celles de France plus particulièrement, accueillent en leur rang de plus en plus de joueurs aux origines fort peu européennes. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en offusquent, tel le socialiste Georges Frêche qui déclara en novembre 2006 : « Dans cette équipe [de France], il y a neuf blacks sur onze. La normalité serait qu’il y en ait trois ou quatre. Ce serait le reflet de la société. Mais là, s’il y en a autant, c’est parce que les blancs sont nuls. J’ai honte pour ce pays. Bientôt, il y aura onze blacks. Quand je vois certaines équipes de foot, ça me fait de la peine. »
On lui fit certes reproche de ses paroles, mais davantage pour avoir dit tout haut que le Roi était nu – en l’occurrence d’avoir comptabilisé les effectifs selon des critères raciaux –,que pour avoir insulté les gens de couleur blanche !
À croire aussi qu’aucun supporter africain, moyen ou extrême-oriental n’a jamais insulté de joueurs d’origines européennes.
De toute manière, des injures proférées en public, quelles soient de natures racistes, sexuelles ou tout autres encore, tombent, me semble-t-il, sous le coup de la loi pour n’importe quel citoyen, qu’elle que soit la couleur de sa peau… De tels comportements doivent à l’évidence être réprimés, jugés et sanctionnés s’ils sont avérés.
Si les rencontres sportives, principalement dans le football, donnent lieu régulièrement à de tels délits ne suffit-il pas d’en assurer la sérénité en augmentant les effectifs policiers sur place ?
À expulser, puis à interdire de stade tout perturbateur, raciste, alcoolique ou simplement imbécile dont le comportement s’avère troubler l’ordre public ?
Mais certes, ce serait alors ramener de simples faits-divers à leurs réelles importances… ce qui ne ferait pas, à l’évidence, l’affaire de tous, particulièrement par les temps qui courent, si on se mettait aussi à sanctionner toutes les injures proférées en public, fussent-elles présidentielles comme au dernier Salon de l’Agriculture…