Réforme du Code du travail : trop pour la CGT, pas assez pour le Medef
L'organisation patronale souhaite une réforme du Code du travail guidée par "l'ambition et le pragmatisme". La CGT est "résolument contre cette évolution".
« Plus de souplesse, mais moins de protection », c'est le principe de la réforme du Code du travail énoncé par Manuel Valls mercredi. Une annonce qui ne manque pas de faire réagir les différentes organisations syndicales.
Le Medef souhaite « de l'ambition et du pragmatisme »
Le Medef, organisation patronale, s'est félicité mercredi de voir « l'ensemble des acteurs refuser le statu quo en matière de réforme du Code du travail », mais a souhaité que la réforme annoncée permette « de discuter de tout, y compris de la durée du travail dans chaque entreprise ». « Ambition, pragmatisme et simplicité doivent guider la réforme », a déclaré l'organisation patronale dans un communiqué, en affirmant que le Code du travail « entrave aujourd'hui la croissance et l'emploi ». C'« est un bon point de départ dont nous attendons une transcription effective et rapide sur l'ensemble de ses propositions. Il est important que la réforme annoncée permette aux entreprises, salariés et dirigeants de discuter de tout, y compris de la durée du travail dans chaque entreprise », a ajouté le mouvement présidé par Pierre Gattaz.
Le Medef plaide pour une législation du travail à l'avenir « plus simple, plus stable, plus sécurisée et moins anxiogène » et rappelle « son attachement au dialogue social de terrain qui permet à chaque entreprise, avec ses équipes et ses dirigeants, de trouver les solutions les plus adaptées à leurs spécificités ».
La CGT « contre cette évolution »
Le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, s'est quant à lui dit « résolument contre cette évolution du Code du travail », après l'annonce par Manuel Valls des grandes lignes d'une réforme du droit du travail. « La CGT est résolument contre cette évolution du Code du travail. Le gouvernement veut accentuer le nombre de dérogations possibles au Code du travail, qui permet aux citoyens d'être égaux devant la loi », a déclaré le leader cégétiste lors d'un point de presse avant un meeting de la Centrale à la Mutualité.
Le secrétaire général de la CGT a néanmoins mis en doute la préservation de la durée légale du travail : « C'est un mensonge », a-t-il lancé. « Il n'y aura plus de 35 heures notamment dans les petites entreprises », où les syndicats ne sont pas présents, a-t-il poursuivi. « De fait, les 35 heures vont sauter. »
« Derrière la posture du gouvernement pas touche aux 35 heures et au salaire minimum, c'est en fait la possibilité de déroger à la loi dans les entreprises » qui est esquissée, selon lui.
Une rencontre avec la ministre du Travail
La nouvelle ministre du Travail, Myriam El Khomri, doit mener une concertation approfondie avec les organisations syndicales et patronales, avant la conférence sociale des 19 et 20 octobre.
Tout en précisant ne pas encore connaître les thèmes de cette conférence sociale, Philippe Martinez, qui rencontre la nouvelle ministre jeudi, a souligné qu'il allait « en discuter » avec elle, tout en laissant planer la menace d'un boycott de ce rendez-vous. « Si l'objet de la conférence sociale, c'est la déréglementation du Code du travail, je suis convaincu qu'on n'ira pas [la CGT, NDLR] », a-t-il affirmé. La CGT et FO avaient boycotté la grande conférence sociale de juillet 2014.
Le leader de la CGT a précisé que le rejet de la réforme du Code du travail « fera l'objet de la mobilisation » que prévoit la CGT pour le 8 octobre. D'autres syndicats - Solidaires, FSU - devraient également participer à cette journée d'action.