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Vendredi, 28 Décembre 2007
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Le petit père de l’horreur extrême
Philippe Randa
Tribune libre
Le petit père de l’horreur extrême
L’assassinat, hier, de la pakistanaise Benazir Bhutto, principale opposante au général Pervez Musharraf, dictateur soutenu par les États-Unis d’Amérique, provoque à juste titre l’indignation des grandes consciences démocratiques… alors que vient de paraître une biographie salutaire d’un des plus grands tyrans du XXe siècle qui rappelle que ces grandes consciences ne sont démocratiques que selon les circonstances, voire surtout leurs intérêts.

Voilà plus d’un demi-siècle qu’il est retrouvé gisant sur le sol de sa chambre. Mort naturelle ou assassinat ? On ne le saura jamais. Comme le jour exact de sa mort : 5 mars 1953 à 21h50… ou deux, trois jours auparavant : il inspire une telle terreur à ses proches que ceux-ci n’ont pas osé le déranger.

Il s’appelle Joseph Djougachvili, dit Staline et son pouvoir est alors incontesté sur près d’un tiers de la planète. Fils d’un savetier et d’une servante, héritier de Lénine, il meurt en Tsar rouge.

Nicolas Tandler, spécialiste du communisme, qu’il soit français ou russe, a brossé dans un « Qui suis-je ? Staline » un portait sans complaisance, aussi rigoureux qu’honnête, de cet homme « servi par des concours de circonstances, séminariste passé au vagabondage révolutionnaire, (qui su) conquérir les hautes fonctions par un mélange de ruse, de violence verbale, de séduction, d’exaltation de la conviction de sa supériorité, d’une méfiance maladive qui n’excluait pas la conscience des qualités d’autrui. »(1)

Cette biographie est aussi implacable, que l’a été, de toute sa vie, le personnage. Implacable par son éclairage sur cette époque bouleversée des dernières années de la Russie tsariste et sur les aptitudes à survivre d’un « révolutionnaire vagabond » qui est, au déclenchement de la Première Guerre mondiale, « à trente-six ans, un raté complet, conscient de ses échecs, et jouet passif dans les mains du régime qu’il est censé combattre. »

C’est en éliminant d’abord ses rivaux, au sein des groupes révolutionnaires dans lesquels il milite, que le futur « petit père des peuples » parvient à s’imposer. Pour cela, tout lui est bon et surtout la dénonciation de ceux-ci à la police tsariste, l’Okhrana, qu’il sert longtemps, sinon comme un stipendié, du moins comme un « allié objectif », s’assurant ainsi une indispensable impunité tout autant que de salutaires arrestations à chaque fois où ses camarades s’apprêtent à lui réclamer des comptes.

En lisant « Qui suis-je ? Staline », on ne peut qu’être effaré par le nombre de ses traîtrises, assassinats, exécutions sommaires, massacres d’opposants, purges à répétition, famines organisées, déportations qu’il décida, organisa ou ordonna… et les chiffres de ses victimes finissent par paraître surréalistes, que ce soient la répression contre les paysans (« De 1929 à 1933, selon les données des historiens les moins hostiles au régime communiste, 1 800 000 paysans furent déportés, dont des centaines de milliers périrent rapidement. Six millions moururent de faim ») ou les purges dans l’armée («[En juin 1937], 35 000 officiers sont chassés de leur poste, dont 25 000 exécutés. Sous les deux chefs du NKVD successifs, qui finirent au demeurant tous deux avec une balle dans la nuque, après aveux circonstanciés de leurs méfaits, Iagoda et Ejov, le nombre des personnes, en moins de trois années, de 1937 à début 1939, tuées après décision administrative (prise par trois officiers du NKVD, à chaque fois), dépassa les 950 000… »)… Deux exemples, chiffres à l’appui, du bonheur d’être russe sous Staline, mais Nicolas Tandler dresse, méthodiquement, bien d’autres listes macabres.

Voilà l’homme – et le régime – avec lesquels les démocraties occidentales s’honorent, voilà plus de soixante ans, de s’être alliés pour abattre un autre dictateur et un autre régime, certes non exempts de crimes, lui aussi.

Puisque la repentance tous azimuts est à l’ordre des grandes consciences occidentales, le temps est peut-être venu de s’interroger sur ce choix des plus douteux qu’on fait les Alliés. Il offrit à un régime de barbarie extrême une grande partie du Monde pendant plus d’un demi-siècle. Ce fut bien cher payé et, quoi qu’il en soit, remet en cause cette légende si tenace que la Seconde Guerre mondiale fut, en quelque manière que ce soit, une « croisade des démocraties ».

notes

1- Biographe de Georges Marchais (1980) et d’Henri Krasucki (1985), Nicolas Tandler a publié « Les Secrets de Lénine » (Dualpha, 2006) – disponible sur librad.com :: ici – et son « Staline » vient de paraître dans la collection « Qui suis-je ? » des éditions Pardès – disponible sur librad.com :: ici
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