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Philosophie et islamophobie ou comment devenir célèbre sans avoir le moindre talent: le cas Robert Redeker…
Cekici Zeynel |
Tribune libre
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Tout le monde ou presque cherche la gloire et la célébrité... Nombreux sont les candidats et les moyens pour y parvenir. Cette quête pathétique et pathologique de reconnaissance engendrée par cette société moderne n'explique pourtant pas les motivations idéologioques des ‘'écrivains philosophes'' et autres ''élites'' de la pensée.
A l'instar des Finkelkraut et autresTaguieff, les mystificateurs font et défont l'opinion publique selon la ''scolastique'' sioniste qu'ils opposent à l'Islam, dans quel but ?
Un nouveau haineux de ce groupe d'individus vils fait parler de lui quelques jours seulement après les provocations de Benoît XVI. Le 19 septembre 2006, Robert Redeker, un petit prof de lycée en mal de reconnaissance a publié un brûlot intitulé "Face aux intimidations islamistes, que doit faire le monde libre ?". où il affirme que "haine et violence habitent le livre dans lequel tout musulman est éduqué, le Coran", rajoutant entre autre: "Quand le judaïsme et le christianisme sont des religions dont les rites conjurent la violence, la délégitiment, l'islam est une religion qui, dans son texte sacré même, autant que dans certains de ses rites banals, exalte violence et haine".
Concernant Muhammad, le prophète de l'islam, il écrit « Exaltation de la violence: chef de guerre impitoyable, pillard, massacreur de juifs et polygame, tel se révèle Mahomet à travers le Coran. » Redecker décrit de plus le Prophète de l'Islam comme « un maître de haine. »
Le philosophe de pacotille n'est pas, en matière de racisme anti-musulmans, à son coup d'essai.comme le souligne Pierre Tevanian: En novembre 2001, déjà dans Le Figaro, il essentialisait « l'Islam », présentait cette « essence » comme fondamentalement mauvaise (« l'idéologie la plus rétrograde », « une régression barbarisante ») et liait phobie de l'Islam et phobie des musulmans en affirmant que « l'Islam installe au plus intime de chaque musulman la paralysie de l'intelligence ».
L'article haineux de Redeker était passé inaperçu et la provocation insignifiante, jusqu'à ce que ce dernier "soit" l'objet d'intimidations… Allons donc ! Admettons qu'après tout, des musulmans assez stupides, à la passion exacerbée par les attaques devenues quasi hebdomadaires, puissent envoyer des menaces… Pourquoi vouloir occulter les motivations et les propos inadmissibles de cet être méprisable et abject ? Combien de types comme lui auraient donc été assassinés depuis que l'insulte de l'Islam est devenue l'arme de provocation et d'humiliation?
La Direction de la surveillance du territoire (DST) aurait repéré des pages de forums ‘'islamistes djihadistes'', en anglais -déjà en France, ce type était un illustre inconnu jusqu'à ce que France 2 et d'autres lui consacre du temps d'antenne, comment expliquer le site en anglais ?- sur lesquelles se trouveraient sa photo, son adresse et un plan de rue pour se rendre à son domicile. Ces ‘'menaces de mort ‘' sont proférées sur internet selon les sources officielles et cela rappelle étrangement la méthode utilisée par les services US. Quel crédit peut-on donner à ces allégations ?
Quoi qu'il en soit, un illustre inconnu atteint la célébrité par la polémique et l'Etat français dépense l'argent des contribuables pour soi-disant préserver la vie de ce sioniste amer et aigri par la vie et son manque de talent !
En lieu et place de découvrir- si effectivement menaces il y a eu- les auteurs de ces supposées menaces, la France préfère dépenser l'argent pour un sioniste haineux qui ne cherche que la gloire et la célébrité.
Croire une seconde que les services français ne puissent remonter à l'origine d'un mail ou bien trouver le serveur d'un site serait non seulement méconnaître le système de contrôle du net, mais aussi faire preuve de naïveté et/ou de cynisme quant aux motivations de chacun dans cette nouvelle polémique islamophobe. D'autant plus que le web est devenu l'instrument de propagande des groupes sionistes qui se font passer pour des extrémistes islamistes et publient des saloperies, imputées ensuite aux musulmans. De même, le Premier ministre De Villepin profite de la situation pour faire sa promotion et se mettre au devant de la scène médiatique, puisque lui aussi prend la défense de ce sioniste ‘'philosophe'' et dénonce les supposées menaces, devançant cette fois Sarkozy, le chantre du sionisme dans le monde politique français!
Nous étions habitués depuis quelques décennies à voir des enfants de musulmans attaquer les leurs. Dans ce pays, plus vous affichez votre haine de l'Islam, plus les portes de la ‘'gloire'' et de la reconnaissance s'ouvrent. Si en plus vous êtes issu de la culture musulmane et pratiquez le déni de soi, le dénigrement de sa propre culture, c'est le banco: vous serez le préféré des médias ! Combien de fils et filles de musulmans se sont ainsi précipités pour vomir leur haine des leurs ? Combien ont arpenté les plateaux télé juste pour insulter l'Islam, cherchant une caution morale à leurs aspirations incompatibles avec les valeurs musulmanes ?
Mais revenons à notre prof de lycée et ses motivations. Qu'est-ce qui a pu le motiver pour qu'il puisse déverser tant d'insultes dans un seul article ? Qu'il soit sioniste et haineux, rempli de mépris envers tout le monde et prenne la défense de ses origines ethnico religieuse dans lesquelles il se reconnaît, est compréhensible, mais qu'est-ce qui lui donne cette assurance et une telle aisance pour insulter l'Islam ? ''Ce raciste islamophobe est censé former nos élèves à la réflexion, à la rigueur conceptuelle, au refus des généralités, des approximations, des amalgames et des préjugés. Très loin du ''doute hyperbolique'' de Descartes, de la passion nietzschéenne pour les ''nuances '', du questionnement et du ''Je sais que je ne sais pas'' de Socrate, le sionsite philosophe se dispense de toute interrogation, de tout doute et de toute nuance, et véhicule sans le moindre complexe les pires stéréotypes et déverse sa haine sur les musulmans.'' (Dix remarques sur un « collègue », Pierre Tevanian)
Un minable sans talent, avec la complicité d'un journal conservateur comme le Figaro, a réussi à remuer la merde de l'islamophobie et contribuer ainsi à la propagande néo-conservatrice, à jouer avec les passions déjà exaltées des musulmans par les attaques répétées, qu'elles soient médiatiques, politiques ou intellectuelles. Cela suffit !
Que cherchent à faire tous ces individus ?
L'explication du petit prof, souffrant de son anonymat et sans le moindre de talent, pourrait expliquer, du moins en partie, tant de haine et de mépris affichés. Cependant, les motivations personnelles de ce petit prof obscur n'expliquent pas tout.
Ce monsieur, à l'instar des Finkelkraut et autres ethnocentriques, est un sioniste convaincu et s'en revendique de manière éhontée. Comme le dit si bien Danielle Bleitrach, ‘' Redeker pour des raisons qui lui sont propres se sent coupable de la Shoa et il est devenu philosémite ou plutôt philojuif (…), il est sioniste et cela lui bouche autant l'horizon qu'à Finkelkraut, alors qu'il n'a même pas l'excuse (si excuse il y a) de ressentir cette anxiété, ce mépris que ressent toute victime d'un racisme quelconque.''
''Foutez- nous la paix Redeker et si vous avez de la haine à revendre, si vous vous sentez encore et toujours le fils de cette Europe qui a produit en quelques siècle, les croisades, le génocide des amérindiens, le martyrs du continent noir et l'esclavage, le colonialisme, deux guerre mondiales, l'extermination nazie et qui aujourd'hui de toutes ses forces soutient son allié US, le plus grand danger qui pèse sur l'humanité, donc Redeker si vous vous sentez l'enfant de ce continent nazi, ne nous enrôlez pas dans vos immondes croisades, et ne prenez pas le prétexte de nous défendre pour accomplir les crimes dont vous êtes coutumiers''.
La tendance judéocentrique consistant à interpréter quasiment toute critique politique et idéologique légitime comme la perpétration d'un judéocide à venir doit être interprétée comme une forme aiguë de paranoïa proche de la psychose collective. J'aimerais ouvrir une parenthèse et traiter rapidement de l'état psychologique de ces individus qui affichent leur haine et leur mépris avec tant d'arrogance. L'explication qui suit est développée par un Israélien antisioniste, Gilad Atzhom. De plus, si un non juif s'amusait à faire un tel constat, vous imaginez bien la suite et la polémique qui en résulterait ? Cependant, on peut aujourd'hui fièrement afficher son appartenance à l'idéologie sioniste ainsi revendiquer ses sentiments racistes, haineux et méprisants envers des peuples, déverser sa haine sur les musulmans sans que cela n'émeuve quiconque. Robert Redeker est un propagandiste irresponsable et un pyromane de l'antisémitisme, inconsistant et définitivement sans talent, ses propres élèves le reconnaissent. Au regard de la violence raciste de ses propos, on peut s'étonner que Redeker n'ait pas été jusqu'à présent convoqué devant les tribunaux. On peut à tout le moins s'étonner que les autorités académiques n'aient pas suspendu, pour d'évidentes raisons d'ordre public autant que d'éthique pédagogique, ce provocateur irresponsable et raciste haineux !
Après avoir vainement tenté la célébrité par ses publications restées dans l'ignorance totale du grand public, notre petit prof trouve la reconnaissance dans la provocation et l'insulte des croyances. Tout cela, sous prétexte de la liberté de penser et d'expression? ''La critique de la religion est légitime dès lors que l'intention n'est pas de provoquer ou d'humilier. Les propos que Ratzinger a tenus et le brûlot de ce petit prof n'ont qu'une seule finalité : la provocation, qui ne peut qu'exalter les passions et attiser la haine. Il ne faut pas minimiser l'effet dévastateur de ce type de provocations pléthoriques et excessivement lassantes. Ce que la tribune du Figaro révèle surtout, c'est l'effrayante et exécrable liberté de parole islamophobe derrière le masque de ‘'l'intellectuel'' sioniste''
Le syndrome de stress pré-traumatique (1)
En présence du SSPT (syndrome du stress pré-traumatique) le stress résulte d'un événement fantasmatique, d'un épisode imaginaire situé dans le futur – bref, d'un événement qui ne s'est jamais produit.
A la différence du SSpT (syndrome du stress post-traumatique), dans lequel le stress est la réaction directe à un événement ayant pu (ou non, parfois…) se produire dans le passé, dans l'état de SSPT, le stress est de toute évidence la manifestation d'un événement potentiel imaginaire.
Dans ce dernier cas , l' illusion préempte la réalité et le contexte, dans lequel le fantasme de terreur est focalisé, devient lui-même une réalité dangereuse. Poussé à l'extrême, un projet de guerre totale contre le reste du monde est une réaction qu'on ne saurait totalement écarter. A ce stade, il est loisible de se demander si le SSPT ne serait pas, tout simplement, un énième avatar de la paranoïa. J'avancerai pour ma part que la différence entre les deux est évidente. En effet, dans la paranoïa, le patient nous incite à ressentir de la sympathie pour lui. En présence d'un cas de SSPT, en revanche, c'est nous qui sommes incités à prendre pitié de nous-mêmes. Contrairement à la paranoïa, où le patient est la victime de ses propres symptômes, dans le SSPT, le patient met, de fait, en scène ses propres symptômes; l'entourage se voyant assigner le rôle du public. Concernant la paranoïa, nous pouvons établir clairement que le patient est trompé et enfermé dans un univers fantasmatique. Dans le cas du SSPT, en revanche, les gens « supposés indemnes » ne sont « plus tellement sûrs que cela » de l'être et ils en viennent, eux aussi, à perdre la maîtrise du réel. Bien souvent, nous finissons par accorder foi au patient souffrant de SSPT, quand il affirme être réellement la victime d'un « crime fantasmatique futur » : d'une certaine manière, nous sommes amenés à participer au fantasme. Toutefois, nous ne demeurons un auditoire compatissant que pour autant que nous gardons le silence. En effet, dès que nous élevons la voix, dès que nous faisons observer que le crime futur ne s'est pas encore produit - et même qu'il pourrait fort bien, en réalité, ne jamais se produire -, nous voilà immédiatement nous-mêmes impliqués dans le crime !
Projection et syndrome de stress pré-traumatique :
Regardons les choses en face, une bonne fois pour toutes : dès lors que personne ne formule d'appel à jeter les Israéliens à la mer ou à les vitrifier, on peut penser que l'inclination des Israéliens à accuser les musulmans et les Arabes de réchauffer en leur sein de telles tendances meurtrières doit être analysée en termes de projection. Les gens qui ont saupoudré généreusement le Liban « plus d'un million de bombes à sous-munitions » sont en train de projeter leur zèle meurtrier sur leurs victimes – voire même, pis encore : sur leurs futures victimes !
Ainsi, Robert Redeker et tous les antis-Islam ethnocentriques ou/et judéocentriques, projettent leurs propres fantasmes pervers sur le monde musulman. Redeker, en tant que sioniste zélateur, accuse et insulte à peu près tous ceux qui ont le malheur de ne pas être juifs, et est condamné à projeter sur les Arabes et sur les musulmans son propre zèle assassin. A l'évidence, dans leur univers judéocentrique, une guerre contre l'Islam est un intérêt « judéo-chrétien ». Toutefois, les Européens ont tendance à se marrer lorsqu'ils sont confrontés à l'idéologie outrageusement agressive des sionistes. C'est exactement là qu'un abysse croissant est en train de se creuser entre l'univers assoiffé de sang suprêmement fantasmatique des sionistes et le reste de l'humanité. Les Israéliens et les lobbies qui les soutiennent sont en train d'envisager publiquement leur Shoah nucléaire annoncée. Cette manifestation pathologique est plutôt bizarre. Toutefois, il semble bien que les Israéliens soient incapables de déchiffrer le message inscrit en lettres de feu sur le mur. Plutôt que de se regarder dans la glace et repérer leurs défauts évidents, qui ont d'ores et déjà dégénéré en faillite morale, les Israéliens préfèrent se soumettre totalement au fantasme matérialiste du judéocide nucléaire. Au lieu de penser en termes éthiques, les Israéliens succombent au discours matérialiste le plus superficiel qui soit – un discours uniquement centré sur la « destruction du moi ». Les Israéliens ont succombé à une Shoah fantasmatique imaginaire, dans laquelle ils se font nucléariser quotidiennement. Ce qui est très préoccupant, c'est qu'ils en sont pas les seuls dans ce cas, puisqu'en matière de terreur hallucinatoire, Blair et Bush sont atteints exactement de la même maladie mentale.
"L'Islam imaginaire" est la projection des médias en manque de lecteurs et de ceux qui ouvertement soutiennent l'impérialisme américano-sioniste.
L'invention d'une opinion publique (2)
Par un travail de décryptage méthodique, Thomas Deltombe nous montre comment s'est forgée, depuis le milieu des années 1970, une certaine image médiatique de l'islam.
Au début, il y a la révolution iranienne de février 1979 et la prise d'otages de l'ambassade américaine, en novembre de la même année. Le Nouvel Observateur titre : « Islam : l'Amérique assiégée », et L'Express, « Islam : la guerre ». Pour longtemps, le ton était donné. Les mêmes mots, répétés à l'infini, allaient peu à peu gaver notre inconscient collectif, et le dépolitiser. Comme si la corruption et les fastes provocateurs du régime du Shah, les tortures de sa police politique, la Savak , n'étaient pas des explications crédibles du triomphe de Khomeiny. Comme si l'islam, en tant que tel, était devenu protagoniste des conflits. C'est ici le point de départ d'une lecture durablement essentialiste des événements du monde. Dès lors, les médias n'auront de cesse de chercher dans les sourates du Coran les « recettes » qui éclairent les conflits. Dans son Islam imaginaire, Thomas Deltombe nous propose une critique on ne peut plus serrée d'une vision médiatique qui s'alimentera de toutes les actualités, françaises ou internationales, sociales ou culturelles. Bientôt émergeront sur nos écrans de télévision des « experts » à la parole irrécusable. Avec une foule d'exemples, l'auteur débusque cet essentialisme et montre comment s'estompent dans le discours dominant tous les facteurs économiques et politiques des conflits. Il nous montre comment cette représentation se diffuse. Ainsi, tandis que la révolution islamique suscite l'effroi des capitales occidentales, une mutation intervient au sein d'une société française en crise : dans le vocabulaire journalistique, l'immigration devient « un problème ». Quelques années plus tard, en 1983, plusieurs médias, mais aussi, hélas !, le Premier ministre socialiste Pierre Mauroy, réinterprètent les grèves des OS des usines automobiles Citroën et Talbot, pour en souligner « l'aspect islamiste ». Une représentation des conflits sociaux qui a évidemment l'immense avantage de dédouaner patrons et gouvernements.
Mais Thomas Deltombe ne se limite pas à une relecture des journaux, notamment télévisés. Il nous livre aussi quelques clefs de fabrication. Les connivences entre des journalistes et des associations pseudopodes masqués de formations politiques. Depuis « Démocratia », proche de Charles Pasqua, jusqu'à « Ni putes ni soumises », devenu une sorte de logo publicitaire aux mains d'un sous-courant du parti socialiste, celui-là même qui avait déjà instrumentalisé SOS-Racisme. En s'appuyant sur des témoignages, il met au jour la conception d'un Charles Villeneuve, par exemple, producteur du « Droit de savoir », sur TF 1 : « On démontre ce qu'on cherche. » On voit alors à l'œuvre non plus des journalistes, mais des personnages politiques confits de préjugés, lesquels constituent le point de départ et le point d'arrivée de leurs « enquêtes ». Peu à peu, prend corps le mythe de l'ennemi invisible, ô combien actif dans l'affaire du voile à Creil en 1989, puis de nouveau à partir de 2003. Loin de faire barrage à cette doxa, certains intellectuels s'emploient à la nourrir, plus soucieux qu'ils sont d'aller au-devant d'une opinion apeurée que d'établir des vérités. Ainsi le rôle de Bernard-Henri Lévy dans la représentation de la guerre civile en Algérie, au cours des années 1990 quand il s'agissait d'interdire la question « qui tue ? ». La suite a pourtant montré que la réponse était infiniment complexe.
La critique de Deltombe n'épargne pas un certain paternalisme post-colonial qui fait habilement la promotion de la « culture musulmane », que promènent de plateaux en plateaux de télévision de séduisants contre-exemples à l'« intégrisme » : la « beurette » ou, dans un autre registre, le recteur de la Mosquée de Paris. En tissant un récit chronologique, Deltombe met en lumière l'influence des grands événements planétaires dans la construction d'une « opinion publique ». L'Iran, l'Irak, l'Algérie, et bien sûr, les attentats du 11 septembre 2001 et les conflits au Proche-Orient se réfractent dans la société française où ils resurgissent sous d'autres formes. L'auteur montre comment un discours raciste s'est peu à peu décomplexé sous les coups de boutoir de faux « briseurs de tabous » présentés généralement comme les audacieux qui osent braver l'opinion, quand ils ne font en réalité que la flatter, et parfois au plus bas de ses instincts.
‘'Mais au-delà de cette immonde incitation à la haine des musulmans, je ne peux pas ne pas dénoncer l'irresponsabilité du Figaro, qui s'autorise à diffuser ce genre de brûlot, sachant qu'il est passé par un comité de lecture. Cette tribune et son contexte m'inquiète au plus haut point quant au traitement de la question de l'islam dans les médias. On a vu par le passé comment de la libération de la parole raciste, on pouvait vite passer à celle de l'acte raciste. C'est la porte ouverte à tous les dérapages (…) En tous cas, l'intervention du pape n'a certainement pas participé à l'amitié entre les peuples. Elle a donné une légitimité aux partisans du choc des civilisations, aux extrémistes de tous bords. La situation est extrêmement préoccupante, la démocratie perd pied. Au racisme répond la censure. Au moment où il faudrait dresser des ponts entre les civilisations, on monte des murs de haine.'' (3)
L'éducation nationale doit prendre ses responsabilités. Les associations antiracistes doivent prendre les leurs. Chaque acteur du système médiatique doit s'interroger sur la complaisance dont ce système a fait preuve jusqu'à présent à l'égard de l'islamophobie, qu'elle soit militante ou histrionique. Enfin, chacun d'entre nous, musulman, chrétien, juif, athée, agnostique, doit s'astreindre à la vigilance, à l'effort de comprendre et au courage de parler, afin de débusquer le racisme partout où il s'insinue, et de le combattre par les seuls moyens éthiquement défendables et politiquement efficaces : le droit, la pensée et l'action politique.
Tous, enfin, méditons cette question que posait le jeune Marx : « Qui éduquera les éducateurs ? » (Dix remarques sur un « collègue », Pierre Tevanian)
(1) Gilad Atzhom
(2) Denis Sieffert et L'Islam imaginaire, de Thomas Deltombe, La Découverte, 382 p., 22 euros
(3) Danielle Bleitrach |
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