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Mercredi, 17 Mai 2006
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Présumé coupable politique
Philippe Randa
Tribune libre
Présumé coupable politique
Écrire sur soi n’est certes pas le but de mes chroniques hebdomadaires. Je le fais parce qu’en une semaine, j’ai dû à trois reprises me justifier comme un véritable « présumé coupable » politique.

Aussi incroyable soit-il, en ce début de XXIe siècle, je me suis retrouvé contraint d’affirmer n’être ni antisémite, ni révisionniste, ni nostalgique ou membre d’aucune organisation extrémiste.

J’aurai pu comprendre de telles demandes si l’un de mes interlocuteurs avait appuyé la véritable « enquête préliminaire » à mon encontre sur une quelconque preuve matérielle. Tel livre que j’aurai écrit, telle phrase que j’aurai prononcée, tel article que j’aurai signé, mais non, rien de tout cela. Les présomptions de culpabilité n’étaient fondées que sur une « réputation », voire sur des articles glanés sur internet où je suis cité au milieu de bien d’autres « abominables » personnages dans un amalgame des plus douteux… articles qui émanent de groupuscules qui se déclarent, eux, ouvertement de la gauche la plus extrême et la plus sectaire.

Ces articles sont non seulement truffés d’approximations et de confusions, mais aussi d’affirmations parfaitement fausses et forcément, donc, diffamatoires. Après les avoir lus, voilà bien longtemps, je n’ai rien fait d’autres que hausser les épaules. Que peut-on faire contre des écrits parus voilà plusieurs années, non signés, publiés par des groupuscules dont certains ont sombré, étouffés de haine tout autant que privés de subventions ? Rien, sinon perdre de l’énergie, du temps et de l’argent ; je n’ai malheureusement rien de tout cela à gaspiller.

Je croyais naïvement qu’il suffisait que l’on me connaisse personnellement… ou qu’on lise ce que j’écris pour que l’on se fasse une idée de mes opinions… Mais non, semble-t-il. Quoiqu’on fasse, quoiqu’on dise, la présomption d’innocence, reconnue dans la loi française pour le pire criminel ne s’applique pas en politique. La France est bel et bien le pays des droits de l’homme… politiquement correct !
Alors, pour mettre les points sur les « i » une bonne fois pour toute, voilà ce que j’ai fais en politique et voilà mon opinion de la droite dite extrême.

Mes années militantes

J’ai été un militant politique actif à dix-sept ans. Pourquoi ? Parce qu’en l’an 1977, le communisme dominait une bonne moitié du monde et était représenté en France par un parti dont la puissance omniprésente me révoltait.

Je me suis engagé avec toute la fougue de mes jeunes artères car les valeurs défendues par le communisme – bien plus encore que ses crimes et exactions aussi diverses qu’innombrables, chiffrés au bas mot à quelque cent millions de victimes – sont aux antipodes de mes convictions. C’est toujours le cas aujourd’hui, même si le communisme s’est effondré partout, ce qui est pour moi et pour quelques millions d’humains, une très grande satisfaction. J’ai pu évoluer sur certaines idées, sur certaines certitudes, sur certains peuples et sur certaines religions, mais pas sur ce point.

Je me suis engagé dans un petit parti politique au nom très ambitieux : le Parti des forces nouvelles. C’était à l’époque un rival du Front national de Jean-Marie le Pen. L’un et l’autre était déjà étiqueté à l’extrême droite, mais cela n’avait pas la même importance, alors.

J’avais choisi le PFN car je le considérais tout simplement, à tort ou à raison, comme le plus dynamique contre le communisme.

Ce que j’avais immédiatement compris, en revanche, c’était que les partis institutionnels dit « de droite », ou plutôt accusés par la gauche de l’être puisqu’ils s’en offusquaient avec des airs de vierge effarouchée, ne s’opposaient en rien au communisme. Ces partis-là, gaullistes, chiraquiens et giscardiens – aujourd’hui villepinistes, jupétistes, sarkozystes ou bayroutistes – se contentaient déjà de gérer les affaires du pays en trahissant allégrement tous leurs engagements électoraux et de courir après une méprisante reconnaissance des intellectuels de gauche qui ont accaparé la quasi-totalité des places dans les grands médias.

Puis la gauche est arrivée au pouvoir, François Mitterrand a fait entrer au gouvernement le Parti communiste… et l’audience de ce dernier a commencé immédiatement à péricliter. Je serai toujours gré à ce Président d’avoir entrepris et réussi cette action de salubrité publique. En voilà un qui n’a pas volé sa Francisque !

Cette droite dite extrême

Meurs la bête, meurs mon militantisme politique. J’ai cessé tout engagement dans la politique active depuis lors. Celui-ci n’a donc duré, en fait, que deux années. Certes, mon nom est apparu en 1989 sur une liste du Front national pour les élections municipales en Seine-Saint-Denis, mais il s’agissait alors, très simplement, de parer à une pénurie de candidats…

J’ai adhéré cette année-là à ce mouvement par amitié pour Jean-Pierre Stirbois. Je ne le regrette pas et si je n’ai pas renouvelé mon adhésion, c’est uniquement parce que j’ai commencé une autre carrière que celle de romancier.

Journaliste, auteur de documents, historien, chroniqueur politique, je tiens à garder toute ma liberté intellectuelle. Membre d’un parti, on est toujours tenu d’en suivre plus ou moins les directives, même quand toutes ne vous séduisent pas.

Je faillis adhérer à nouveau à un parti politique, non pour son programme, mais pour son leader. Jean-Marie Le Pen ? Bruno Mégret ? Non, François Bayrou dont les conceptions européennes sont en adéquation avec les miennes et dont la résistance, voire la guerre, qu’il mène à l’UMP, est surprenante. C’aurait été un coup de cœur, mais enfin, il y a aussi le reste de son programme et il faut tout de même rester sérieux !

Les idées politiques de la droite dite extrême sont si variées, parfois si opposées, qu’il est difficile de les définir avec précision. C’est un fourre-tout bien commode pour « plomber » quelqu’un sans avoir à justifier de quelques preuves que ce soit.

Mes idées politiques ne sont certes pas celles inscrites dans le programme du Front national, en tout cas en ce qui concerne l’utilisation de l’énergie nucléaire dont je suis partisan, et l’Europe que je conçois tout à la fois très grande, de l’Atlantique à l’Oural, et très régionale, se fondant sur des centaines de drapeaux séculaires…

Quant à l’immigration, cheval de bataille de ce mouvement, si son slogan, voilà trente ans – « Un million d’immigrés, c’est un million de chômeurs » – était juste, il est aujourd’hui totalement obsolète, force étant de constater que le monde actuel du travail se partage entre ceux qui ne veulent rien faire et mendient des allocations et ceux qui acceptent encore de travailler pour subsister, l’origine ethnique se partageant très équitablement entre les uns et les autres.

Quant au nouveau gourou de la droite dite extrême, Philippe de Villiers, outre son souverainisme exacerbé, ses velléités de ré-instaurer un Ordre moral qui m’horrifie et sa dénonciation fantasmée de la religion musulmane, il ne m’inspire guère, on le concevra aisément.

Si ce ne sont les idées de la droite dite extrême qui me séduisent, pourquoi ne pas répudier un univers aussi compromettant ?

Pour une raison simple où les liens d’amitié que j’ai tissé avec nombre de ses représentants ne rentrent nullement en compte. Je pourrais les rencontrer en douce, en me cachant, comme autrefois les bourgeois allaient aux putes pour des plaisirs honteux, en rasant les murs et sous de faux noms, mais ce n’est pas dans mon tempérament.

Si malgré toutes les différences d’opinions que je peux avoir avec les diverses composantes de ce milieu, si je ne m’offusque pas de sa « promiscuité », c’est parce que ces gens-là ont une qualité que je n’ai rencontré nulle part ailleurs : ils sont sincères !

Je supporte difficilement… pas du tout même… ces gens, de droite comme de gauche, qui se complaisent dans de grandes déclarations humanistes pour la liberté, l’égalité, la fraternité… contre le fascisme, l’extrémisme, le racisme… et qui vous font confidence, avec un sourire entendu, en baissant la voix, le regard excité de celui qui enfreint les bonnes conven-tions sociales, comme s’ils allaient en raconter une bien bonne et bien grasse de fin de banquet… qu’ils vont en vacances dans tel lieu que les « pue-la-sueur » n’ont pas les moyens de hanter… ou que telle personne « est propre pour une Africaine » ou encore que telle autre « est honnête pour une Arabe »… et je ne parle pas de telles affaires qu’ils n’ont pas entreprises parce que leurs partenaires juifs les auraient escroqués. Forcément escroqués !

Dans la droite dite extrême, j’ai parfois rencontré des racistes, des nostalgiques du nazisme, des excités qui planquent des pétoires dans leurs caves dans l’appréhension du Grand soir où ils entendront mugir les hordes de féroces estrangers venus égorger leurs fils et leur compagnes… mais je me suis vite rendu compte que ces loufoques-là, bien peu nombreux, avec lesquels je n’ai aucune des connivences dont on m’accuse et en tout cas que ceux-ci le croient, n’étaient pas plus nombreux que sur le reste de l’échiquier politique… Oserais-je même dire qu’ils y sont moins nombreux ? Allez oui, j’ose… Ce n’est jamais que la vérité, finalement.

Mes éditions

J’ai effectivement édité des ouvrages écrits par des figures du fascisme, des combattants du Front de l’Est (et j’ai même participé à la rédaction des souvenirs de l’un d’eux), des livres d’anciens collaborateurs… Et alors ? J’ai aussi édité les souvenirs des rescapés des camps de concentration allemands, un ouvrage réhabilitant la mémoire d’Henry Frenay, fondateur du réseau de résistance Combat ou encore des livres sur le judaïsme, mais ceux-là, on ne les prend pas en compte, allez savoir pourquoi…

J’ai édité à ce jour beaucoup de livres, oui, et très souvent la réédition d’ouvrages parus tout d’abord chez des éditeurs prestigieux dont il ne viendrait à personne de suspecter les idées… et parmi eux nombreux sont ceux dont je ne partage nullement les thèses. On s’inquiète que je ne l’ai jamais dit, ni écrit ? C’est fait !

Un exemple parmi beaucoup d’autres : Banlieues en feu de Gilles Falavigna défend la thèse du « choc des civilisations » à laquelle je n’adhère pas. Les arguments de cet auteur sont néanmoins pertinents et les faits qu’ils rapportent inquiétants pour l’avenir de nos sociétés. Ce livre ouvre un débat. J’aime les débats et déteste par dessus tout les kits de « prêt-à-penser » qui offrent des réponses à toutes les questions que peut se poser l’Humanité.

De même, je me suis clairement exprimé sur l’invasion de l’Irak par les USA que je considère comme un acte d’impérialisme cynique et dément de l’actuel gouvernement yankee qui ne peut conduire qu’au chaos. Je suis toutefois scandalisé que depuis la première élection de George W. Bush, la quasi-totalité des livres qui lui sont consacrés en France lui soit hostile. Les rares livres favorables sont à ce point boycottés que je ne pourrais même pas en citer un seul. Si j’en avais eu l’occasion, j’aurai parfaitement pu en publier un, ne serait-ce que par réaction au totalitarisme médiatique français.

Bien des livres de mes éditions sont des documents indispensables à toute compréhension honnête de l’Histoire… et une autre partie est tout simplement une question de talent des auteurs. Ça compte ce genre de choses. Ça compte aussi. Ça compte surtout !

« Tu ne nieras pas ! »

Quant au révisionnisme, cela semble être devenu une sorte de onzième commandement auquel tout citoyen est soumis, même s’il n’a jamais, comme c’est mon cas, déclaré, écrit ou publié la moindre ligne à ce sujet.

Si je ne me prononce pas, m’accuse-t-on, c’est donc, à l’évidence, que je n’y crois pas. Et comme j’ai près d’un quart de siècle de silence à ce sujet, serait-il encore utile pour moi de déclarer « je ne suis pas révisionniste » ? Le simple fait d’avoir été suspecté de ne pas y croire suffit à la damnation éternelle. C’est comme ça ! Et la perspective est terrible, finalement, de devoir passer son éternité à côtoyer l’abbé Pierre. Ce serait en soi assez effrayant pour freiner toute aspiration négationniste ; la mienne, en tout cas.

Je ne me suis en effet jamais prononcé sur le négationnisme historique (ce terme me semble plus précis et plus juste en l’occurrence), tout simplement parce que je n’ai rien à dire sur le sujet, rien à ajouter au débat… et que je me refuserai toujours, par principe, à apporter ma voix au concert d’imprécations qui vouent les négationnistes aux pires gémonies. Je n’ai pas le tempérament très grégaire, c’est sans doute un grave handicap dans notre société actuelle.

L’idée de participer à une chasse aux sorcières, quelle qu’elle soit, me dégoûte. J’aurais sans doute, si j’avais vécu il y a soixante ans et si l’occasion m’en avait été donnée, sauver des juifs pendant la guerre… et probablement des collaborateurs après celle-ci. J’aurais donc été tout aussi mal vu qu’aujourd’hui où le simple fait, semble-t-il, d’ignorer le négationnisme est condamnable.

En conclusion

Qu’ajouter encore ? Ah oui ! Contrairement à bien des gens, je n’ai pas de simples « relations » libanaises, arabes, perses, juives, noires ou que sais-je encore… Moi, j’ai des amis (et jusqu’à de la famille) qui sont certes bien basanés, voire franchement café-au-lait, même terriblement africains et d’autres encore qui ont une double nationalité franco-moyen-orientale.

Et il me semble que si j’étais xénophobe, raciste, antisémite ou extrémiste politique, je ne les appellerais pas mes amis !

notes

© Les chroniques de Philippe Randa sont libres de reproduction à la seule condition que soit indiquée son origine, c’est-à-dire le site philipperanda.com

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