Depuis les élections régionales prétendument perdues par Marine Le Pen, on sent bien que quelque chose se passe.

Élections perdues ? FN 45 % des votants contre 55 % au fameux front prétendu républicain rassemblant la gauche, le centre, le patronat, les francs-maçons, l’épiscopat, la presse régionale et nationale, et même ces syndicats ouvriers félons qui laissent la mondialisation tuer l’emploi pour ne pas déplaire à leurs maîtres gouvernants.
Face à un tel ramassis, à un tel tir de barrage de propagande, 45 %, dans le Nord ou en PACA, cela me paraît fort respectable.
Je lis sous la plume de Pascal Célérier que Marine Le Pen, c’est du « déjà-vu ». J’aimerais tant qu’il ait raison !
Il dénonce « le monolithisme, voué à l’échec », du Front national. Qu’il lui soit fait remarqué que nous ne sommes plus du temps de l’éternel provocateur au masque de carnaval ridicule. Et ce n’est pas le FN qui a inventé le « cordon sanitaire » et autres « plafonds de verre ».
Que mon éminent collègue appelle de ses vœux « un grand mouvement de droite transpartisan, autour de Nicolas Dupont-Aignan, de Philippe de Villiers, de Robert Ménard, des cadres de la Manif pour tous et de bien d’autres », c’est son droit. Je dis juste « Chiche ! » Il est vrai que le gros du travail politique a déjà été fait, par le FN, justement.
Mais il faudra assumer la suite : combien de voix enlevées à Marine pour faire passer l’anti-France ? Et aussi combien de mains politiciennes qui se frottent. Et de journalistes de gôche qui rigolent.
Et puis, cher Pascal Célérier, le gaullisme était un vaste rassemblement du peuple français et non un rassemblement du « peuple de droite ». Ce rassemblement-là, aussi respectable soit-il, n’a strictement aucune chance d’arriver seul au pouvoir sans le FN et face à la gauche.
Et quelle majorité de Français souhaite le retour au bon vieux temps de l’avortement clandestin, du patron tout-puissant, du curé moralisateur, en attendant l’imam qui arrive à grands pas ?
On peut, certes, nourrir le rêve pur de l’homme providentiel qui rassemblera. Mais n’est pas de Gaulle qui veut… L’imaginaire prime toujours sur le réel, jusqu’à ce que l’imaginaire devienne réel et lui soit confronté.
Finalement, le grand, le vrai mal français, outre la haine de soi, c’est le dogmatisme, le goût du dogme pour le dogme, les luttes intestines. Byzance n’est pas si loin de la France.
Ce qui est sûr, c’est que les dix ou vingt années à venir décideront du sort définitif de notre descendance…
Ce qui est sûr, c’est qu’un nouveau quinquennat Hollande ou Juppé, après toutes les vicissitudes qu’a connues notre pays depuis la mort de Georges Pompidou, sera lourd d’ineffaçables conséquences historiques…
Alors, les querelles byzantines…