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De Tocqueville (et Démosthène) au Pokémon

Contrôle social ou régression mentale ?

Munich ou le Brexit passés, l’abrutissement de l’opinion semble total. Pourtant ça et là on réagit, même si la réaction est souvent récupérée, trompée, déviée. Il n’en reste pas moins que le succès irréel du Pokémon, la vente aux enchères des objets du massacre à Nice ou la remontée dans les sondages des emplâtres socialistes ne nous rassurent pas sur les temps qui courent et ces gens qui discourent. Qui sait parmi la bonne masse que l’ex-patron de l’UE Barroso travaille pour Goldman Sachs alors que soixante millions d’imbéciles se connectent day after day au twitter de Lady Gaga ? On peut se consoler en rappelant que La Boétie a parlé de servitude volontaire pour l’antiquité gréco-latine. Démosthène incitait ses compatriotes à aller moins au théâtre et à pratiquer le patriotisme !

Tocqueville nous prévenait sur cette régression (car enfin où sont les Hugo, Beethoven et Delacroix d’antan ?) ou sur le futur contrôle moral des temps démocratiques. La régression viendrait avec la castration psychique, avec la « violence intellectuelle » dont il rend compte dans ces pages précieuses. :

« Les princes avaient pour ainsi dire matérialisé la violence ; les républiques démocratiques de nos jours l’ont rendue tout aussi intellectuelle que la volonté humaine qu’elle veut contraindre. Sous le gouvernement absolu d’un seul, le despotisme, pour arriver à l’âme, frappait grossièrement le corps; et l’âme, échappant à ces coups, s’élevait glorieuse au-dessus de lui; mais dans les républiques démocratiques, ce n’est point ainsi que procède la tyrannie; elle laisse le corps et va droit à l’âme. Le maître n’y dit plus: Vous penserez comme moi, ou vous mourrez; il dit: Vous êtes libre de ne point penser ainsi que moi; votre vie, vos biens, tout vous reste; mais de ce jour vous êtes un étranger parmi nous (1) »

C’est qu’avant les gens réagissaient. Et d’un coup ils devinrent immobiles (et pas peu à peu : d’un coup – 1870 comme Fin de l’Histoire). Il y a donc bien eu en France castration politique, chimique, pharmaceutique, psychologique. Villiers de l’Isle-Adam voit bien que la crétinisation va passer par la technologie. C’est même le sujet de ses Contes cruels : l’affichage célestre, la machine à applaudir, tout est bon pour abrutir et contrôler le populo, et ce longtemps avant la télé…

« La seule devise qu’un homme de lettres sérieux doive adopter de nos jours est celle−ci : SOIS MEDIOCRE ! C’est celle que j’ai choisie. De là, ma notoriété. − Ah ! c’est qu’en fait de bourgeoisie française, nous ne sommes plus au temps d’Eustache de Saint−Pierre, voyez−vous ! − Nous avons progressé. L’Esprit humain marche ! Aujourd’hui le tiers état, tout entier, ne désire plus, et avec raison, qu’expulser en paix et à son gré ses flatuosités, acarus et borborygmes. Et comme il a, par l’or et par le nombre, la force des taureaux révoltés contre le berger, le mieux est de se naturaliser en lui (2). »

Voyez comment Bernanos célèbrait « la colère de nos pères » à l’époque médiévale ou frondeuse, et comment ensuite il regretta notre passivité devant le fascisme ou l’ogre social et démocratique. Toute sa France contre les robots dénonce le recul de nos réactions face au Minotaure étudié par Bertrand de Jouvenel. Quant à la castration psychique citée plus haut, un autre bon chrétien nommé Chesterton dénonce bien la nursery géante de l’époque actuelle, qui refuse ses droits au citoyen sous prétexte qu’il est un enfant et que ce serait donc populiste (voyez son admirable voyage en Amérique). On interdira la prochaine élection présidentielle US pour nommer la Clinton et assagir la rébellion du stupid white man.

Dans son livre sur la programmation mentale, Alexandre Lebreton complète le chapitre de la régression intellectuelle (-4% de QI en dix ans en France) et de la soumission de ce troupeau qui se laisse égorger sans réagir. Car on sait qu’on votera Juppé en 2017, sauf si Hollande se veut le Erdogan français, annule les élections et décide de rester en place pour « nous protéger ». Vous irez le siffler comme à Nice ?

Lebreton donc :

« Imaginez une société sans l’infantilisation, l’abêtisation, les polémiques, la division, la peur, le conditionnement publicitaire, la déculturation, l’uniformisation et le conformisme que diffuse à longueur de temps cet appareil. Imaginez le ‘‘temps de cerveau disponible’’ (terme employé par Patrick Le Lay, PDG de TF1) qui pourrait être mis à disposition pour d’autres activités familiales, sociales, créatives, réellement éducatives et pédagogiques, sachant qu’en moyenne 75% de notre temps libre (INSEE) est accaparé par les programmes de télévision (3) ! »

Plus personne ne remet en cause d’ailleurs la télévision depuis les années 80 (avant il était à la mode de « tonner contre »), et les médias s’extasient sur le récent Pokémon qui hypnotise dans les rues de notre giant smart city des millions d’abrutis finissant somnambules qui dans un commissariat qui dans un tunnel…

Lebreton ajoute que l’important est de détendre le cerveau :

« La détente hypnotique favorise donc efficacement l’imprégnation des contenus

publicitaires et autres messages de propagande. La télévision, grâce à cet effet hypnotique et son rôle de divertissement, permet de maintenir le citoyen dans une distraction illusoire et de le détacher ainsi des enjeux réels afin de mieux le gouverner. »

Et concernant l’effondrement de notre QI ou plutôt son avachissement, Lebreton ajoute :

Dans le documentaire ‘‘Sweet Remedy’’ (2006), le neurologue Russell Blaylock a déclaré qu’il existait véritablement un ‘‘abrutissement chimique de la société’’ : ‘‘À cause de ces différentes toxines qui affectent les fonctions cérébrales de façon notoire, nous voyons une société qui produit, non seulement l’accroissement d’une population au QI de plus en plus bas, mais aussi une diminution de la population au QI élevé. En d’autres mots : Un abrutissement chimique de la société. Ainsi tout le monde devient médiocre, ce qui réduit la population à devenir dépendante du gouvernement car elle ne peut plus être intellectuellement performante. »

Et Lebreton conclue comme la Boétie et Tocqueville :

« Il est beaucoup plus facile de diriger une société par le contrôle mental que par la contrainte physique et les méthodes de programmation des masses ne manquent pas. La base du contrôle de la population est d’une part de la maintenir dans l’ignorance des principes fondamentaux du système dans lequel elle baigne et d’autre part de la maintenir dans la confusion, dans la désorganisation et dans la distraction permanente ».

Car ne rien comprendre à ce qui se passe (attentats, élections, accords de commerce) devient en effet une obligation.

  1. Alexis de Tocqueville (1835), De la démocratie en Amérique I (deuxième partie)DU POUVOIR QU’EXERCE LA MAJORITÉ EN AMÉRIQUE SUR LA PENSÉE
  2. Villiers, Contes cruels, Deux augures
  3. Alexandre Lebreton – MK Abus Rituels & Contrôle Mental, Editions Omnia Veritas

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