Après la crise ukrainienne, le conflit syrien a fait voler en éclats les tentatives de rapprochement entre les États-Unis et la Russie. Profitant de la faiblesse américaine, Vladimir Poutine impose son tempo, et la tension diplomatique s’exacerbe.
Les efforts déployés par le secrétaire d’État américain, John Kerry, auprès de son homologue russe, Sergueï Lavrov, pour forcer une coopération entre la Russie et les États-Unis en Syrie, étaient considérés comme la dernière chance d’arrêter la dégradation des relations entre les deux anciens ennemis de la guerre froide. Ils ont volé en éclats en même temps que la trêve à Alep, pilonnée par les bombardements russes. Les négociations entre Américains et Russes sur la Syrie étaient déjà mortes depuis le début de la guerre totale lancée par le Kremlin pour permettre au régime syrien de reprendre la deuxième ville du pays, la «capitale» de l’insurrection. Washington n’a fait que le reconnaître en officialisant la rupture des pourparlers diplomatiques.
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À Moscou, les diplomates américains sont dénigrés et harcelés. Le département d’État a protesté auprès de la Russie après que deux diplomates américains aient été drogués au bar de leur hôtel à Saint-Pétersbourg.
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Aux États-Unis, l’ombre de Vladimir Poutine plane sur la campagne électorale. L’équipe de campagne de la candidate démocrate a incriminé Moscou dans le piratage informatique du Comité national démocrate (DNC). Et le contre-espionnage américain désigne avec «un degré élevé de certitude» diverses organisations pirates russes, dont les «empreintes» ont été relevées dans les serveurs informatiques démocrates.
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En Allemagne, le Kremlin est soupçonné d’instrumentaliser le parti populiste AfD (Alternative für Deutschland) pour déstabiliser la chancelière… Avec Angela Merkel, les relations avaient été cordiales jusqu’à ce que la chancelière se mette en travers de sa route en Ukraine.
Le Figaro