École Ozar Hatorah, Musée juif de Bruxelles Bataclan, Hyper Cacher, Manchester Arena, etc., sans parler du meurtre antisémite de Sarah Halimi, la litanie des victimes ne cesse de s’allonger. Nous habituant au terrorisme (sic), selon la glaçante consigne officieuse, un de nos Gringoire1 parisianistes nous à même fait le coup médiatique de l’« incident terroriste » pour qualifier l’attentat de Manchester ! Face aux nazislamisme & à ses Kamiz brunes – comme l’avait déclaré Churchill au gouvernement britannique qui avait choisi de se coucher au moment de Munich & de l’Affaire des Sudètes : « Vous aviez le choix entre la guerre & le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, & vous aurez la guerre » – l’Occident n’ayant plus d’honneur depuis longtemps, quand se décidera-t-il à faire la guerre, la vraie, celle où l’on tue à la chaîne ses ennemis ? 2ème Partie.
« Je me demande si dans les années 40, on avait prié et allumé des petites bougies à nos fenêtres, nous n’aurions pas vaincu plus rapidement le nazisme ? Finalement nos aïeux n’étaient que d’affreux intransigeants patriotiques qui refusaient le concept du ‘vivre ensemble’ que souhaitait nous imposer notre voisin… »
Jean-Marie Mourey.
Q. Que voulez-vous dire par « les migrants sont une partie du problème. Mais pas seulement eux » ?
Jacques Borde. Comme nous l’a rappelé Me. Philippe Chansay Wilmotte, lorsqu’il nous dit que « Là comme ailleurs, l’assassin musulman est issu de l’immigration ; un mahométan de la seconde génération né en Europe. Ceux qui nous serinent que le problème serait géopolitique ou que l’adaptation à nos valeurs se ferait progressivement, disposent maintenant de multiples démonstrations de l’exact inverse de leurs divagations : ce cas et tant d’autres. Un individu vraiment intégré n’a aucun motif de prendre fait et cause contre le pays d’accueil ; a fortiori s’il en a la nationalité ».
C’est donc bien qu’il y a, et depuis belle lurette, faillite des politiques européennes dans ce domaine.
Q. Mais Salman Abedi n’est pas un migrant ?
Jacques Borde. Vrai ! Mais c’est encore pire, en fait. Le bonhomme est le fils d’un opposant (sic) libyen. Le problème posé par la famille Abedi est que, selon les clichés officiels, elle aurait dû offrir tous les critères d’une intégration réussie dans le pays d’accueil. Difficile, en effet, de considérer Abedi père comme un primo-arrivant lambda, c’est un ancien des SR libyens spécialisé (ô ironie du sort) dans la surveillance de, accrochez-vous bien, la mouvance takfirî.
Encore plus alarmant, si Ramadan Abedi, le père de Salman, a pu s’installer aux Royaume-Uni avec sa famille c’est qu’il aurait été retourné par le MI6 (la DGSI outre-Manche) et, de fait, a longtemps travaillé pour ce SR britannique. Mais…
Q. Mais quoi ?
Jacques Borde. Fatalitas ! Ramadan Abedi avait aussi un pied dans le mauvais camp. Selon plusieurs sources concordantes, l’homme aurait pris une part active dans la création, fin 1995, du Jama’a al-Islamiyyah al-Muqatilah bi-Libya (GICL)2, aux côtés d’Abdelhakim Belhaj. Appartenance qui a été confirmée de manière assez laconique par un porte-parole des services de sécurité libyens, Ahmed Ben Salem – Cf. « Oui il était membre du GICL » –.
Rappelons, entre autres activités (sic) que c’est une cellule du GICL qui porte la responsabilité de l’opération terroriste visant l’ambassadeur des États-Unis en Libye, J. Christopher Stevens, assassiné à Benghazi3.
Dans les faits, il semblerait que nous soyons dans le cas d’une cellule dormante du Takfir. Une cellule familiale plus précisément.
Q. Composée de qui ?
Jacques Borde. Salman Abedi, puisque c’est lui qui s’est fait exploser. Très probablement son père, mais l’enquête le confirmera ou pas. Ensuite, son frère cadet, Hachem Abedi, qui a été arrêté en Libye et a reconnu « qu’il appartenait » à Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām (DA’ECH)4 et a « admis qu’il se trouvait [au Royaume-Uni] durant la période de préparation de l’attentat » et « qu’il était pleinement au courant des détails de cette opération terroriste ».
Par ailleurs, Hachem Abedi, qui « était surveillé depuis un mois et demi (…) préparait un acte terroriste dans la capitale Tripoli ».
Hachem Abedi a été arrêté au moment où il recevait 4.500 dinars libyens (environ 600 €) envoyés par son frère Salman. Mais, au stade actuel de l’enquête, il se pourrait que nous soyons en présence qu’un réseau de près d’une vingtaine de personnes.
Au passage, toutes nos félicitations (sic) aux media caniveaux (français notamment) qui ont tenté de nous faire avaler la thèse du loup solitaire auteur d’un « incident terroriste ». Comme dans 99% des cas, leur loup chassait évidemment en meute…
Q. Que pouvons-nous faire face à des menaces aussi complexes ?
Jacques Borde. Élaborer des ripostes brutales et immédiates :
Primo, la remise en cause du statut de réfugié, accordé à des opposants politiques (sic), au seul fait qu’ils ont issus de pays peu ou prou autoritaires.
Secundo, revoir, plus généralement les conditions de fonctionnement de l’Office français de protection des réfugiés & apatrides (OFPRA), qui est l’établissement public chargé d’assurer l’application des conventions, accords ou arrangements internationaux concernant la protection des réfugiés. Dépendant à l’origine du ministère des Affaires étrangères, il est actuellement placé sous la tutelle du ministère de l’Intérieur, ce qui est un bon début.
Q. Que faire des réfugiés ?
Jacques Borde. Pour ceux en provenance des pays ou zones où sévissent les groupes terroristes suivants :
1- Al-Qaida ;
2- Al-Dawla al Islāmiyya fi al-Irāq wa al-Chām (DA’ECH) ;
3- Boko Haram et consorts ;
4- Jabhat an-Nusrah li-Ahl ach-Chām5 ;
5- Jayš al-Fateh (Armée de la conquête)6, etc.
Primo, ne plus les accepter.
Secundo, renvoyer préventivement ceux déjà sur notre sol. Tous et tout de suite ! Manchester vient de nous démontrer de manière éclatante la confiance que l’on peut accorder à ce qui peut accoucher sur nos sols de ces oppositions (sic) acceptées chez nous en dépit du bon sens.
Q. Ça n’est pas un peu excessif ?
Jacques Borde. Non, je ne pense pas. Restons sur la cellule dormante de Manchester. Au 26 mai 2017, nous en en étions à 18 personnes interpellées (nous en serions, au 30 mai, à 24 personnes interpellées, dont certaines relâchées) et un réseau lié à un individu tellement retourné (Abedi père) qu’on ne saura sans doute jamais qui était son maître le jour où son fils s’est fait exploser au Manchester Arena.
Au passage, comment ne pas noter combien ce qui vient de se produire donne raison au Terrorist Ban que Donald J. Trump voulait mettre en place pour protéger son pays du cancer takfirî…
Q. Vous craignez quoi, au juste, une situation à la syrienne ? Une forme de guerre civile ?
Jacques Borde. Oui et non. Plus précisément, plutôt que des confrontations asymétriques aussi brutales que celles que connaît la Syrie (et celles qu’a connu le Liban), je pense que l’apogée pourrait être une situation plus comparable à celle de l’Algérie lorsque le pouvoir en place a refusé d’accepter l’alternance politique avec le Jabhah al-Islāmiyah lil-Inqādh (FIS)7 qui venait d’emporter les élections.
Q. Et, concrètement, ce qui donnerait quoi ?
Jacques Borde. Que des zones de non droit puissent basculer dans des formes de violence armée et échapper au pouvoir central, qui, à un moment ou à un autre, devra les reprendre de force.
Notez qu’au plan du droit commun et des trafics c’est déjà souvent le cas…
Q. Et, c’est jouable ?
Jacques Borde. Les reprendre manu militari ? Bien sûr. Entre les forces de sécurité intérieure (police, gendarmerie) et nos forces armées qui, avec l’Afghanistan, ont acquis une lourde expertise, la République a largement les moyens de se défendre. Qui plus est, nous pourrons nous servir de l’expertise de quelques-uns…
Q. À qui pensez-vous plus précisément ?
Jacques Borde. Je vois trois États qui ont offrent des praxis tout à fait duplicables et assimilables aux nôtres :
1- Londres pour sa longue expertise irlandaise ;
2- Jérusalem, dont les SR et l’armée sont au zénith de la réactivité et du Renseignement ;
3- Alger, bien évidemment, dont l’ennemi intérieur est le plus semblable à celui auquel nous risquons de faire face : des combattants de retour des fronts du djihâd syrien et Irakien. L’équivalent des fameux Afghans qui ont formé l’ossature des groupes armés takfirî qui ont ensanglanté l’Algérie.
Le bon côté de la chose est que nos militaires et nos SR ont déjà l’expérience du travail avec leurs homologues de ces trois pays…
Q. Mais souvent leur pratique a été beaucoup plus violente ?
Jacques Borde. Et après ! À un moment donné, il faudra savoir ce que l’on veut. Et ne nous plaignons pas, il y a des situations pires encore que celles auxquelles nous pourrions avoir à faire face : les trois Batailles de Grozny8, la Bataille de Hama9 en Syrie, etc. !
Q. Mais, c’est là une sale guerre que nous allons avoir sur les bras ?
Jacques Borde. (Sourire) Pas que que nous allons avoir ! Que nous avons ! Sinon, lorsque vous trouverez une guerre propre, vous m’en ferez part !
Au stade où nous en sommes arrivés, méditons plutôt ce que Churchill avait dit au gouvernement britannique qui avait choisi de se coucher au moment de Munich & de l’Affaire des Sudètes : « Vous aviez le choix entre la guerre & le déshonneur. Vous avez choisi le déshonneur, & vous aurez la guerre ».
Comme tous les participants à la guerre contre la Terreur takfirî nous avons (depuis la 1ère Guerre d’Afghanistan où, je le répète, nous avons fait le mauvais choix) en partage le déshonneur et la guerre.
Tâchons, comme nous l’avons fait face aux forces de l’Axe, d’en terminer avec la seconde ?
Notes
1 Un des titres-phares de la kollaboration hitlérienne sous l‘Occupation.
2 Ou Groupe islamique combattant en Libye, la franchise locale d’Al-Qaïda.
3 Ce dans des circonstances assez troubles avec de possibles implications de membres de l’administration Obama.
4 Ou ÉIIL pour Émirat islamique en Irak & au Levant.
5 Ou Front pour la victoire du peuple du Levant, ou de manière abrégée Front al-Nosra.
6 Coalition articulée autour d’an-Nusrah li-Ahl ach-Chām (Front Al-Nosra), le bras armé d’Al-Qaïda en Syrie. Se compose, pour être complet, de : Ahrār ach-Chām (Mouvement islamique des hommes libres du Cham), Jund al-Aqsa (Les soldats de Jérusalem), Liwāʾ al-Haqq, Jayš al-Sunna, Ajnad ach-Chām et de la Légion de Cham.
7 Ou Front islamique du salut.
8 Et non deux. En automne 1994, puis 1996 et, enfin 2000.
9 Le 2 février 1982, la Confrérie s’empare de la ville et y massacre les représentants du pouvoir et les édiles élus par la population. Hafez el-Assad va reprendre la ville. On estime entre 7.000 et 35.000 le nombre de victimes lors des combats pour libérer Hama des terroristes takfirî. Résultat : près de 30 ans de tranquillité.
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