Voici deux ans, Ariel Sharon venait, dans un but évident de provocation, « visiter »le mont du Temple à Jérusalem. Cette visite n’avait pas un but revendicatif. Elle a été consciemment préparée en vue de justement embraser la situation et ainsi permettre à Sharon de faire son come-back politique. En effet, la vague de violence qui s’en est suivie a été pour beaucoup dans la défaite électorale de son concurrent travailliste, Barak.
Mais manoeuvre politicienne ou non, la provocation de Sharon a déclenché les premiers incidents de cette nouvelle Intifada. Et à l’occasion de cet « anniversaire », le Comité Europe Palestine se devait de réagir.
Nous aurions pu rappeler la liste des centaines de morts et des milliers de blessés, en grande majorité palestiniens. Nous aurions pu rappeler une fois de plus les milliers d’arrestations arbitraires, les assassinats et les multiples brimades et humiliations pratiquées par l’occupant israélien. Mais cela n’aurait été que répéter ce que d’autres ont déjà dit.
Nous aurions pu rappeler les raisons pour lesquelles, les nationalistes européens que nous sommes, se devaient de soutenir le combat du peuple palestinien. Mais nous l’avons déjà fait en publiant notre « Manifeste de soutien des nationalistes radicaux et identitaires au juste combat du peuple palestinien » (texte qui reste gratuitement à la disposition de tous ceux qui en feraient la demande à l’adresse e-mail indiquée ci-dessous).
En fait, nous avons choisi de réagir à cet anniversaire en soumettant à nos lecteurs, les trois principales leçons que nous avons tiré de ces événements.
La première est qu’un peuple déterminé et courageux ne peut jamais être totalement vaincu. Malgré la répression, malgré une armée israélienne toute puissante, malgré les pressions physiques ou économiques, malgré l’abandon qu’ils subissent de la part du monde entier, les Palestiniens résistent et donnent ainsi, au monde entier, une leçon de courage qu’ils payent tous les jours avec leur sang. Que ne donnerions-nous pas pour avoir une jeunesse européenne ayant à ce point le désir de se battre et la volonté de résistance au lieu de voir tous ces jeunes jouisseurs conformistes omnubilés par la télé et leur plan de carrière…
Quoi qu’il en soit, le combat des Palestiniens est une formidable leçon d’espoir : on ne peut jamais totalement vaincre les peuples (tant qu’il garde sa substance, en tous cas…)
La seconde leçon est la confirmation que le soi-disant ordre international est une énorme tromperie. En effet, l’absence absolue de réaction de la communauté internationale à l’agression contre le peuple palestinien démontre bien que les prétextes humanitaires, utilisés pour l’intervention au Kosovo ou le prétexte de la défense d’un pays agressé, utilisé pour la première guerre contre l’Irak n’étaient que des alibis. Car en effet, quel cas fait-on des principes humanitaires ou de la défense de l’agressé dans les événements d’aujourd’hui au Moyen Orient ? Là, pas un mot, pas une vraie réaction de la communauté internationale…En réalité, il est maintenant enfin clairement établi que les Américains et leurs fidèles alliés peuvent, eux, tout se permettre. Alors si dans notre famille politique, il est évident que nous n’avions déjà plus aucun doute sur le sujet; il n’en reste pas moins que cette démonstration flagrante de l’existence de deux poids et deux mesures, doit être un formidable levier de diffusion de nos idées nationalistes qui ne doivent pas se limiter au volet sécuritaire ou à celui du traitement des phénomènes de l’immigration mais doit également aborder le volet de la lutte contre l’impérialisme américano-sioniste.
Et la dernière leçon de tout cela est que nous devons cesser de juger l’actualité et de prendre des positions en fonction de vieux schémas. Nous sommes particulièrement heureux, à cet égard, d’avoir aider à faire bouger les choses du côté des nationalistes européens qui sont de moins en moins disposés à servir d’infanterie coloniale aux sionistes sous prétexte d’une sorte de solidarité « occidentale » mal placée. Non, plus que jamais, les nationalistes européens doivent se positionner en faveur de tous les peuples en lutte contre l’impérialisme.
Et ceci car de nos jours, le combat lui aussi est global. Car il est aujourd’hui illusoire d’espérer des victoires isolées tant la force militaire et économique de l’impérialisme est importante. Ce n’est que par l’accumulation des luttes populaires que nous pourrons mettre en difficulté, les forces américano-sionistes.
Mais ce changement de schéma, cette « révolution culturelle » ne doit pas être uniquement l’apanage des nationalistes européens. Ceux que l’on peut qualifier de nationalistes arabes doivent en faire de même et enfin comprendre que l’extrême-gauche ne sera jamais qu’un partenaire timoré dans un combat qu’elle ne veut en fait pas vraiment mener tant elle est encore liée aux « valeurs » fondatrices de l’état d’Israël. Les nationalistes arabes doivent enfin comprendre que les nationalistes européens sont leurs alliés naturels dans ce combat. Et ils doivent nous aider à ne pas laisser de braves nationalistes se faire une nouvelle fois manipuler par l’extrême-droite sioniste…
HONNEUR A LA RESISTANCE DU PEUPLE PALESTINIEN !
BRUXELLES, PARIS, HEBRON, UNE SEULE REVOLUTION !
Ce texte est dédié à Gharam Manna, une « terroriste » palestinienne de 14 mois tuée ce 26 septembre de par la faute des « valeureux défenseurs de l’Occident que sont les soldats israéliens ».
Comité Europe Palestine
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