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Vendredi, 3 Mars 2006
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Ephémérides de mars
Robert Steuckers
Histoire :: Autres
Ephémérides de mars
1 mars 1781 : Mort à Paris de Jean-Baptiste de La Curne de Sainte-Pelaye, à qui l'on doit un premier dictionnaire d'ancien français, qu'il n'a malheureusement pas pu achever avant son décès. Cet érudit, phi­lologue au sens germanique du terme, fut essentiellement un médiéviste. Il a étudié les chroniques médié­vales, les textes portant sur l'organisation de la chevalerie et les œuvres des troubadours. Dans le cadre de ces activités, il apprend l'ancien français, encore empreint de vocables germaniques, et la langue provençale. La Curne a accumulé une documentation immense, et seul le premier volume de son glossaire d'ancien français était prêt en 1780, un an avant sa mort. La révolution, barbarie abjecte, rétive à tout travail d'appro­fondis­sement et à toute réhabilitation du passé, n'a pas jugé bon de faire paraître les volumes suivants. Il faudra attendre les années 1875 à 1892, pour que les dix premiers volumes de son “dictionnaire historique” soient édités chez Favre & Pajot. Le dixième volume de cet ensemble contient une biographie de La Curne.

1 mars 1882 : Naissance à Paris du sculpteur Gaston Lachaise, qui fera carrière aux Etats-Unis. Ami de Charles Despiau, il se rendra célèbre grâce à de superbes bustes, commandes de hautes personnalités. Son œuvre doit son originalité à un alliage entre la sculpture classique grecque, les innovations françaises dans le sillage de Ro­din et une touche personnelle, inspirée par les figures de femmes préhistoriques, découvertes par les archéo­lo­gues dans les sites européens. Ces figures féminines préhistoriques l'ont induit à accentuer les formes indiquant la fécondité de la femme, comme l'atteste sa sculpture la plus célèbre, intitulée Standing Woman (La femme de­bout), qui se trouve dans l'Albright-Know Art Gallery, à Buffalo dans l'Etat de New York. Gaston Lachaise meurt à New York en 1935.

2 mars 1895 : Mort à Istanbul d'Ismail Pacha, gouverneur / khédive ottoman d'Egypte entre 1863 et 1879. Le principal événement de son règne fut l'inauguration du Canal de Suez en 1869, qu'il présida en grande pompe. Autrement, ce règne fut troublé par l'état catastrophique des finances égyptiennes, par l'impossibilité de domp­ter les chefs de région, de village et de clan dans la perspective d'une unité politique et d'une orga­ni­sa­tion rationnelle des communications et de l'économie dans le pays. La situation précaire de l'Egypte conduisit les Anglais à satelliser le pays, à le détacher de la houlette ottomane en 1882, ce qui déclencha de terribles émeutes dans les grandes villes, matées par la troupe anglaise, notamment à l'aide de mitrailleuses Gatling, montées sur des affûts de petits canons de campagne. Ismail
campagne. Ismail Pacha, malgré ses déboires, lance l'idée de con­trô­ler, à partir de l'Egypte, l'entièreté du cours du Nil. Il ne réalisera pas ce projet, mais il restera la grande prio­rité de tous les nationalistes égyptiens ultérieurs. Le Sultan ottoman le rappelle à Istanbul en 1879.

3 mars 1915 : A New York, au « Liberty Theatre », le public peut assister à la première représentation du film de David Wark Griffith, « The Birth of a Nation » (= La naissance d’une nation). Ce film contredit les vérités officielles énoncées depuis la fin de la guerre de Sécession. Le petit paysannat blanc du Sud était honnête et travailleur. La guerre a été fomentée par le Nord yankee. Les Noirs émancipés ne sont pas des saints, mais des individus avides de pouvoir. Doublé d’une romance, le film évoque les amours de la fille d’un sénateur venu du Nord et de Ben Cameron, héros du « Ku Klux Klan », bras armé des petits blancs spoliés. La fusion d’un Nord revenu de ses illusions et d’un Sud combattant est, pour l’auteur, la nouvelle « naissance de la nation » américaine, après les affres de la guerre civile. Le Président Wilson avait applaudi et trouvé le film très « véridique ». Des copies de ce film peuvent se trouver dans tout Bruxelles aujourd’hui, notamment dans les boutiques d’une entreprise « maroxelloise » bien tenue, la chaîne des soldeurs de livres et de DVD « Bibliopolis ».

5 mars 1903 : La société allemande « Bagdadbahn » signe un accord avec le gouverment turc pour construire une ligne de chemin de fer entre Istanbul et Bagdad, via Konya (centre religieux des derviches tourneurs de Mevlânâ) en Anatolie et Mossoul dans le Kurdistan (aujourd’hui irakien). Le contrat prévoit un embranchement vers le Golfe Persique. Ce projet envenimera les rapports anglo-allemands et sera l’une des causes majeures de la seconde guerre mondiale. Londres ne peut effecitvement tolérer qu’une grande puissance industrielle européenne porte ses énergies en avant vers cette zone clef de son empire qu’est le Golfe Persique. Les projets britanniques de l’époque, depuis la fin du 19ième siècle, sont de relier le Cap au Caire (mais le Tanganyka allemand coupe la continuité territoriale), selon les vœux de Cecil Rhodes, et le Caire à Calcutta, en satellisant les provinces arabes-mésopotamiennes de l’empire ottoman et la Perse. Une présence allemande en Mésopotamie ruinerait le projet. Le pari allemand sur la Turquie sera suivi d’un pari britannique antagoniste : le pari sur les tribus arabes wahhabites contre la Sublime Porte. Ce sera la mission de T. E. Lawrence, dit « Lawrence d’Arabie ». Cette alliance est toujours actuelle.

6 mars 1957 : Le Ghana est le premier pays d’Afrique occidentale à proclamer son indépendance. Les soldats ouest-africain servant la Couronne britannique en Inde et en Birmanie pendant la seconde guerre mondiale, notamment dans les régiments de « West African Riflemen » avaient été séduits par les indépendantistes hindous, plutôt favorables à l’Allemagne et au Japon. L’indépendance de ce pays africain est donc, paradoxalement, un effet tardif du nationalisme indien anti-britannique.

7 mars 1940 : Naissance à Schönefeld près de Berlin du futur activiste de l'“Opposition Extra-Parlementaire” ouest-allemande dans les années 1965-69, Rudi Dutschke. Né dans le foyer d'un fonctionnaire de la poste al­lemande, nationaliste et volontaire de guerre en dépit de ses 39 ans, Rudi Dutschke va d'abord développer une vision protestataire et luthérienne de la société, qui le conduira à rejeter le “socialisme réellement existant” de la RDA, pays où il est né. Il se réfugie à Berlin-Ouest, juste avant la construction du Mur de la honte. Il fon­de avec ses camarades le SDS (“Ligue des Etudiants Socialistes allemands”), puis, à l'avènement d'une “grande coalition” gouvernementale, unissant sociaux-démocrates et démocrates-chrétiens, il crée cette fameuse “Op­po­sition extra-parlementaire” (APO), jugeant qu'une coalition aussi vaste ne permet pas l'expression d'une con­tes­tation parlementaire normale. Cette initiative le place sous les feux de la rampe et à la tête de la con­tes­ta­tion étudiante, au cours de laquelle il s'intéresse aux mouvements révolutionnaires latino-américains (sous l'in­fluen­ce de son ami chilien Gaston Salvatore), au Printemps de Prague, à la notion de “socialisme à visage hu­main”, à la notion d'“homme unidimensionnel” de Marcuse et au révolutionnarisme religieux d'Ernst Bloch (a­vec il entretiendra une longue correspondance). En avril 1968, juste avant les événements du Quartier Latin à Pa­ris, un individu, visiblement manipulé, lui tire une balle dans la tête. Dutschke survit, achève des études de phi­losophie à Berlin et termine sa carrière avec une chaire à l'Université d'Arhus au Danemark. Aujourd'hui, les com­pagnons de Dutschke ont rejoint en gros le camp national en Allemagne, dont Bernd Rabehl, Günter Masch­ke et surtout son avocat, Horst Mahler. Le frère de Dutschke a donné récemment un entretien à l'hebdo­ma­daire national-conservateur berlinois, Junge Freiheit. Ce glissement indique que la “gauche institutionnalisée” n'inspire plus les esprits rebelles. On doit au politologue suisse Ulrich Chaussy, une excellente biographie rai­sonnée de Dutschke, intitulée Die drei Leben des Rudi Dutschke, Pendo, Zurich, 1999, 3-85842-532-X.

11 mars 2004 : Madrid est frappé par le terrorisme islamiste. Dix bombes explosent dans le metro de la capitale espagnole provoquant la mort de 200 personnes ! Notons que si l’on reparle sans cesse du 11 septembre 2001, presque plus aucun journaliste n’évoque le carnage de Madrid, en Europe….

12 mars 1881 : Le Bey de Tunis signe le Traité du Bardo, qui fait de la Tunisie un protectorat français. La France avait été contrainte, par les puissances de la Sainte-Alliance, de conquérir l’Algérie pour mettre un terme à la piraterie barbaresque, aux rafles d’esclaves sur les côtes européennes, pour réparer les torts qu’elle avait infligés à l’Europe pendant les guerres révolutionnaires et napoléoniennes, pour parfaire, avec son surplus démographique, les conquêtes projetées par Charles-Quint en Afrique du Nord. Cette contrainte imposée était toutefois soumise à des conditions : la France pouvait certes occuper et coloniseer le centre de l’Etat algérien actuel, mais non l’Oranie, qui devait revenir à la Belgique de Léopold I (qui fournit des troupes et s’apprête à y envoyer des colons flamands). L’Oranie, occupée par les tercios espagnols de Charles-Quint, devait devenir un bastion de la reconquista romaine et catholique de l’Afrique du Nord et recevoir une population exclusivement ibérique. Les soldats des tercios, issus de la paysannerie des Asturies, de la Castille ou de l’Extramadoure, estimaient le sol nord-africain trop ingrat et préféraient se tailler des domaines dans les Amériques. Les légionnaires et les officiers belges qui commandent des régiments français dans la guerre de conquête de l’Algérie ont pour objectif final de rendre l’Oranie à un Etat qui se veut l’héritier de l’empire de Charles-Quint. Léopold I, protestant allemand, admet que l’Oranie sera catholique et flamande et gouvernée par un collège de prêtres. Charles-Quint avait mis pied en Tunisie avec des troupes issues des Pays-Bas, d’Allemagne et d’Italie. La Tunisie revient donc aux Etats héritiers de l’empire de Charles-Quint et la France n’a aucun droit dans ce territoire qui fait face à la Sicile de Frédéric II de Hohenstaufen, puis du Royaume traditionnel des Deux-Siciles, satellite de l’Espagne. Les revendications ultérieures de Mussolini sont dès lors fondées.

13 mars 1881 : Création de l’Okhrana, police politique des Tsars. Cette police voit le jour après l’assassinat du Tsar Alexandre II, véritable modernisateur de la Russie. Il émancipe la paysannerie créant le système du « zemstvo », ensemble de gouvernements autonomes locaux, scellant de facto l’abolition du servage. Alexandre II a régné sur la Russie entre 1855 et 1881, époque où elle venait d’affronter l’Occident protecteur de la Turquie lors de la Guerre de Crimée, où elle avait avancé ses pions en Asie centrale, butant ainsi contre les possessions indiennes de l’Angleterre, où elle avait appuyé l’émancipation des peuples roumains et bulgares en lutte contre l’oppresseur ottoman. Les armées d’Alexandre avait prêté main forte à ces nationalistes orthodoxes du Danube et des Balkans, amenant leurs armées à 30 km de Constantinople, ce que ne pouvait admettre Londres, qui dépêcha des officiers de cavalerie et de marine pour réorganiser l’armée turque en pleine liquéfaction. En Asie centrale, l’œuvre d’Alexandre II fut considérable : création des protectorats de Boukhara en 1868 et de Khiva en 1873, maitrise de zones clefs dans cette région qui revient aujourd’hui à la une de l’actualité, organisation systématique de chemins de fer, accélérant la progression de forces russes dans la région. De 1871 à 1881, les forces russes occupent également la région de Kouldja dans l’actuel Sin Kiang chinois. Alexandre II a donc mené une politique eurasienne conséquente, qui a permis de consolider l’empire russe et de challenger les Anglais aux frontières de la Perse et de l’Inde. Les éléments « révolutionnaires » qui l’ont assassiné, étaient-ils vraiment incontrôlés ? La police politique créée au lendemain de son assassinat vise donc à contrôler d’éventuelles influences étrangères sur les mouvements politiques contestataires russes de l’époque, exactement comme ils le sont aujourd’hui, avec les révolutions oranges, roses, etc.

14 mars 1793 : Naissance à Brunswick du philologue classique allemand Karl Konrad Friedrich Wilhelm Lachmann, auteur de commentaires sur le De Rerum Natura de Lucrèce, ouvrage pionnier et innovateur en éru­dition latine. Lachmann établira les règles de la métrique et de la prosodie de l'ancien et du moyen haut al­lemand médiéval. En 1829, il publie des éditions de la poésie de Catulle et de Tibulle. En 1847, il inaugure les études homériques, en publiant un ouvrage remarqué (bien que dépassé aujourd'hui) sur l'Iliade. Véritable héros des études sur la longue mémoire européenne, Lachmann a uni, en sa personne, le passé latin, grec et germanique de l'Europe.

15 mars 1951 : Le parlement iranien nationalise l’industrie pétrolière du pays, provoquant la colère de Londres. La Grande-Bretagne, en représaille, organise le blocus naval de l’Iran, tentant d’étouffer le pays. Un mois plus tard, le Dr. Mossadegh, artisan de cette politique d’indépendance, est nommé premier ministre, sous la pression des masses populaires, aspirant à se débarrasser de toute tutelle étrangère. Le 20 juin 1951, le Dr. Mossadegh fait saisir les biens de l’ « Anglo-Iranian Oil Company ».

17 mars 1825 : Jean-Louis Boyer, président haïtien, devient, après élection, le chef d’un Etat regroupant Haïti et Saint-Domingue, auparavant possession espagnole. Par l’intermédiaire d’un « indigénisme » d’idéologie républicaine et « illuministe », les Etats-Unis s’assurent d’un pouvoir faible à leur dévotion indirecte dans le Golfe du Mexique, soit dans les Caraïbes, que le géopolitologue belge des années 30, Jacques Crokaert, avait nommé la « Méditerranée américaine ». L’objectif est de ne laisser s’implanter aucune puissance européenne dans les îles caraïbes, de façon à ne pas y créer un tremplin —ou une base de sous-marins— face à la masse continentale nord-américaine. La France a pu conserver la Martinique et la Guadeloupe parce que De Gaulle, à Londres, s’est rangé aux côtés des alliés occidentaux. Les autorités de Vichy craignaient une main-mise américaine sur ces îles, de même que sur Saint-Pierre-et-Miquelon, mais les gaullistes ont dû se battre aussi pour conserver à la France ces « confettis d’empire », dont l’importance stratégique pourrait pourtant s’avérer capitale.

18 mars 1810 : Mort à Montivedeo en Uruguay du poète Julio Herrera y Reissig, neveu du Président de l'Uruguay Julio Herrera y Obes. Refusant les futilités de la vie bourgeoise et son matérialisme superficiel, il se retirera dans une mansarde pour adopter la vie de bohème, chanter les vertus (imaginaires) d'une société paysanne basque idéalisée —qu'il n'a jamais connue— et surtout, pour forger une langue nouvelle, calquée sur le parler direct du moi profond et sur les expressions colorées du petit peuple, sans pour autant oublier les leçons de sa formation classique, qu'il maniait avec aisance. Herrera y Reissig crée donc un langage nouveau, mais sans abandonner le souvenir de sa formation classique rigoureuse. Il est considéré comme l'un des fon­dateurs de la littérature hispano-américaine moderne. Il meurt à l'âge de 35 ans, renié de tous. Ce n'est qu'a­près sa mort que l'on appréciera la qualité de sa littérature.

19 mars 2004 : La sonde européenne « Mars Express » découvre de grande quantité de glace au pôle sud de la planète rouge. L’Europe de l’espace prend forme mais reste malgré tout fort modeste face aux Etats-Unis.

20 mars 1816 : Le Brésil acquiert une plus large autonomie dans le « Royaume-Uni du Portugal, du Brésil et des Algarves ». Cette autonomie s’instaure dans un contexte fort effervescent ; en effet, l’Amérique ibérique est secouée par des révoltes créoles contre le pouvoir de Madrid, sous l’impulsion de Bolivar, qui, battu, s’était réfugié en janvier 1816 à Haïti. Il battra trois ans plus tard les troupes espagnoles, commadées par le Général Baneiro, en Colombie. Cette guerre incessante, téléguidée par les Etats-Unis, chassera l’Espagne du continent sud-américain, permettant aux Etats-Unis de prendre le relais, sous le masque fallacieux d’une « libération des peuples ». Cette politique permettra au Président Monroe de proclamer sa célèbre formule : « L’Amérique aux Américains », fermant du même coup l’ensemble du « Nouveau Monde » ou « Hemisphère occidentale », à toute influence européenne. Washington imposera ses politiques économiques de manière bien plus dure que Madrid.

22 mars 1957 : Mort à Londres de l'écrivain et linguiste Charles Kay Ogden, inventeur des méthodes d'en­seignement du “basic English”. Ogden forge effectivement les règles d'un anglais standardisé, uniformisé, apte à être enseigné sur la planète entière. Il commence ce combat dès 1912 et achèvera de mettre sa méthode au point vers 1934, une méthode qui se base, entre autres choses, sur une étude précise de la signification des mots. Tout au long de cette période de maturation de sa pensée, le grand public se désintéresse de ses efforts. La seconde guerre mondiale et l'alliance indéfectible entre Churchill et Roosevelt va changer sa situation. Le Premier Ministre britannique, dont on connaît le bellicisme outrancier, l'appelle en 1943 pour diriger un comité afin de diffuser dans le monde le “basic English” et sanctionner, par là, la victoire des puissances maritimes sur le continent européen. C'est Ogden qui est le linguiste à la base de la plupart des méthodes utilisées dans l'en­seignement de l'anglais en dehors des pays anglophones.

23 mars 1893 : Le parti socialiste belge proclame la Charte de Quaregnon. A la suite de ses avancées électorales de 1894, les socialistes réaffirment leurs principes : suffrage universel pur et simple (les élections de 1894 avait fonctionné selon un mode de suffrage universel, pluriel et capacitaire), enseignement laïc et gratuit pour les enfants, abolition de l’armée permanente, nationalisations des banques et des chemins de fer.

24 mars 1999 : L’OTAN lance ses premières attaques aériennes contre la Serbie, afin de soutenir les insurgés islamistes albanais du Kosovo, qui s’étaient livrés (et se livrent toujours depuis) aux pires exactions contre la population serbe et contre leurs propres frères albanais catholiques ou orthodoxes. Depuis le pays est sous la coupe réglée d’un système mafieux épouvantable. Force est de constater que les Etats-Unis parient souvent sur des systèmes mafieux pour établir des pouvoirs politiques à leur dévotion : il en était de même lors du débarquement en Sicile de 1943.

27 mars 1765 : Naissance à Munich de Franz Xaver von Baader. Ingénieur des mines de formation, il se révèle comme philosophe en 1814, quand il soumet un mémoire aux Empereurs d’Autriche et de Russie et au Roi de Prusse, afin de pérenniser l’idéal de “Sainte-Alliance” continentale. Pour forger définitivement ce bloc véritablement eurasien (avant la lettre!), Baader étudie la théologie et plaide pour un rapprochement entre le catholicisme occidental et l’orthodoxie russe, que Rome refusera. Baader deviendra ainsi un adversaire résolu de la Papauté romaine, ennemie de l’unification européenne et eurasiatique. La théologie de Baader puise ses sources chez les Pères de l’Eglise et chez les mystiques allemands du moyen-âge. Hostile au cartésianisme et au rationalisme des Lumières, Baader croit à la révélation divine et pense que l’homme participe du divin, comme le pensaient aussi les mystiques médiévaux. L’homme est donc un être intermédiaire entre la sphère du divin et celle de la nature. L’homme est une part d’un donné préexistant, dont il s’agit de maintenir l’harmonie. L’Etat doit tenir compte de ce donné et ne jamais succomber aux sirènes des idéologies mécaniques qui se revendiquent fallacieusement d’un “état de nature” et d’un “droit naturel”. Les Etats doivent se donner des constitutions particulières, fruits organiques de leur propre histoire, et non pas viser à adopter tous un modèle préétabli, unique, de constitution, qui serait considéré comme une panacée valable en tous temps et tous lieux. Baader s’insurgera très vite contre les misères générées par la société industrielle et réclamera l’avènement d’un Etat qui ait une politique sociale bien définie, afin d’éviter la prolétarisation des masses. Franz Xaver von Baader meurt à Munich le 23 mai 1841.

28 mars 2000 : Vladimir Poutine est élu Président de la Fédération de Russie, amorçant un processus de renouveau à la suite de l’oligarchisme qui s’était imposé lors du régime de Boris Eltsine. La russophobie recommence à faire des ravages dans l’idéologie dominante de l’américanosphère. Un journal bruxellois comme « Le Soir » véhicule les pires poncifs de cette russophobie depuis l’élection de Poutine.

30 mars 1814: Napoléon Bonaparte, aux abois, se réfugie à Fontainebleau, alors que Paris capitule après de violents combats. Les armées coalisées entrent en France, sous le commandement du Prussien Blücher et de l’Autrichien Schwarzenberg. Ceux-ci renoue avec la stratégie de Götz von Berlichingen au 16ième siècle : pénétrer l’espace des Gaules par la conquête du plateau de Langres, où la Seine, les rivières du bassin de la Seine et la Meuse prennent leurs sources. Sur le flanc oriental du plateau de Langres coule la Saône, principal affluent du Rhône, qu’elle rejoint à Lyon. Les stratégies impériales, quand elles ont été déployées contre la France, avaient une dimension hydrographique. Les Autrichiens entendaient soumettre à une occupation permanente ce plateau de Langres, de façon 1) à contrôler le bassin de la Seine et, partant, Paris, ensuite 2) à prévenir toutes manœuvres françaises en direction de la Meuse, et, simultanément de l’ensemble fluvial le plus proche à l’Est, constitué par la Meurthe et la Moselle, qui donne sur le Rhin et, enfin, 3) de mettre un pied dans le bassin du Rhône, pour, à bien plus long terme, ramener dans le giron impérial l’espace rhodanien, ancien royaume de Burgondie du temps de l’empereur Conrad II. Charles-Quint, et son allié et parent Philibert de Savoie, avaient tenté des opérations similaires en Provence, façade méditerranéenne de l’espace médiéval du royaume de Burgondie. La chute de Napoléon Bonaparte n’a pas entraîné l’application de cette vieille stratégie hydrographique : Metternich préfèra se ménager une France dirigée par Talleyrand (qui accède au pouvoir le lendemain 31 mars 1814) contre un danger prussien et protestant, qu’il voit poindre à l’horizon. Metternich veut rétablir de la sorte l’alliance franco-autrichienne, scellée, avant la révolution, par le mariage du futur Louis XVI et de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine.
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