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Jeudi, 4 Mai 2006
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Ephémérides de mai
Robert Steuckers
Histoire :: Autres
Ephémérides de mai
1 mai 1880 : Naissance à Rauenbretzingen bei Gaildorf dans le Wurtemberg de l'écrivain catholique et impérial Konrad Weiss, qui a commencé sa carrière littéraire dans les colonnes de la revue Hochland (Munich), dont l'éditeur était Karl Muth (1867-1944). Pour Armin Mohler, l'œuvre majeure de Weiss est Der christliche Epimetheus (= L'Epiméthée chrétien), issu d'un journal politique intime, rédigé entre janvier et avril 1932, commentant les événements de la République de Weimar agonisante. Les textes en prose et les poésies de Weiss ont inspiré Carl Schmitt, d'où son importance cardinale dans le développement de cette œuvre, d'abord ostracisée, puis redécouverte aujourd'hui dans le monde entier. Le catholicisme impérial de Weiss était mystique, avec des tendances à l'ésotérisme, que d'aucuns, selon Mohler, ont exagéré par la suite, au détriment de toute clarté.

7 mai 1888 : Naissance à New York de Carl Ludwig Dyrssen, exposant du “prussianisme mystique” au sein de la révolution conservatrice allemande du temps de la République de Weimar. Sa contribution à la révolution conservatrice, selon Mohler, se limite pour l'essentiel à un seul livre : Der Botschaft des Ostens (1933; = Le message de l'Est). Pour Dyrssen, la Grande Guerre de 14-18 est une lutte planétaire de l'Occident libéral et financier contre l'Est mystique, dont l'Allemagne est la pièce maîtresse. Le fascisme serait une radicalisation de l'esprit occidental, avec un vernis catholique, tandis que le national socialisme, dont Dyrssen espère l'avènement, serait tout à la fois germanique et révolutionnaire. C'est qu’en ce sens que l'on parle de "prussianisme mystique". La postérité n'a guère retenu cet ouvrage, jugé un peu confus. Mais dans ses Ecrits politiques, Evola l'évoque, dans une perspective critique, estimant que les positions de Dyrssen conduisent l'Allemagne à une alliance irréversible avec Moscou, désormais capitale non plus de l'Empire traditionnel des Slaves, mais de la révolution bolchevique.

7 mai 1892 : Naissance à Kumrovec en Croatie de Josip Broz, dit “Tito”, futur chef communiste de l'Etat yougoslave. Soldat dans l'armée impériale austro-hongroise dès 1913, il monte au front de Bukovine en 1915, où il est fait prisonnier par l'armée du Tsar. En 1918, il rejoint l'armée rouge pendant la guerre civile russe. Devenu apparatchik du Komintern, il tente d'organiser un mouvement communiste en Yougoslavie, puis recrute des volontaires pour les brigades internationales, combattant aux côtés du bloc des gauches dans la guerre civile espagnole. En 1940, à l'époque du Pacte germano-soviétique, Tito œuvre pour maintenir la Yougoslavie en état de neutralité, afin qu'elle ne mette pas ses forces au service de la cause occidentale. Ce qui allait d'ailleurs dans le sens du gouvernement autoritaire yougoslave de Stojadinovic, qui venait de conclure des accords commerciaux avec Goering, envoyé de Hitler. A partir de juin 1941, Tito entre dans la clandestinité et organise les partisans communistes, afin de clouer les divisions allemandes et croates dans les Balkans. Simultanément, il reçoit une aide substantielle des Britanniques, qui abandonnent la résistance royaliste de Mihaïlovitch. Cette aide occidentale fera basculer Tito : de fidèle exécutant du Komintern, il deviendra un dissident communiste, fidèle, dans le fond, à l'alliance atlantique. Les Occidentaux tolèreront son régime totalitaire à parti unique, simplement pour empêcher l'armée rouge de débouler sur les rives de l'Adriatique. En 1948, les Yougoslaves sont exclus de la famille des peuples socialistes : Moscou a tenté de faire renverser Tito et quelques incidents de frontières ont eu lieu avec des éléments avancés de l'armée rouge, casernés en Hongrie ou en Roumanie. Tito patronnera après la mort de Staline le mouvement des pays non alignés. Décédé en 1980, à l'âge de 88 ans, il n'aura pas réussi à nommer une succession collective (comme il le voulait) capable de maintenir la fédération yougoslave unie. Dès 1989, les premières lézardes se manifesteront, pour culminer avec les guerres inter-ethniques et inter-confessionnelles des années 90.

8 mai 1914 : Naissance à Vilnius (aujourd'hui en Lituanie) de l'écrivain français Romain Gary, de son vrai nom Roman Kocev. Réfugiés russes de conviction libérale fuyant la révolution bolchevique, sa mère et lui s'installent en France dans les années 20. En 1940, Romain Gary rejoint De Gaulle à Londres, où il s'engage dans l'aviation de la France Libre. Il servira notamment en Afrique du Nord. De 1945 à 1960, il sert sa nouvelle patrie dans le corps diplomatique. Il se retrouvera ainsi consul de France à Los Angeles, où il travaillera sur son roman le plus célèbre, Les racines du ciel, qui lui vaudra le Prix Goncourt en 1956. La thématique philosophique centrale du roman est à la fois un plaidoyer pour l'environnement naturel de l'homme, pour l'écologie (avant la lettre), que le rationalisme et le nihilisme contemporains détruisent totalement. A ce processus de destruction ravageur, il faut opposer dit Gary, un optimisme de l'action, donnant ainsi au gaullisme d'après-guerre une philosophie politique renouant avec la notion d'engagement et de “voie royale” (Malraux). Mais le message de Gary va au-delà de cet “optimisme de l'action”, aux connotations purement politiques. L'intrigue générale du roman repose sur les aventures d'une équipe d'idéalistes et d'amis de la nature qui entreprennent de sauver les derniers éléphants d'Afrique des ravages qu'exercent contre eux des braconniers sans scrupules. Romain Gary meurt le 2 décembre 1980 à Paris.

11 mai 1857 : Mort à Paris de François Eugène Vidocq, natif d'Arras et futur créateur de la “police de sûreté” en France. Après avoir combattu contre les armées européennes légitimes à Valmy et à Jemappes en 1792, il mène une vie de petit délinquant, subit des peines de prison et tente d'exercer de petits métiers ou commerce, mais sans succès. En 1809, il offre ses services à l'Etat et crée un département de police pour Napoléon, qui s'avère efficace et est repris par le nouveau régime de la restauration. Il est chassé de son poste en 1832, à la suite de malversations jamais élucidées, et fonde une première agence de détectives privés, qui sera interdite par le gouvernement. Il participe, pour se venger, à la révolution de 1848. Il fréquente des écrivains comme Lamartine, Hugo, Sue, Dumas, etc. Il passe pour l'auteur de plusieurs livres à succès.

11 mai 1921 : Naissance à Saint-Martin-Vésubie, dans les Alpes Maritimes, de René Journiac, qui deviendra le principal conseiller de Giscard d'Estaing en matières africaines. Juriste qui exerça de hautes fonctions judiciaires au Cameroun dans les années 50 et 60, il rejoindra Jacques Foccart au “Secrétariat Général des Affaires Africaines”, afin de consolider, à l'ère post-coloniale, les intérêts de la France dans ses anciennes colonies. Giscard, soucieux d'une plus stricte légalité dans la gestion des affaires africaines, supprime ce “Secrétariat” mais s'adjoint personnellement les services de René Journiac. Celui-ci réussira deux missions particulièrement délicates : la libération de la malheureuse otage Françoise Claustre, une ethnologue enlevée par des rebelles tchadiens pendant trois ans (de 1974 à 1975); la chute de l'“Empereur” Bokassa I en 1979. Journiac meurt dans un accident d'avion au Cameroun le 6 février 1980.

12 mai 1901 : Naissance à Alexandrovo d'Edmund Schultz, Allemand de Pologne qui vécut à Berlin et à Kirchhorst, lieu de résidence des frères Jünger. Il est dans leur sillage à leur époque nationale révolutionnaire. Il est un excellent compagnon dans toutes les conversations, mais n'aime pas s'adonner à l'écriture. Sa contribution au mouvement national révolutionnaire du temps de Weimar est simple mais importante : il publie des recueils de photographies, qu'il fait préfacer par les deux frères. Edmund Schultz inaugure ainsi l'avènement d'un instrument politique : le livre de photographie, appelé à mobiliser les volontés par l'image.

13 mai 1886 : Naissance à Görlitz du Professeur Hans Naumann, philologue germanique, défenseur de l'identité allemande. C'est son ouvrage Deutsche Nation in Gefahr (1932) qui demeure toujours d'actualité, dans la mesure où il constitue une réponse aux thèses romanisantes de son collègue de l'Université de Bonn, Ernst Robert Curtius, que les Français de l'époque connaissaient bien, car il était à bien des égards proche de Maurras et écrivait notamment dans les colonnes de la Revue universelle. Ce débat sur l'identité allemande, sur l'esprit français, sur l'héritage de Rome demeure un corpus important pour qui veut comprendre les dynamiques historiques et ethnologiques à l'œuvre en Europe occidentale et centrale. Curtius représente le romanisme allemand, Naumann, le germanisme défensif. A lire parallèlement aux romanisants français (dont Maurras) et aux nombreux auteurs du filon germanisant en France, depuis Boulainvilliers et Gobineau.

13 mai 1903 : Naissance à Baden-Baden de l'historien et philosophe catholique impérial Reinhold Schneider. Armin Mohler le compte parmi les exposants catholiques et anti-nazis de la révolution conservatrice. L'importance de Schneider ne réside pas tant, à notre sens, dans ces positions politiques et religieuses, mais plutôt dans l'impact de sa découverte personnelle, à la suite de voyages, de la spiritualité politique portugaise et espagnole. Cette découverte et cette fascination s'expriment dans deux ouvrages : Das Leiden des Camoens oder Untergang und Vollendung der potugiesischen Macht (= La passion de Camoens ou le déclin et l'accomplissement de la puissance portugaise) et Philipp der Zweite oder Religion und Macht (= Philippe II ou la religion et la puissance). Reinhold Schneider a plutôt contribué à une révolution conservatrice portugaise et espagnole qu'à une révolution conservatrice allemande.

14 mai 1666 : Naissance à Turin du futur roi Victor Amédée II, duc de Savoie qui règnera sur le royaume de Piémont Sardaigne. Sa mère, Marie de Savoie-Nemours, assurait la régence et poursuivait une politique pro-française, visant à attirer la puissance anti-impériale de l'Ouest en Italie du Nord, pour menacer l'Autriche sur sa frontière méridionale et faciliter la tâche aux Ottomans dans les Balkans. Cette politique italienne a commencé dès l'annexion du Vivarais impérial, puis du Dauphiné et de la Provence, également terres impériales, dans la première moitié du 14ième siècle. Victor Amédée épouse Anne d'Orléans, une nièce de l'abominable Louis XIV. En 1690, toutefois, Victor Amédée abandonne ses projets anti-impériaux pour se joindre à la coalition légitimiste en Europe, formée par l'Autriche et l'Espagne, pour mettre à la raison le roi bandit (Räuberkönig). Mais, conscients de son caractère versatile, du danger de ses positions antérieures, les Espagnols refusent de lui céder Milan (a-t-il rejoint la légitimité impériale pour obtenir Milan, avec l'intention de faire volte-face et d'introduire les Français dans la plaine du Pô, pour que ceux-ci fassent leur jonction éventuelle avec les Ottomans, durement étrillés par Eugène de Savoie, en Vénétie ou en Dalmatie?). Effectivement, qui tient Milan, tient la plaine du Pô et obtient une fenêtre sur l'Adriatique. Vexé, Victor Amédée fait une paix séparée conforme à ses intérêts. Dans la guerre de succession d'Espagne, il se range d'abord du côté des Français, mais rejoint une nouvelle fois le camp de la légitimité en 1703. Il abdique en faveur de son fils Charles Emmanuel III, puis se ravise. Son fils le fait arrêter en 1731 et le place en réclusion pour le reste de ses jours. Ce geste permet de soustraire l'Italie et la Savoie à toute influence française illégitime et d'éloigner du pouvoir un monarque déraisonnable, agissant à l'encontre des intérêts européens.

14 mai 1941 : Mort prématurée de Rudolf Craemer, à l'âge de 38 ans. Universitaire qui doit sa promotion à une thèse sur l'homme politique britannique Gladstone (1930), il obtient une chaire d'histoire à Königsberg en 1932, mais, à l'avènement du national socialisme, il tombe en disgrâce, malgré son appartenance au parti. On lui reproche sa fidélité au “luthérianisme conservateur”, ses liens avec la grande noblesse prussienne et quelques écrits critiques contre le nouveau régime. Il est sous surveillance constante. En 1937, il obtient toutefois du Front du Travail, instance syndicale unique du régime, le droit d'enseigner l'histoire sociale à un Institut des sciences du travail (Arbeitswissenschaftliches Institut). Son ouvrage historique de 1933, Der Kampf um die Volksordnung. Von der preußischen Sozialpolitik zum deutschen Sozialismus (= La lutte pour l'ordre populaire. De la politique sociale prussienne au socialisme allemand) est un travail minutieux sur le développement de la politique sociale de l'Etat en Allemagne, partant des libéralités discrétionnaires du Roi de Prusse, jusqu'au socialisme moderne, en passant par les réformes de Bismarck. Craemer retient aussi l'idée wéberienne d'un désenchantement du monde, produit du mental strictement économique du capitalisme. L'auteur trace des parallèles entre des œuvres, jugées erronément hétérogènes, comme celles de Baader, Rodbertus et Marx. Il synthétise clairement les filons socialistes, étatistes et chrétiens (comme les idées sociales du prélat catholique Ketteler). Cette synthèse doit déboucher sur un "socialisme allemand", dont les pratiques sont certes similaires à celles du national socialisme dans les premiers mois du régime, mais dont l'essence, dit Craemer, n'est nullement "nationale", au sein restreint du terme, mais supra-nationale voire universelle. Cette définition était jugée "hérétique". Craemer réclamait, en effet, une organisation socialiste des peuples devant à terme apporter la paix à l'Europe. Quant aux peuples non allemands, les Bundesvölker, englobés dans le futur Reich centre-européen, ils devaient bénéficier de la liberté, car, au final, le Reich était l'incarnation de la valeur "justice". Un œuvre trop peu prise en considération par l'historiographie actuelle.

18 mai 1941 : Mort à Berlin du grand sociologue, économiste et philosophe allemand Werner Sombart. Son œuvre est vaste, immensément vaste, mais, en résumé, on pourrait dire qu'il est l'héritier de Marx le plus complet, notamment grâce à son énorme ouvrage en six volumes sur les origines du capitalisme. Sombart est celui qui a complété véritablement le Capital de Marx, en dégageant l'histoire du capitalisme de la cangue des abstractions ou des vœux pieux des militants socialistes, pour la replonger dans l'histoire réelle des peuples européens et de l'économie globale. Les positions de Sombart l'ont amené à abandonner les tristes insuffisances des politiciens de bas étage se réclamant de Marx —auquel ils ne comprenaient rien— au sein des formations sociales démocrates ou communistes. Ce qui a valu, bien sûr, à Sombart, véritable et quasi seul héritier de Marx, l'étiquette infamante de "fasciste". Plus tard, l'historien français Fernand Braudel s'appuiera sur bon nombre d'intuitions de Sombart pour développer ses thèses sur l'émergence du capitalisme, à partir de la découverte des Amériques. Pour une approche succincte de l'œuvre de Werner Sombart, cf. : Thierry MUDRY, «Le socialisme allemand de Werner Sombart», in : Orientations, n°12, 1991.

19 mai 1888 : Naissance à Weatherford au Texas du général américain William Hood Simpson, diplômé de West Point en 1909. Il servit sous les ordres du Général Pershing dans l'“expédition punitive” contre le Mexique en 1916, où il s'agissait d'arrêter ou de liquider Pancho Villa. Ensuite, il sert au sein de la 33ième Division américaine en France pendant les deux dernières années de la première guerre mondiale. Commandant de la 9ième Armée américaine en Europe de l'Ouest en 1944, cette fois pour une deuxième “expédition punitive” contre l'Allemagne, il est l'artisan de la dernière campagne militaire alliée en Europe centrale. C'est lui qui commandera 13 divisions américaines, composées de 341.000 hommes, lors de l'assaut lancé contre la ligne Siegfried. Le 12 avril 1945, des éléments issus de ces 13 divisions franchissent l'Elbe, mais ne sont pas autorisées, par Washington, à marcher sur Berlin. Le Général Simpson meurt à San Antonio au Texas, à l'âge de 92 ans, en 1980.

19 mai 1928 : Décès à Cologne du philosophe allemand Max Scheler. Pour plus d'information conf. : Volker KEMPF, «Max Scheler, l'homme dans le cosmos», Nouvelles de Synergies européennes, n°44, 2000, pp. 16-17.

23 mai 1735 : Naissance à Bruxelles du Prince Charles-Joseph de Ligne. Dès l'âge de 17 ans, le jeune Prince des Pays-Bas méridionaux s'engage dans les armées impériales autrichiennes, carrière qui le conduira en 1808 à obtenir le grade de Feldmarschall. Il se distinguera surtout dans la Guerre de Sept Ans et dans la guerre de Succession de Bavière. Toute sa vie, il restera un loyaliste. Nommé ambassadeur autrichien auprès de Catherine II à Saint-Pétersbourg, il encouragera la conquête de l'Ukraine littorale et de la Crimée contre les Turcs et fera appel à la création d'une nouvelle Sainte-Alliance, capable de bousculer définitivement l'envahisseur ottoman hors des terres européennes et helléniques. Il combattra dans les rangs autrichiens et russes contre les Turcs de 1787 à 1792, contribuant à chasser définitivement ceux-ci de la rive septentrionale de la Mer Noire. Obligé de quitter les Pays-Bas à la suite de la révolte délirante des Statistes intégristes catholiques et des Vonckistes (illuminés libéraux), il se réfugie à Vienne, où il restera jusqu'à sa mort en 1814, car les Pays-Bas du Sud seront envahis par les hordes de sans-culottes à partir de 1792, plongeant le pays dans une misère morale dont il n'est plus jamais ressorti. La légèreté et la grâce de l'écriture du Prince de Ligne n'ont évidemment pas leur place dans un monde dominé par des catholiques bornés ou des illuminés maçonniques, dont les seules préoccupations sont de médiocres agitations politiciennes.

23 mai 1883 : Naissance à Brunswick (Braunschweig) du géographe allemand Ewald Banse, dont l'œuvre a eu un impact considérable sur le développement de la géopolitique moderne. Il a notamment développé l'idée d'une “psychologie née du paysage” (Landschaftseelenkunde), puis s'est penché sur le "géopolitique défensive", la Wehrgeopolitik, sur laquelle l'école de Karl Haushofer publiera bon nombre d'ouvrages à grand tirage. L'un d'entre eux sera saisi par les autorités nationales-socialistes en novembre 1933. La raison de cette action de censure est vraisemblablement due, écrit Armin Mohler, à l'impact, jugé négatif, de cet ouvrage à l'étranger. Il avait suscité la riposte d'un Lieutenant-Colonel français, Henry Melot, qui publiera en un volume ses réponses au Docteur Banse en 1934. Cette polémique, dans les cercles militaires et géopolitiques, en France et en Allemagne, indique, de fait, l'importance politique de l'œuvre de Banse, l'un des maîtres à penser de Karl Haushofer. Une polémique qui mériterait d'être réétudiée aujourd'hui, car elle éclairerait nos contemporains sur les prolégomènes de la seconde guerre mondiale, au-delà de toutes les vérités de propagande qui continuent à pervertir le débat.

23 mai 1884 : Naissance à Neudörfl en Bohème du Professeur de littérature allemande Josef Nadler, qui développera une approche régionale et provinciale de l'histoire littéraire allemande. Pour le Prof. Nadler, chaque auteur possède dans son style et dans le choix de ses thématiques un cachet régional, propre à la “tribu” de son territoire d'origine. Auteur d'une histoire de la littérature allemande en quatre volumes, où il démontre le caractère sub-national de chaque aspect de la littérature et l'importance du terroir, il appliquera sa méthodologie à la littérature de la Suisse alémanique. Une méthode qui pourrait bien évidemment s'appliquer aux autres littératures européennes et non européennes. Armin Mohler compte Josef Nadler parmi les exposants scientifiques de la “révolution conservatrice”. Josef Nadler fera carrière après 1945 à Vienne.

24 mai 1819 : Naissance à Londres de la future Reine Victoria, Impératrice des Indes.

30 mai 1876 : Naissance à Postire dans l'île de Brac de l'écrivain croate Vladimir Nazor. Il est resté croate et paysan dans ses inspirations et son œuvre en dépit des influences européennes diverses que subit la Croatie, pays à l'intersection des mondes slaves, germaniques et romans. Le caractère paysan et croate transparaît dans la veine mystique panthéiste et dionysiaque de son œuvre, qui le rapproche de Maurice Maeterlinck, écrivain flamand de langue française. Pendant la seconde guerre mondiale, il s'engage dans les partisans de Tito, ce qui lui permet d'accéder au poste de président de l'assemblée croate (une fiction du régime titiste). Malgré cet engagement communiste, son panthéisme ne s'estompe pas et il puise son inspiration dans les héros nationaux sud-slaves et dans la mythologie païenne slave. Ses satires politiques doivent leur inspiration à des figures comme Baudelaire, Leopardi ou d'Annunzio, tous trois très éloignés du matérialisme marxiste.
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depeches
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