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Vendredi, 30 Mars 2007
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Darfour et discriminations : diviser pour régner
Thomas Demada
Étranger
Darfour et discriminations : diviser pour régner
On ne parle pas assez du Darfour. C’est de moins en moins vrai et c’est heureux. Enfin malheureux quand la passion prend le pas sur un conflit complexe, une tragédie en nuances (1), un nœud gordien qu’il s’agit de ne pas trancher à l’américaine. On parle encore peu du Darfour à la télévision, un peu plus dans la presse écrite et beaucoup dans les réseaux sionistes…

L’affaire n’est pas simple, les réalités s’imbriquent et comme dans la plupart des conflits africains l’opposition entre sédentaires et éleveurs nomades est une des clefs majeures, un incontournable. La guerre est endémique depuis les années 90 et c’est de fait une lutte pour la vie, pour les ressources naturelles d’une population qui a doublé (de 3 à 6 millions) en vingt ans… Khartoum, qui fait office d’ogre de l’histoire, reconnaît volontiers la spécificité du Darfour et a manifesté la volonté de voir l’Union Africaine et la Ligue Arabe soigner cette plaie béante (2). Ce ne sont pas les 200.000 victimes et les 2.000.000 de déplacés (3) qui motivent nos bonnes consciences occidentales, mais un trésor noir bien différent. Si Chevron (ex Standard Oil of California) et TotalFina-Elf sont déjà bien présentes, les Etats-Unis apprécieraient que les compagnies chinoises le soient un peu moins. Comme face à la Serbie ou en Afghanistan, l’OTAN prendrait le pas sur l’ONU, avec les dérives que nous connaissons, avons connu et connaîtrons…

Les « people » sont envoyés au charbon pour préparer l’opinion. Les associatifs le savent : on ne touche pas un medium populaire sans une vedette-mercenaire. De Gérard Darmon (expert régional depuis « Astérix et Cléopâtre ») à Samuel Lebihan, tout est bon pour placer le drame, ce qui n’est pas fait pour crédibiliser une urgence réelle. Plus grave pour l’hexagone, on tente de nous vendre le produit Darfour comme un conflit ethnique et religieux : des noirs chrétiens ou animistes victimes de miliciens arabo-musulmans : dichotomie malheureuse autant que mensongère. Plus précieux encore que les hydrocarbures, le Darfour permet de détourner l’indignation mondiale de la Palestine et de l’Irak (la concurrence des souffrances étant un fait malheureux mais indéniable). Voilà enfin un conflit « indigène» ou les appétits américains et le racisme sioniste n’ont pas de responsabilité directe. Rien de surprenant à ce qu’un site comme primo-europe fasse un large écho au « Collectif Urgence-Darfour » de Sopo, homme relais et passe-plat notoire. Face à Dieudonné qui fait bon écho au combat des palestiniens, il s’agit de recruter des « felashas d’opinion » quand les hystéries d’un Finkelkraut pourraient monter la communauté noire contre le sionisme politique. Le doute et la discorde sont semés entre les enfants de l’immigration, il faut dès lors s’assurer qu’ils soient collectivement hostiles aux européens…

C’est là qu’interviennent les discriminations à l’embauche. Le phénomène court tout azimut, il concerne également le sexe et l’âge. Comme pour le Darfour nous ne nions pas un problème réel, nous ne gommons pas une souffrance au nom d’un intérêt supérieur. Nous embrassons plutôt le problème dans sa globalité, nous poussons la réflexion jusqu’au bout…

L’enquête du Bureau International du Travail (4), sur lequel s’appuie la polémique, ne porte que sur le secteur tertiaire. Ce sont donc les seuls services, les métiers de contact qui sont pris en compte. Hors leur nombre a explosé, ils ont prospéré sur la dépouille de l’industrie. Souvent irrationnels, immatériels, ils sont typiques du Capitalisme moderne qui suscitent les besoins plutôt que de répondre correctement aux impératifs vitaux. La France des usines était un lieu de sociabilité, elle portait des corps intermédiaires puissants : syndicats, partis, véritables moteurs d’intégration. La patrie de la précarité, des franchises et des vendeurs à mi-temps n’a plus ce souffle. La règle est de ne pas déplaire, le consensuel fait sa loi… On anticipe les préjugés de la clientèle, mais rien ne prouve qu’ils soient effectifs... La gauche de la gauche aurait du mettre l’économie libérale face à ses fautes. Elle se contente de stigmatiser la mauvaise volonté des autochtones : encore et toujours on cache le social sous le sociétal, on utilise le racisme (qu’il ne s’agit pas de nier) pour couvrir les dégâts du « tout libéral ».

Paradoxe, dans le pilpoul sur « l’identité nationale », la gauche anti-libérale réduit la question au social. Un toit et un emploi pour tous, c’est un minimum vital qui ne devrait même pas faire débat, mais est-ce suffisant pour tirer au clair le « malaise identitaire » ? Dieudonné, pourtant économiquement installé, a porté la question avec force. Même constat pour les « indigènes de la République » : cette classe moyenne issue de l’immigration n’a pas tranché la question identitaire au fil du confort matériel. Le problème est donc plus profond…

Plusieurs années en arrière, nous posions déjà la convergence avec les mouvements africanistes, panarabes, islamiques (et bien d’autres encore), non pas à l’étranger mais ici même... Les nationalistes français et européens qui prenaient la peine de nous répondre objectaient que « leurs » diabolisations n’atteindraient jamais l’intensité de « la nôtre ». Le partage des eaux a depuis coulé sous les ponts. L’hystérie et les mensonges qui entourent Kemi Seba, Dieudonné ou Tariq Ramadan prouvent amplement que nous avions raison. Même les nationaux-sionistes sacrifient à la tendance avec la formule : « O% racisme, 100% identité ». Notre « problème » n’est donc pas d’avoir raison ou tort, c’est bien d’avoir eu raison trop tôt… Les manipulations et autre contre-feu du Système briseront-il cet élan ?

notes

1 - Un ouvrage référence sur le sujet : " Le Darfour, un génocide ambigu " (Gérard Prunier, La Table Ronde, 2005). Tout est dans le titre…

2 - Site du Réseau Voltaire : « Omar Hassan al Bachir : L’Union africaine et la Ligue arabe peuvent aider à résoudre le conflit du Darfour »). :: Lien

3 - Source Politis

4 - Le Monde du 14 mars 2007 : « Discrimination à l'embauche les patrons français épinglés ». L’enquête porte sur « 2.440 offres d’emploi [ont] été testées dans plusieurs grandes villes de France. Le BIT a eu recours à des comédiens âgés entre 25 et 30 ans, rompus à l’exercice. Les « testeurs » ont répondu à des offres de basses et moyennes de qualifications dans les secteurs de l’hôtellerie, de la restauration, de la vente et du commerce. »
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