L’organisation Unité radicale a donc été dissoute cette semaine.
Un seul homme politique s’est honoré dans cette affaire : Jean-Marie Le Pen. Lui seul ayant eu le courage de s’élever contre cette interdiction bien peu démocratique et surtout dépourvue de toute raison légale.
Ayant été un des fondateurs d’UR, et ayant été un de ses dirigeants jusqu'à une date relativement récente, je ne peux qu’être affecté par cette dissolution. Même si j’avais des divergences de nature à la fois idéologique et stratégiques avec la nouvelle équipe de direction de l’organisation, je ne peux qu’assurer les militants radicaux qui se reconnaissaient, ou qui si reconnaissent encore, dans UR de toute ma sympathie.
Cela écrit, j’avoue que l’évolution extrêmement rapide d’Unité radicale depuis mon départ de sa direction m’a laissée profondément rêveur. Je n’arrive pas à comprendre comment on a pu passer en quatre mois d’une structure dure dans sa pensée mais assez modérée dans sa pratique, qui conseillait à ses militants d’agir au sein des partis légaux de la droite nationale et dont les membres les plus engagés participaient au jeu électoral, à un mouvement virevoltant dont certains cadres semblaient avec une logique qui leur était bien particulière accumuler les actions et les déclarations provocatrices.
La presse et (du moins c’est ce qu’on nous dit) les Renseignements généraux ont relevé clairement cet infléchissement soudain dans la ligne d’UR.
Sans doute suis-je paranoïaque, sans doute ai-je trop lu les textes conspirationistes de mon ami Emmanuel Ratier, sans doute vois-je des « flics » partout, mais il est un fait que beaucoup de choses, qu’une succession de faits, qu’une mise en perspective des événements, depuis mon départ (qui n’a pas été si « volontaire » qu’on avait pu le dire) jusqu’au soutien déconcertant à Maxime Brunerie me laissent une bien mauvaise impression de manipulation et d’instrumentalisation.
Tranquillisez vous, pas un grand montage, juste une petite « manip » pour discréditer un peu plus les forces nationales, pour enfoncer un clou de plus dans le cercueil du MNR, pour montrer que le gouvernement a des couilles et qu’il sait s’attaquer aux vrais problèmes (la montée du « néo-nazisme » en France qui est bien sur terrifiante !), etc.
Je n’affirmerai rien, j’ai juste une impression et il est possible que je me trompe comme il est possible que j’ai raison.
Il faudra cependant en tirer les leçons pour l’avenir. Juger les hommes à l’aune de leurs actions passées...
Cela, car il est bien évident qu’il y aura un « après UR ». L’excellent Patrick Klugman, dirigeant de la sympathique ligne de vertu qui porte le nom d’UEJF, a déclaré le 9 août : « la mouvance radicale doit être détruite », la simple lecture de cette phrase nous pousse à continuer le combat, sous d’autres noms, d’autres manières, avec le cas échéants d’autres perspectives et d’autres alliés...
Dans l’Italie des années de plomb, un des slogans favori des radicaux était « la répression ne nous fait pas plier, mais nous multiplie », je sais qu’il en sera de même en France.
Christian Bouchet