
Le commissaire européen aux Migrations et Affaires intérieures, Dimítris Avramópoulos (Δημήτρης Αβραμόπουλος), tance les États européens pour qu’ils se plient à la répartition des « réfugiés » décidée l’été dernier. En Grèce, les migrants piétinent et le commissaire s’alarme : la situation des clandestins devient « très critique » et « il y a un risque que le système s’effondre complètement ». Sauver le « système », en lui sacrifiant l’Europe.
Les commissaires, ces cochers qui nous fouettent vers l’abîme, doivent-ils être balayés ? Leur personne, très certainement. Mais leur fonction ?
Imaginons la création d’un commissaire à la Civilisation européenne. Il s’assurerait que les États membres appliquent une politique migratoire qui ne mette pas en péril le continent, qu’ils pratiquent l’assimilation plutôt que le multiculturalisme, et que leur politique d’éducation fasse vivre les romans nationaux plutôt qu’elle ne les disloque.
Pourquoi envisager l’échelle européenne plutôt que nationale ? Car aucun peuple européen ne devrait accepter d’un pays voisin qu’il tolère la formation d’enclaves d’origine extra-européenne et potentiellement hostiles sur notre continent. Comment réagirions-nous face à un pays qui se doterait de centrales nucléaires sans garantie de sécurité ? Une certaine immigration, dans un certain contexte (multiculturaliste et laxiste), n’est pas moins dangereuse.
Quand viendra le temps où nos idées seront au pouvoir dans une majorité d’États, n’ayons nulle réticence à manier l’arme de la supranationalité pour sanctuariser notre politique. Se l’interdire, c’est se condamner à affronter l’anti-Europe avec des armes non létales, là où nos adversaires emploient l’arme atomique : les traités européens, les directives de la Commission, le gouvernement des juges et des technocrates qui ligotent nos gouvernants, trop heureux d’être – enfin – rendus irresponsables.
Acceptons les transferts de souveraineté s’ils protègent l’identité des peuples européens, donc davantage que leur souveraineté : leur existence même. Dans le choc des civilisations en cours, la supranationalité est une arme comme les autres. Une arme plus contraignante que celle de la coopération, volontaire, entre les nations.
Les terres européennes sont notre héritage commun ; face aux déferlantes migratoires, c’est en commun qu’elles doivent être défendues. Nos instances supranationales, mais authentiquement européennes, s’assureront qu’aucun gouvernement ne trahisse la communauté en sapant les digues.
Car enfin, l’âme européenne vaut plus que le respect tatillon de la souveraineté des États-nations, conséquences des invasions barbares et de l’éclatement de l’Empire romain. Ne confondons pas le moyen – les institutions – et la fin – la pérennité des cultures nationales et de la civilisation européenne.
À ceux qui prétendent que cette dernière est un fantasme, qu’ils parcourent le monde et ils saisiront ce qui relève de la nuance (les différentes cultures européennes) et ce qui relève de la différence (les civilisations).