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Mercredi, 19 Janvier 2011 |
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L'insoutenable légèreté de la pensée
Jure Georges Vujic |
Théoriciens :: Autres
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Pensée faible et pensée forte
La manifestation d’une pensée ne peut être imputée uniquement a une volonté, car elle est indéniablement le fruit d’une condition, d’une situation sociale et historique précise.. C’est pour cela qu’il est difficile d’ ‘opposer stricto-sensu une « penséee faible » postmoderne, relativiste de sensibilité « gauchisante » á une « pensée forte » moderne voir anti-moderne, métaphysique théologico-politique, traditionnellement ancrée á « droite », comme deux dogmes hermétiques et statiques.. On ne peut ramener la « pensée forte » à un "lieu" de la réflexion philosophique ancrée dans les certitudes de la tradition voir dans les récits fondateurs de la modernité (les grands récits de Lyotard ). En réalité, la condition moderne a mis fin à un cycle expansif de la pensée : toute vocation philosophique souhaitant une libération de l’humain de la limite a dû se mesurer avec une double crise : d’une part, avec le caractère fuyant de l’objet qu’elle avait contribué à créer, de l’autre avec l’insubordination des sujets qui en est résulté. Donc, plus la condition moderne a été propice á la l’éclosion, la narration et la sédimentation d’une pensée forte et a exprimé une haute socialisation et rationalisation, plus elle a produit des "lieux" de la différence et de la relativisation, caducs non par condition, mais par relation et par rapport à la puissance et au pouvoir. En somme, on pourrait presque dire que la pensée forte « moderniste » a produit par ricochet, avec la démultiplication relationnelle et les innovations technologiques de communications une « pensée faible » différentielle plurielle , une pensée »molle » au niveau global, mais cette fois ci « faible » par collatéralité.et En cela d’ailleurs, en ce résidu et en cette multiplication de puissances, l’accomplissement du cycle s’est transformé en un renvoi continu. Tout comme l’anti-moderne contemporain est un résidu d’un moderne désenchanté, le moderne ou le post-moderne est un résidu constant de l’ être, tout comme la « différence » exprime la nouvelle puissance et engendre l’histoire comme résidu.
L’obsession de l'"être"
Depuis Nietzsche et Heidegger, Bataille, la question de la pensée reste obsédée par l’accomplissement de l’être, et « l’oubli de l’être », par le problème de l’objet et du sujet. Cela veut dire que l’idéologie post moderne est entièrement préfigurée dans l’impossible accomplissement du Moderne. En tant que telle, c’est une condition ambiguë avant même d’être une idéologie ; toutefois, on ne peut en conclure qu’une telle condition soit convenablement exprimée ou exprimable par une pensée "molle", "faible".L’anomie généralisée de la postmodernité et le désenchantement face à l’efficacité d’une domination de la « société transparente » n’est qu’un constat. La question fondationniste ou re-fondationniste , tout comme la "renonciation du fondement" dans le sillage deNietzsche de Heidegger ( l’être comme fondement de l’étant ; Wittgenstein : ainsi est il du signe/sens).ne sont pas les symptômes d’une prétendue "faiblesse", mais bien d’une certaine lucidité du questionnement nihiliste ontologique de l’époque contemporaine . A l’aube du XXI siècle, tout sentiment de salut, toute rationalité historique. et toute téléologie lui apparaissent accomplis. La mystique de l’Aufhebung a définitivement réalisé et rendu vraie une statique de l’être dans sa moderne volonté de salut. Modernité et historicité constituent le berceau où tout subjectum a prétendu s’emparer du monde ; l’échec de toute histoire gouvernée unidimensionnelle, où le ressentiment du sujet n’a été qu’esprit réactif, témoigne que cela ne peut plus être vrai. L’intention de la pensée forte de rétablir ce hypokeimenon, donc le sujet « historique », la vérité fondement, équivaut à ne pas voir que la condition post moderne est en réalité une condition de "fin de l’histoire". Le déclin de l’Occident n’est pas un mythe romantique ; il sanctionne la perte d’unité de la narration humaine, il en épuise le temps scandé selon un Prinzip Hoffnung. C’est là où se trouve le danger : chercher à rétablir l’unité progressive, éclairante de cette narration humaine ; chercher à rétablir l’être, donc le sujet, donc la métaphysique. Néanmoins l’être est éminemment un « projet á accomplir ». L’être n’est pas, il se produit, temporellement. Envers l’être nous disposons d’une constatation qui est toujours un congé. Selon la Verwindung heideggérîenne, c’est un franchissement qui est appartenance, un "s’en remettre à" - ce qui équivaut à "se remettre à" et à "se reprendre de". Il n’y a pas la présence de l’être, mais le souvenir. Penser l’être c’est penser le canon, non l’exception ou l’illumination. Aucun Grund n’assure aucune raison, aucun rachat d’une maladie, mais l’assomption d’une destinée ce qui équivaut à se remettre à celui ci. Face à l’être en tant que souvenir, la pietas non pas le rachat est l’adéquate attitude caduque, qui s’approprie la caducité de l’être et son "amaigrissement". Dans cette constatation, paraît il, dialectiques et différence sont conjuguées en tant que pensée "faible" mais elles pourraient être aussi les attributs d’une pensée Heidegerrienne catégorisée comme « forte ».Que l’être ne soit pas, mais qu’il se produise, c’est une distinction subtile ; mais pourquoi donc "faible" ? Wenders In Lauf der Zeit : "Qui es-tu ?" "Je suis un pédiatre." "Je ne t’ai pas demandé ton histoire." "Mais c’est moi mon histoire." Pourtant, aucune faiblesse dans cette histoire ; non pas parce qu’ "il faut tout changer" le tout n’étant pas dit , mais parce que la tragédie m’appartient dans ce corps non penché au sens humaniste. D’ailleurs, ce n’est pas la "faiblesse" qui me démontre le fait qu’elle m’appartient, mais son tragique même. L’impression c’est qu’il y a une esthétique de tragique dont Lyotard (à qui se réfèrent les personnes "faibles") a le mieux parlé, qu’il y a une éthique du tragique forte, cependant, non pas un "presque rien". C’est là que se joue le rapport être/différence. L’être est puissance justement parce qu’il peut se produire, il n’est nullement caduc parce qu’il se produit, mais fort en tant qu’insaisissable. Dans ce contexte, le post moderne n’a rien à dire : la condition humilie l’idéologie même sans aucun Diskurs transcendantal.
Contingence et esthétique du tragique
Ce qui est d’ailleurs la tragique condition actuelle du sujet, c’est à dire sa contingence. C’est là que l’être se produit, mais puisque sa souffrance n’épuise nullement le temps, il en refait une durée. Une esthétique du tragique dont les issues peuvent devenir paradoxales, n’est pas éloignée de la pensée "faible".. De cette contingence, ce que l’on ne peut déterminer positivement c’est sa cause, donc elle paraît ne pas avoir de rachat : c’est la simple expression d’un être imparfait, d’un corps collectif penché tragiquement. Son esthétique, fixant dans l’image de l’accomplissement des temps l’aboutissement, résout le temps : l’être se produit en rien. Au contraire, il semble essentiel de penser le contingent non comme image tragique, instant qui résout le temps, mais comme durée tragique, liée autant que possible à la sauvegarde d’une mémoire du futur. Évidemment, à ce point, le jacassement post moderne et la glose réactionnaire n’a pas beaucoup d’alternatives : l’être est un renvoi continu, parce que les tensions que le Moderne et les antimodernes avaient amorcées ne sont point résolues. Donc, la reconduction à ce "post" de Nietzsche et Heidegger ne convainc nullement. Leur condition n’est qu’extrême, mais en tant que telle elle appartient d’une façon irréductible au Moderne : ce n’est que de ce Moderne dont elle nous parle. Plus elle exige une dépassement de l’être, plus elle en est saisie.
La leçon du refus
On se souvient des fameux propos d’Alain qui affirmait , que « penser, c'est dire non ». cette attitude du refus dans la pensée contemporaine alternative et contestataire s’ inscrit le plus souvent dans les structures holistiques et manichéennes de la « pensée forte » contre les postulats de la modernité. Toute forme du jugement, consiste en un refus, en une distanciation critique par quoi nous nous défendrions d’adhérer à une certaine façon de voir les choses . Celui qui se refuse á un examen de sa pensée et á une mise á l'épreuve avec l' époque et l'histoire , peut persister dans sa penseée qu'elle soit faible relativiste ou bien forte et dogmatique, mais elle ne ne sera plus dans ce cas pensée et deviendra dogme et outil sotériologique. Certes même si ces pensées „extrêmes“ peuvent paraitre séduisantes et constituer des vertus rares, qui veulent respect, ces formes d'absolutisme religieux ou de fondamentalisme seculaires restent stériles.. Il s'agit ici plus qu'une pensée nous dit Alain qu'une mécanique qui ne cherche plus, elle n'invente plus et tourne autour d'elle même. C'est ici le règne du dogmatisme qui opère comme un délire récitant lequel gouverne admirablement les peurs et les désirs, mais ne se gouverne pas soi-même. Il vrai aussi que a pensée ne peut s’affirmer qu’en se démarquant de l’opinion, aux convictions bien souvent irréfléchies, il semble non moins évident qu’elle ne saurait en rester là, sous peine de sombrer dans un scepticisme stérile. Mais la pensée n’est pas réductible au seul refus. Intellectuellement parlant, nous ne sommes pas vierges. Et qu'ayant déjà une certaine expérience de la vie, nous avons hérités ou construit un certain fonds d’avis et d’opinions sur le monde dont nous n’avons souvent pas mesure la valeur dans la réalité..
Cependant, le refus dans la pensée est étroitement lié á l’adhésion qui en constitue la résultante logique. La pensée consiste en un refus temporaire qui sert à s'affranchir de toute opinion et ce refus lui permet de passer par un raisonnement salutaire. En effet elle procède avec distanciation afin de cheminer vers une adh ésion lucide et mesurée N’est-ce pas ce que Platon, au commencement de la pensée philosophique, s’efforça d’enseigner ? Son maître, Socrate, s’était employé à dépister, dénoncer et terrasser l’opinion, refusant d’émettre lui-même quelque avis que ce soit. Cela l’a conduit à la mort. Platon voulant donner à l’attitude critique de son maître toute chance de survivre a inventé la dialectique, l’art de s’élever de pensées partielles, unilatérales, et relatives à des idées adéquates à leur objet, claires et distinctes dira plus tard Descartes. Descartes à son tour passera par un doute radical, mais dont la découverte de la pensée à l’œuvre en son sein lui permettra de définir les conditions de validité d’une pensée vraie. Ainsi semble-t-il donc devoir y aller de toute pensée digne de ce nom. Nietzsche lui-même décrira, au seuil de son Zarathoustra, le cheminement de l’esprit en le comparant aux métamorphoses qui ferait d’un chameau, symbole de l’adhésion première, irréfléchie, un lion, déchirant à belles dents les certitudes immédiates, avant se de transformer lui-même en enfant, capable d’un oui supérieur à la vie. C’est aussi ce que professait Donoso Cortes et Julius Evola avec le paradigme épistèmologique des « de négations radicales et des affirmations souveraines » ; penser c’était refuser les préjugés et c’est le refus premier de toute affirmation.: si penser est dire non, dans une certaine mesure, penser est en dernier lieu un acte d'affirmation, qui n'existe en fait essentiellement qu’en tant que tel.
Ontologie de la puissance
Vattimo avec la pensée "faible" arrive à formuler une ontologie "faible" qui, finalement, n’est rien d’autre qu’une herméneutique, ou une esthétique du tragique , mais si nous dirigeons vraiment notre regard vers notre tragédie, il est clair que seule une ontologie de la puissance peut nous sauver, si salut existe. Aussi sommes nous certainement suspects : quiconque prétendrait se sauver réaffirmerait une volonté, un délire de volonté subjective, donc une métaphysique. Et ainsi de suite et le faible devient fort, le fort faible etc… Toutefois, ce salut est dans les choses, il n’est pas et il ne sera pas une "idée" de recomposition et de réparation ; il ne pourra que se donner par voie de néantisation, en tant que possibilité de possibilité, début de sédimentation d’un contingent, d’un "souvenir" du temps dès maintenant : mémoire du futur, où le ressentiment est impensable ou, de toute façon, non tangible. L’éthique, dans cette ontologie de la puissance, est la possibilité extrême de ne pas arriver à la fin du temps, de ne pas épuiser le futur dans l’instant. Si l’être se produit, le temps est connexe à lui d’une façon constitutive. Notre être est notre temps, donc notre histoire. Si toutefois chaque histoire est déjà accomplie, toute "biographie" possible de l’être s’évanouit ; ou, au contraire, si ce qui arrive va toujours arriver, on ne peut rien dire de rien sauf la "direction" de l’événement, qui peut être esthétiquement deviné. C’est la raison pour laquelle le post moderne et l’antimoderne se rejoignent, l’un proclamant la faiblesse de la pensée par la « fin de l’histoire », l’autre renvoyant la « force » á la mécanique d’un temps cyclique statique et figé dans l’ »iskon » des origines. Ce que certains appellent la « défaite de la pensée » ce n’est non pas la dissolution de la pensée dans le « tout culturel » ( Filkenkraut) mais l’impossibilité de la pensée contemporaine de s’ancrer dans un « autoréférentiel » non-axiologique ou plutôt « a-axiologique » tout simplement fondée sur le devenir de la vie. Bref, si nous nous bornions à dire que notre condition tragique est la spécificité de la "maladie" occidentale, tout en ne disant rien de faux, nous ne cessons de poursuivre la métaphysique que Habermas avec raison considère viciée par le mythe de l’origine mais aussi par le mythe progressiste de la fin de l’histoire. Et si nous affirmons en tant que conclusion la plus évidente que la même condition est solidement exprimée dans sa spécificité post moderne, tout en ne disant rien de faux, nous partons du présupposé que la Modernité soit accomplie. En fait, ce dont nous traitons met en évidence tout le contraire : le Moderne demeure inachevé, l’Anti-moderne épuise ou recycle, aucune faiblesse n’ayant pu éliminer son problème : non seulement le mythe prométhéen du sujet, mais plutôt et surtout la constitution subjective de la collectivité, d’un être quelconque, certes, s’il est "communauté" des "sans communauté".
Polythéisme des valeurs et expérience du "rien"
L'époque contemporaine et le mythe de la société transparente, sont indéniablement propice au foisonnemment des pensées „faibles“, fragmentées ainsi qu 'á un certain „polythéisme des valeurs“, car il n'est plus possible de parler au sujet de l'histoire comme de quelque chose d'unitaire. Et cela non seulemet á cause d'un renversement des valeurs „fortes“ d'ordre métaphysiqueou philosophique, mais également á cause d'un changement inéluctable historique et sociétal avec la complexification du social. En effet, l'affirmation du pluralisme et de la société des Media a coupé à la base la possibilité même d'une histoire unitaire et holiste. S'il est vrai que le monde moderne et les croyance fortes“ aux mythes du progrés, c’est à dire celui de "l'âge de Gutenberg" de quoi parle McLuhan, ont crées les conditions pour construire et transmettre une image unitaire et totale de l'histoire humaine, il est également vrai qu'avec la diffusion des technologies des massmedia et le passage de la graphosphère á la vidéosphère ( Regis Debray), il a eu une multiplication des centres de la collection et de l'interprétation des événements permettant une fragmentation parallèele des valeurs et des modes de pensées“ molles“, ce que Vattimo appele des "philosophies au présent“. La production coréllative des pensées faibles survient par l'intermediaire d'sur-expansion des"grands récits“ légitimants de la modernité qui font partie d’une „forma mentis“ "métaphysique" et "fondationniste", lesquels n'ont pu trouver d'ancrage psyhico-social et intellectuel de l'époque popstmoderne. La penseée faible post-métaphysicienne se refuse d'accpeter les catégories fortes et le légitimations totalisants de la modernite, ou mieux un type de raison pour laquelle, avec au raison-dominion de la tradition, a renoncée à une fondation "unique, dernier, normatif ".mais cette attitude est verifiable aussi chez la pensee forte des antimodernes qui cultivent aussi un certain nillisme actif,. Le dernier homme n'est ni faible ni fort, il subisiste tout simplemet hors du centre il est pour Nietzsche, l'"homme qui sedéroule du centre vers le X", io evolue prive de toutes certitudes, dans cet état spécifique de l'absence des bases solides. Un proverbe de Confucius dit „que „tous les hommes sont semblables, seuls leur habitudes diffèrent.“. Ll n'y pas de séparation binaire irréversible et entre le monde des pensées „faibles“ et „fortes“ , car toute pensée est protéiforme et en perpétuel devenir, ce qui change c'est le contexte social et historique , qui rend compte de la de la lucidité de la pensée mis en action, en mouvememt. une pensée mis á l'épreuve de l'adaptation avec l'environnement,raison Dans ces condition, penser le rien est un impératif ontologique, le „Tout „ et l'“absolu“ étant dissolus, le rien devient l'“Habitus mental“ dominant. En conséquence. La pensée contemporaine se doit de s'habituer à " cohabiter avec le rien ", c’est à dire "exister sans névrose dans une situation où il y a des garanties et des certitudes absolues". C'est pourquoi, il ne suffit pas de s'armer intellectuellement d'idéologies „fortes“ et d'“images conductrices guerrières“ pour faire parti du camp de la „pensée forte“ comme il ne suffit pas de se délécter cyniquement dans le nihilisme de la société contemporaine pour faire preuve de lucidité .Il est plus difficile d'apprendre á vivre jusqu'au fond l'expérience de la dissolution de l'être" ("philosophie au présent"). La pensée forte comme la pensée faible contemporaines semblent au contraire affcetées par une certaine forme de nostalgie pour les totalités perdues., qui s'illustre par dire un nihilisme tragique, hanté de l'éboulement des absolus et du pathos pour le non sens. Il ne s'agit pas ici d'un un nihilisme fort, étendu à accumuler, sur les ruines de la métaphysique, des nouveaux absolus,. La véritable pensée est celle qui dialogue avec son „démon intérieur“, le „daimon „Platonicien. Cette forme de pensée est légère , celle qui n'a ni regrets pour les certitudes antiques, ni n'a soif pour de nouvelles „totalités“. Et cette légerté de la pensée parait insoutenable, tant au point de vue des certitdues métaphysiques que de l'idéal de la différence et du „convivialisme“ postmoderne. Elle serait cosubstantielle avec l'homme du bon tempérament de quoi Nietzsche disait dans la philosophie du matin le décrivant comme un individu libre du ressentiment, manquant " du ton hargnéux et de l’acharnement: les notes typiques des chiens et des hommes qui vieillissent à une chaîne ". À l'avertissement de Vattimo, les inspirateurs du post-modern sont Nietzsche et Heidegger: "l'accès aux chances positives qui se trouvent dans les conditions d'existence post modern est possible seulement si on prend les résultats de la destruction de l'ontologie actionné à partir de Heidegger et, avant, de Nietzsche. Jusqu'à l'homme et l'être sont pensées, métaphysiquement et platoniquement en termes de structures stables qui imposent à la pensée et à l'existence la tâche de se fonder, de se bâtir'(avec la logique, avec l'éthique) dans le dominion du non devenant, se réfléchissant en une complète mythisation des structures fortes dans chaque domaine de l'expérience, ne sera pas possible à la pensée vivre franchement cette vraie et propre âge postmétaphysique et postmoderne ". ("la fin de la modernité"). De Nietzsche, Vattimo tire en premier lieu l'annonce "de la morte de Dieu", qui est la théorie du manquer des plusieurs absolus métaphysiques (l'idée du sujet comprise). De Heidegger emprunte la conception époquelle de l'être, c’est à dire la thèse par laquelle l'être n'est pas, mais advient, et la persuasion reliée que l’advenir de l'être n'est pas autre chose que l'ouverture linguistique des multiples ouvertures historico-destinales, ou, qui est le même, des plusieurs horizons concrets dans lesquels les êtres deviennent accessibles à l'homme et l’homme à soi même. Cette ontologie épocale implique une temporalisation radical de l'être, c.-à-d., pour Vattimo, un affaiblissement structural d’elle: "au bout, la pensée de Heidegger semble pouvoir elle-même se reprendre dans le fait d’avoir remplacé à l'idée d'être comme éternité, stabilité, force, l’autre d’être comme vie, maturation, naissance et mort: il n'est pas que ce demeure, mais est, de la manière éminente [... ] ce qui devient, ce qui naît et meurt. . Cette ontologie épocale qui implique une temporalisation radical de l'être et d ela pensee trabscende les teneurs axiales et est peut etre , l'accomplissemnt vraie du programme indiqué du titre Sein und Zeit (au delà du sujet). Le processus de l'affaiblissement de l'être, l’accomplissement de la métaphysique et le triomphe du nihilisme sont donc des phénomènes alliés et concomitants aux structures „idéelles“ „faibles et fortes“ de la pensée. La perte de centre et l'érosion du principe de la realité (qui mettent en oeuvre, sur le plan technologique, ce que Nietzsche et Heidegger ont eu préconisé sur le plan philosophique), impliquant la destruction des horizons écluses, placent les lieux soit pour un type d'homme qui n’a plus besoin d’une manière névrotique de récupérer les chiffres rassurantes de l'enfance, soit pour cette libération des différences qui est propre de l’homme post-moderne.
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