Foin de l’onanisme médiatique de nos perruches nées non pas de la cuisse de Jupiter (le vrai) mais du cloaque écolo-Libéral[1] californien, parfaitement à l’aise dans ses texanes (& non ses santiags), Donald J. Trump aura obtenu (sans trop d’efforts qui plus est) quasiment tout ce qu’il pouvait espérer d’un G20 à bout de souffle. Retour sur une semaine un peu folle. 1ère Partie.
« Celui de Hambourg, qui restera dans les mémoires comme le signe que Mme. Merkel est incapable d’accueillir le G20 sans vider la ville de la moitié de ses habitants ni pouvoir empêcher une véritable émeute d’extrême gauche qui a ravagé le centre-ville, a donc acté la position isolationniste des États-Unis sur le climat ».
Dominique Monthus2, à propos du G20 de Hambourg.
| Q. Franchement, vous ne pensez pas que ce G20 est un échec ?
Jacques Borde. Vous savez ce genre de festivités, sorte de Gay Pride de l’establishment planétaire si l’on peut dire, est censé produire pleinement ses effets lorsque ses organisateurs et participants (qui, par la force des choses, y viennent avec plein d’idées derrière la caboche), y obtiennent peu ou prou ce qu’ils venaient y chercher : consécration et avancées.
| Q. Comment cela ?
Jacques Borde. C’est comme dans le cas de toute confrontation, chacun y débarque avec ses buts de guerre (sic). C’est donc à cette aune et non au fatras médiatique qui l’environne, qu’il faut juger ce sommet, dont l’annonce était un peu Donald J. Trump Vs tous les autres.
| Q. Et, selon vous c’est Trump qui a gagné ?
Jacques Borde. Oui, dans les grandes largeurs. Mais voyons, déjà, ceux qui y ont le plus perdu.
Fraü Merkel tout d’abord. Elle y a, à peu près, tout raté.
D’entrée, l’incapacité de la chancelière de faire tenir son G20 dans le calme la sérénité, dans sa bonne ville de Hambourg, a des airs de Crépuscule des Dieux pour la pondérale Freya3 des temps modernes : violence à tous les coins de rue, émeutes généralisées, et, las but not least, police (disons-le) :
1- assez peu compétente (voire pas du tout) au niveau du commandement ;
2- par conséquent : largement dépassée ;
3- et pas assez pugnace face aux guérilleros urbains qui lui faisaient face malgré des moyens plus qu’imposants ;
4- impréparation flagrante des SR intérieurs teutons plus polarisés dans la résurgence d’un néo-nazisme au sein d’un hooliganisme germanique plus que trentenaire4, etc., etc., jamais on n’avait vu l’appareil d’État aussi largué par ce qui se passait sous ses yeux…
| Q. Vous ne noircissez pas un peu le tableau ?
Jacques Borde. Écoutez, les media d’outre-Rhin, y compris ceux acquis à la chancellerie, n’hésitent pas à parler de « honte » et de « débâcle » pour l’État fédéral.
Mais ce qui est surtout reproché à Fraü Merkel, c’est son ego surdimensionné qui a imposé le choix de sa ville natale pour y coller son G20. Or, Hambourg, et Merkel ne le savait que trop, a toujours été le fief de l’ultra-gauche et des Khmers verts. C’est aussi simple que ça.
| Q. Mais, je vous rappelle que Hambourg une longue habitude des salons et de happening de ce type ?
Jacques Borde. Oui, c’est vrai. Quelque part, cela me rappelle le CeBIT5 de Hanovre. Hambourg à l’habitude de recevoir. Mais, il eut été plus sage de tenir le G20 à la périphérie. Par orgueil (ou stupidité), Merkel a justement opté pour cette partie du centre-ville totalement acquise à l’ultra-gauche et où ses militants connaissent le plus petit recoin et angle mort.
Quant on fait tout pour qu’une bataille ait lieu, on essaie, au moins, de ne pas la livrer sur le terrain de l’adversaire.
Si vous voulez, c’est un peu comme si au début de l’OPA étasunienne en Irak, Lewis Paul Bremer III6 avait choisi d’organiser un meeting anti-chî’îte au beau milieu de Sadr City à Bagdad, le fief du Jayš al-Mahdi7…
| Q. Et c’est aspect des choses est important ?
Jacques Borde. Quelque part oui. Difficile de se la jouer prêtresse de la bonne gouvernance quand on est autant infoutue de faire régner l’ordre dans la rue. On se serait cru dans un pays émergent et pauvre.
Ensuite, je vous ferai remarquer que pas loin de 300 fonctionnaires faisant simplement leur travail ont payé dans leur chair l’incompétence flagrante de leur(s) hiérarchie(s). Qui pense à eux ?
| Q. Mais c’est une forme de violence qui a surpris ?
Jacques Borde. Surpris qui ? Les ânes bâtés du BfV8 ?
À la limite, je serais plus enclin à comprendre (sic) leur incapacité à juguler la violence sexuelle qui comme une traînée de poudre suit à la trace certains avatars des flux migratoires. Oui, là, d’accord, il y a une bien nouveauté qui peut dépasser les capacités d’analyses de hauts-fonctionnaires formés aux itérations de la Guerre froide.
| Q. Et, peut-on parler de manque de moyens ?
Jacques Borde. À propos du BfV, pas vraiment ? Nous sommes pas dans le cas de notre pauvre DGSI, financièrement scalpée par Bercy. Concernant les sous du BfV, sa dotation, issue du budget fédéral, était en 2011 de près de 173,5 millions d’euros. Soit plus de 300 millions d’euros en ajoutant la dotation des 16 LfV9 des Lander qui assurent son maillage au plan national.
| Q. Et, j’insiste, à vos yeux : pas de nouveauté en ce qui concerne les violences de Hambourg ?
Jacques Borde. Vous plaisantez, j’espère ?
Ce type d’affrontement asymétrique est vieux comme la République fédérale moderne, si je puis dire. Ses origines remontent aux Autonomes de Berlin-Ouest au début des années 1980.
Quant au terme de Black Bloc lui même, il nous vient de la Stasi10 est-allemande qui surnommait ainsi les groupes d’anarchistes ou d’autonomes, cagoulés et vêtus de noir. La Stasi a disparu. Pas les Black Blocs…
Le Black Bloc gagnera en notoriété au fil des ans :
1- manifestations contre la 1ère Guerre du Golfe (1991) ;
2- 1999, Contre-sommet de l’OMC à Seattle ;
3- manifestations contre les G8 à Gênes en juillet 2001 ;
4- Évian en 2003 ;
5- Heiligendamm en 2007 ;
6- Contre-sommet de l’OTAN à Strasbourg en avril 2009. etc., etc. !
Donc difficile de prétendre qu’on a affaire à quelque chose qui surprenne vraiment. Ceux qui, au sein de l’officialité fédérale nous sorte ce genre de fadaises, mentent comme ils respirent. Remarquez, ça ne serait pas la première fois.
| Q. À vous écouter, il y a un sérieux problème à la tête des organes de sécurité chez nos voisins allemands ?
Jacques Borde. Oui et non.
Oui, dans la mesure où ce qui vient de se passer démontre effectivement de fâcheuses carences.
Non, parce qu’il y a nécessairement des gens très bien dans les organes de force allemands. Le problème est que, comme en France d’ailleurs, on ne les écoute certainement pas…
| Q. Vous pensez à qui, en France ?
Jacques Borde. Immédiatement : à Vincent Desportes11 et à Bertrand Soubelet12. Dans les deux cas, l’administration en place a préféré tuer (symboliquement et professionnellement) le messager, plutôt que de l’écouter.
Et, je vous fiche mon billet que c’est aussi ce qui a dû arriver outre-Rhin.
[à suivre]Notes
1 Gauchiste en fait, selon la grille de lecture étasunienne.
2 Boulevard Voltaire .
3 Déesse du paganisme germanique et nordique, Freyja est de la famille des dieux Vanes, elle est la fille de Njörd et la sœur jumelle de Freyr.
4 Que les SR allemands infiltrent depuis toujours, sans, semble-t-il, de résultats dignes de ce nom.
5 Acronyme de Centrum für Büroautomation, Informationstechnologie & Telekommunikation, ou Salon des technologies de l’information & de la bureautique .
6 Dit Paul Bremer, Administrator of the Coalition Provisional Authority of Iraq (mai 2003-juin 2004).
7 Armée du Mahdi, bras armé du mouvement politique dirigé par le Sayyed Moqtada al-Sadr.
8 Pour Bundesamt für Verfassungsschutz (Office fédéral de protection de la constitution), sa mission essentielle est de surveiller les activités contraires à la constitution de la République fédérale d’Allemagne (Grundgesetz).
9 Landesbehörden für Verfassungsschutz.
10 Ou Ministerium für Staatssicherheit (MfS, ministère de la Sécurité d’État, dit Stasi (abréviation de Staatssicherheit).
11 Général de division (CR) Vincent Desportes, ex-Commandant du Centre de doctrine d’emploi des forces (CDEF), ancien directeur de l’École de guerre (ex-Collège interarmées de Défense), Professeur associé à Sciences Po. Paris, diplômé de l’United States Army War College (équivalent US du Centre des hautes études militaires de l’Armée de terre).
12 Ancien directeur des Opérations & de l’emploi à la Direction générale de la Gendarmerie nationale. Le 18 décembre 2013, le général Soubelet est auditionné à l’Assemblée nationale par la Mission parlementaire d’information de lutte contre l’insécurité. Il y souligne les difficultés rencontrées au quotidien par la gendarmerie dans sa lutte contre la délinquance : « six mille emplois supprimés, une procédure trop complexe, une justice sans moyens, des délinquants dans la nature malgré l’engagement des gendarmes et des magistrats, des coupables mieux considérés que les victimes ». Il publie Tout ce qu’il ne faut pas dire le 24 mars 2016 et se livre à une expression publique inédite pour un haut-gradé en exercice de la Gendarmerie nationale. Sa publication a lancé le débat sur la liberté d’expression des militaires et le devoir de réserve d’un fonctionnaire.
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